La Chronique Agora

Or à 500 $ et Bitcoin 2.0

▪ Que va faire l’or à partir de maintenant ? Allons… vous le savez bien. Il va baisser ou il va grimper. A moins, bien entendu, qu’il ne stagne.

Les analystes les plus déflationnistes, comme Robert Prechter, situent le plancher sous les 500 $ l’once. Les fanatiques de l’or les plus haussiers, en revanche, disent que les cours pourraient grimper jusqu’au ciel.

En ce qui nous concerne, nous n’avons pas encore vendu une seule once d’or. Qui sait ? Nous pourrions en avoir besoin. Qui plus est, à 1 200 $, son prix semble juste. Ni trop chaud, ni trop froid ; le métal jaune est à température ambiante.

Mais vous vous rappelez notre prédiction d’hier ? Prédiction Garantie et Sûre n°2 : le système monétaire va s’effondrer.

Quand et comment exactement… eh bien, nous n’en savons rien. Mais nous allons faire une supposition : quand le système monétaire chutera, l’or grimpera. C’est-à-dire qu’à un moment ou à un autre dans l’avenir, nous pourrons vendre notre or pour plus que 1 221 $.

Et comment, vous demanderez-vous, bon lecteur, en sommes-nous arrivés là ? Comment le système monétaire s’est-il mis dans une position aussi vulnérable ?

▪ Milton Friedman ne se pose pas de questions
Tout est de la faute de Milton Friedman. Il y a de nombreuses années, nous avons déjeuné avec M. Friedman. La question que nous aurions dû poser n’est venue ni à notre esprit ni à nos lèvres :

"Comment diable savez-vous la quantité d’argent dont une économie a besoin ?"

Le Grand monétariste n’a pas eu besoin de chercher la réponse adéquate dans un placard vide. Friedman a défini le ton du débat avec son travail magistral sur la Grande dépression. Pour en résumer le fond : un boom tend à augmenter l’emprunt. Et le système de réserve fractionnelle mène à une augmentation de la masse monétaire lorsque des prêts sont contractés. Une récession, une dépression ou un processus de désendettement, en revanche, réduit la masse monétaire à mesure que les gens remboursent leurs crédits. Durant une récession, a déclaré Friedman, avec un mépris choquant pour les conséquences inattendues, la Fed devrait gérer l’économie en faisant grimper la masse monétaire.

C’est ainsi qu’il a induit en erreur au moins deux générations d’économistes… et mené la Fed actuelle à sa politique d’assouplissement quantitatif. L’économie est lente ? Ne vous donnez pas la peine de vous poser des questions sur les causes. Appuyez juste sur le bouton marqué "Argent facile et rapide".

Une fois que tout ce beau monde eut pleinement absorbé ce que Friedman voulait dire, impossible de les arrêter. Chaque fois que l’économie essayait de se débarrasser de la dette, les autorités arrivaient avec plus d’argent et du crédit plus facile. Des mauvaises dettes ? Pas de problème : il suffit de refinancer à un taux plus bas.

Le public s’est laissé avoir. Les Chinois l’ont permis. Wall Street l’a encouragé. Et les économistes l’ont approuvé. La dette et les déficits commerciaux ont grimpé en flèche. Il doit tout de même y avoir une fin… une résolution… une punition pour les économistes égarés et leur système idiot. Mais d’où viendrait-elle ?

▪ En attendant, faisons avec ce que nous avons
Ce que nous avons, en l’occurrence, c’est un système monétaire que certains trouvent trop antique… et d’autres pas assez antique. Pour nous, il est les deux. Il lui manque la valeur réelle "à l’ancienne" de l’or. Et il lui manque la valeur réelle "nouvelle" des échanges d’information bon marché sur internet. Nous pouvons recevoir un exemplaire de Guerre et paix par internet quasiment sans aucun frais de transaction. Mais si nous voulons le payer, nous devons verser une dîme à des banques zombies et aux sociétés de cartes de crédit, tout en informant la NSA de nos habitudes de lecture.

Quelle est l’alternative ? Aux dernières nouvelles, Bitcoin avait perdu 300 $… avant de les reprendre pour arriver à 1 000 $.

Nos chers lecteurs nous ont accusé de bien des erreurs malheureuses. Ils ont raison sur la plupart d’entre elles. Mais en ce qui concerne Bitcoin, ils se trompent.

Nous ne pensons pas que le Bitcoin ait des chances de remplacer l’or. Pas plus que nous vous recommandons d’acheter des Bitcoins comme investissement. Le Bitcoin est peut-être une meilleure forme de monnaie que le dollar, au moins pour les transactions sur internet. Mais il est condamné. Et le Bitcoin 2.0 ne sera probablement pas meilleur — ni le Bitcoin 3.0. Ou quelque version de Bitcoin restant à être imaginée, sans parler d’être produite.

S’il est vrai que l’offre de Bitcoin est limitée par les programmes informatiques, il est également vrai que les possibilités de successeurs similaires à Bitcoin sont aussi extensibles que l’univers lui-même.

La devise digitale est la plus grande innovation monétaire depuis 6 000 ans. La technologie moderne nous ouvre cet univers — exposant des milliers de galaxies monétaires et de systèmes solaires de devises. Peut-on douter, dans ces conditions, que nous finirons par trouver au moins une planète pouvant accueillir le commerce humain ?

Nous attendons cette découverte.

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile