La Chronique Agora

De l'or au bitcoin, les moyens de lutter contre l'inflation créée par l'Etat

▪ Les distorsions de marché — depuis l’effondrement des valeurs technologiques en 2000-2001 en remontant jusqu’à la Tulipomanie de l’Age d’or hollandais au début du XVIIe siècle — trouvent toutes leur origine dans une ingérence monétaire sous une forme ou une autre. En d’autres termes, la classe d’actifs affectée peut varier mais le coupable — à savoir, les gouvernements qui manipulent la masse monétaire — est toujours le même.

Par conséquent, la plus grande distorsion de l’ère moderne ne concerne pas les bulbes de fleurs, les technologies de l’information ni même les prix de l’immobilier. Ce sont là des effets, non des causes. Il existe une bien plus grande distorsion en cours, une distorsion qui sous-tend tous ces booms et ces krachs, ces pics et ces creux. C’est la distorsion de la valeur de l’argent lui-même.

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Comment ont-ils fait ? Tout est expliqué ici

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Morris et Linda Tannehill l’expliquent dans leur livre, The Market for Liberty [« Le marché pour la liberté », NDLR] :

« Généralement, les gouvernements sapent la force de leur devise en s’engageant dans des pratiques inflationnistes. (Ils font cela parce que l’inflation est une sorte d’impôt sournois qui permet au gouvernement de dépenser plus d’argent qu’il n’en perçoit, en injectant de la monnaie supplémentaire dans l’économie, volant ainsi un peu de la valeur réelle ou supposée de chaque pièce de monnaie déjà existante). Alors que les charges fiscales s’alourdissent, peu de gouvernements peuvent résister à la tentation d’éviter les manifestations de mécontentement des citoyens en ayant recours à l’inflation. Puis, ils protègent leur monnaie affaiblie à cause de la dévaluation, aussi longtemps que possible, par des accords internationaux qui fixent la valeur relative des monnaies et contraignent les pays à venir en aide les uns aux autres lors de crises financières. En un sens, la principale protection qu’a une monnaie qui subit une inflation est l’inflation que subissent aussi toutes les autres principales devises du monde. »

L’histoire des monnaies contrôlées de manière centralisée est une histoire de vol, d’inflation et, finalement et invariablement, de faillites. Depuis le rognage de pièces sous l’Empire romain jusqu’à la dépréciation des marks allemands sous la République de Weimar… à la corruption hyperinflationniste des — dans le désordre — pengös hongrois… dollars zimbabwéens… drachmes grecques… cruzeiros brésiliens… zlotych polonais… yuans chinois… córdobas nicaraguayens… US continentals… soles péruviens… kwanzas angolais… roubles russes… pesos argentins…

… et la liste est longue (longue… longue…).

Et cela arrive aujourd’hui, parfois en secret, et parfois au vu et au su de tous. Par exemple, cette semaine, la Biélorussie a dévalué son rouble de 36%… en un jour !

▪ Pour certains, la solution réside en un retour à l’étalon or, qui serait maintenu et protégé par l’Etat bienveillant. Quelques hommes politiques et auteurs de lettres d’information militent pour une forme de monnaie adossée à un métal, grâce à laquelle l’Etat ne serait capable de battre monnaie et d’imprimer des billets que jusqu’au point où il possède de l’or et/ou de l’argent-métal en réserve pour s’y « adosser ».

Cet argument semble, du moins selon nous, complètement fallacieux. Les gouvernements ne se sont-ils pas donné du mal pour démontrer leur incapacité totale à tenir une promesse ? Les Etats-Unis AVAIENT l’étalon or… Et qu’ont-ils fait de bien ? Nixon a sans doute rompu le dernier lien entre le dollar et l’or en 1971, mais il ne fut certainement pas le premier à dévaluer le billet vert par rapport au métal de Midas. Souvenez-vous, avant que Franklin D. Roosevelt ne confisque tout l’or du pays en 1933, une once d’or ne valait « que » 20 $ — ou plutôt, il serait plus juste de dire qu’un dollar valait 1/20 d’une once d’or. Puis, d’un seul coup, Roosevelt « réévalua » le métal à 35 $ l’once, dépréciant ainsi le dollar à 1/35 de l’once d’or. Tu parles d’un « étalon »…

Les hommes et les femmes, les rois et les tyrans, les Premiers ministres et les présidents, qu’ils soient noirs ou blancs, de l’est ou de l’ouest, tous n’ont pu faire carrière qu’en trompant leur peuple qu’ils feignent de servir sur la valeur de leur monnaie. Pourquoi alors leur donner une autre chance ?

Non. La solution n’est pas de faire plus confiance à l’Etat et aux interventionnistes qui l’infestent. La solution n’est pas de les lier (à nouveau) à un étalon or uniquement pour les voir (à nouveau) s’y dérober. Les faussaires en chef des banques centrales du monde entier ont déjà assez fait pour prouver qu’on ne peut leur faire confiance, avec ou sans un étalon or.

La solution, plutôt, serait des monnaies concurrentes dans une économie de marché, et hors de l’influence manifestement corruptible de ceux qui sont au pouvoir et qui rechercheraient, comme ils l’ont toujours fait et le feront toujours, à la déprécier dans leur propre intérêt.

Embourbés comme nous le sommes dans un monde archaïque de monopoles de monnaies soutenues par l’Etat, il nous est parfois difficile d’imaginer à quoi pourrait ressembler une véritable monnaie de marché libre. Serait-elle adossée à l’or ? A l’argent-métal ? Aux deux ? Ou bien le marché, conduit par le besoin concurrentiel de fournir une réserve de valeurs plus sûre, plus fiable, créerait-il une alternative, une garantie de confiance supérieure ?

Les partisans du « bitcoin« , une devise numérique basée sur un réseau petit mais en pleine croissance, pensent qu’ils ont trouvé la réponse (ou, du moins, une réponse). Si elle réussit, affirment ses adhérents, cette monnaie totalement décentralisée, de type peer-to-peer (P2P) pourrait supplanter les monnaies fiduciaires émises par les banques centrales mondiales, fournissant potentiellement aux spéculateurs futés une opportunité de tirer profit de la plus grande distorsion de marché d’inspiration politique de notre temps. Mais même si cette monnaie particulière ne répond pas aux espoirs et aux aspirations de ses adeptes et de ses participants, elle aura tout au moins montré que l’économie de marché est prête à relever le défi.

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