La Chronique Agora

Optimisme des investisseurs… pessimisme des consommateurs

** Une séance en forme de réconfort pour les principales places mondiales vendredi. Après les soubresauts des jours précédents, les investisseurs ont eu un soudain besoin de câlins, de douceur et de nounours en guimauve… qu’ils sont allés retrouvés dans les résultats trimestriels des entreprises.

Je ne vais pas me plaindre de voir enfin les marchés s’intéresser à ce qui devrait dicter leur évolution — c’est-à-dire les entreprises elles-mêmes. Mais tout de même, comme « doudou », on peut mieux faire que les +5% de Microsoft (suite à des résultats meilleurs que prévu)… et que dire des +32% de Countrywide Financial, qui est visiblement arrivé à persuader tout le monde de sa santé, en dépit de la crise du subprime qui l’a heurté de plein fouet cet été.

Quoi qu’il en soit, la dernière séance de la semaine a terminé dans un vert unanime. Le CAC 40 clôturait à 5 794,87 points, soit une hausse de 0,60% sur la journée. Dans le même temps, le Footsie londonien bondissait de 1,30%, tandis qu’à Francfort, le DAX s’adjugeait 0,27%.

Même chose côté américain, où le Dow Jones a repris vendredi 0,99%, pour venir terminer à 13 086,70 points. Le Nasdaq nous gratifiait quant à lui d’une remarquable hausse de 1,94%, à 2 804,19 points… tandis que le S&P 500 avançait plus « modestement » de 1,13%, à 1 535,28 points.

** Après ça, qui viendra nous dire que l’économie américaine va mal ? Personne, bien entendu… sauf peut-être les ménages US eux-mêmes. Eux aussi semblent avoir bien besoin qu’on les réconforte, si l’on en croit l’Université du Michigan : son indice mesurant la confiance des consommateurs est en baisse — à 80,9 en octobre (contre 83,4 le mois dernier), c’est son plus bas niveau depuis mai 2006.

« Il faut dire qu’entre la hausse des prix, notamment de l’alimentation et du fioul domestique, et la baisse du prix de l’immobilier, tout désormais, concourt à ce que les Américains réfléchissent à deux fois avant d’ouvrir leur porte-monnaie », observe La Tribune.

« D’ailleurs, l’une des composantes de l’indice de l’Université du Michigan — concernant les attentes des consommateurs, est elle aussi un net repli, passant de 74,1 en septembre à 70,1 en octobre », continue le journal. « Quant aux conditions actuelles, les ménages ne les jugent évidemment pas favorables : ce sentiment est passé de 97,9 en septembre à 97,6 en octobre ».

Les Américains ne sont pas les seuls à se faire du souci, d’ailleurs : les Allemands leur emboîtent le pas — avec là aussi l’inflation en tête de ligne des inquiétudes. L’indicateur avancé de l’institut GfK mesurant le sentiment des ménages est à 4,9 pour novembre, contre 6,7 en octobre… soit le niveau le plus bas depuis avril dernier.

La période des fêtes sera sans doute moins faste que les années précédentes…

** Pendant ce temps, le dollar continue de plier sous le poids d’une future baisse attendue des taux d’intérêt de la part de la Fed. Le billet vert a ainsi atteint un plancher historique durant la séance de vendredi, à 1,4395 pour un euro… avant de terminer à 1,4393, contre 1,4323 la veille.

La tension s’est faite sentir sur le marché obligataire également, où le rendement du bon du Trésor US à 10 ans s’est tendu d’un point de base, à 4,39%.

L’or en a profité pour gagner du terrain ; l’once a pris 3,55 $ entre le premier et le second fixing à Londres, pour finir la semaine à 779,15 $.

** Enfin, l’or noir en a profité pour battre lui aussi un record historique en séance, à 92,22 $ le baril de WTI New York. Il a tout de même clôturé plus « modestement », à 91,86 $ contre 90,46 $ la veille.

Françoise Garteiser,
Paris

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