La Chronique Agora

L’OPEP décapité, 2ème partie

▪ Au fil des années, l’Arabie Saoudite a discrètement propagé sa branche wahhabite (très "orthodoxe") de l’Islam à travers le monde musulman. Elle a construit des mosquées sur six continents (cependant aucune en Antarctique à ma connaissance) et a soutenu financièrement des guerres à travers le Moyen-Orient, comme l’invasion de l’Iran par l’Irak en 1980. Quel est le secret de la diplomatie saoudienne ? Garder profil bas tout en signant de gros chèques chez soi et à l’étranger.

Fin 2014, les Saoudiens ont finalement commis une erreur, après bien des années de grande prudence. Ainsi, en novembre 2014, ils décidèrent de ne pas réduire leur production de pétrole, ni de défendre la discipline d’approvisionnement de l’OPEP, face à l’offre mondiale croissante et au ralentissement de la demande.

Imaginez que nous puissions vaincre la malédiction du vieillissement et éliminer tous risques de maladie de notre existence…
… en les supprimant directement de notre ADN

Impossible ?

Pas selon cette petite biotech de Boston, dont la découverte stupéfiante pourrait bouleverser le paysage médical et pharmaceutique dans les années qui viennent…

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Les Saoudiens pensaient qu’une brève et modeste baisse du prix du pétrole suffirait à mettre à mal les nouveaux concurrents — fracturation et sables bitumeux — et à consolider la part de marché qu’ils occupent depuis longtemps. Mais au lieu de cela, ils n’ont réussi qu’à faire chuter le prix du pétrole : il est passé de plus de 100 $ pour se situer actuellement autour de 30 $ le baril. Cela fait plus d’un an maintenant et aucun signe d’embellie n’est en vue…

Au "crédit" — si tel est le mot juste — des Saoudiens, un prix du pétrole faible a fait du mal à leurs concurrents. L’Arabie Saoudite a chamboulé les dépenses mondiales de capitaux dans bon nombre de projets énergétiques, ce qui posera pas mal de problèmes dans le futur. Pour l’instant, nous voyons les dégâts dans le secteur pétrolier d’Amérique du Nord, avec une baisse de l’activité dans la fracturation, les sables bitumeux et l’offshore. Nous voyons également les mêmes baisses de prix dans d’autres secteurs pétroliers à travers le monde. Cette manière de gérer, c’est ce qu’on appelle la "politique de la terre brûlée".

▪ Retour de balancier
Cependant tout n’est pas rose pour les Saoudiens. Le royaume est en train de dilapider à toute vitesse ses réserves en devises étrangères pour payer les dépenses internes qu’auparavant il finançait grâce aux revenus du pétrole. Dans le futur, même les optimistes invétérés voient les prix du pétrole se stabiliser à un niveau plateau autour des 60 $ le baril. Pendant ce temps, l’Arabie Saoudite dépense plus de 10 milliards de dollars par mois pour payer les factures et emprunter au Fonds monétaire international (FMI). A ce rythme, l’Arabie Saoudite sera en faillite d’ici 2018 environ.

Un autre faux-pas des Saoudiens a été de financer "trop" de ces guerres religieuses tristement célèbres

Un autre faux-pas des Saoudiens a été de financer "trop" de ces guerres religieuses tristement célèbres. Ils sont engagés dans des combats directs au Yémen, où leurs troupes, équipées par les Etats-Unis, n’en mènent pas large. Le royaume soutient également Daesh en Syrie et dans la région, ce qui le place en conflit direct avec les intérêts nationaux des Etats-Unis, de la Russie, de l’Europe, de l’Iran, et d’autres encore.

Combien de temps cette situation peut-elle encore durer ? Eh bien, il me vient à l’esprit ce vieil adage qui dit que ce qui ne peut pas continuer finira par prendre fin. Tôt ou tard. Finalement.

A mon avis, les Saoudiens montreront clairement des signes de stress en 2016. Il n’y a plus d’argent et je ne vois pas d’amélioration en vue. Je prévois un retour de flammes politique et militaire contre l’Arabie Saoudite dans les prochaines années. Nous pourrions voir se rebeller les tribus asservies. Nous pourrions assister à des revers militaires embarrassants au Yémen. Nous verrons sans doute d’autres revers politiques et militaires pour l’Arabie Saoudite concernant Daesh. Et les Saoudiens continueront de dilapider leur argent dans un environnement de prix du pétrole faibles.

Comme je l’ai fait remarquer vendredi, l’OPEP est étêtée. L’architecte de l’ascension de l’OPEP vers les sommets élevés a aujourd’hui semé les graines de sa chute.

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