La Chronique Agora

La fin de l’Obamacare ? Pas si vite…

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« Le Donald » – qui est toujours à Manhattan, et toujours largement inconscient des méchantes bestioles des rives du Potomac, et de leur écosystème pervers – commence à renifler les relents frelatés du marigot.

En s’adressant au New York Post, le président-élu a déclaré qu’il pensait révoquer l’Obamacare « un jour ou l’autre, la semaine prochaine ».

Le plan de remplacement, a-t-il dit « interviendra très peu de temps après ».

Dans le monde des affaires, vous pouvez faire des choses comme ça. Mais dans le monde du Deep State, cela n’arrivera pas.

Le système de santé américain, c’est du pain, du beurre, de la viande, des patates, et… pour une part substantielle et croissante de l’élite… du Dom Pérignon avec caviar.

Voici pourquoi…

Lorsque nous étions enfant, nous n’avions pas d’assurance maladie. Lorsque nous devions aller chez le médecin – ce qui était rare – nous réglions la facture en espèces. (Lorsque nous avons dû nous faire opérer, en 1961, nous avons négocié avec l’hôpital et le chirurgien pour payer en plusieurs fois).

A l’époque, en 1961, le coût total annuel des soins médicaux représentait environ 600 dollars pour une famille de quatre personnes. En 2016, il s’élevait à plus de 40 000 dollars.

A titre de comparaison, un pick–up de base Ford F-150 coûtait environ 4 000 dollars en 1961. Aujourd’hui, il coûte environ 27 000 dollars.

Le pick-up et les soins médicaux d’aujourd’hui sont probablement meilleurs qu’ils ne l’étaient en 1961. Mais comment se fait-il que le premier soit seulement sept fois plus cher… alors que les seconds le sont 66 fois plus ?

La réponse est simple : l’Etat et ses alliés, les compères et les zombies, sont bien plus actifs dans le domaine de la santé que dans celui de l’industrie automobile.

Le secteur automobile est international, applique le lean management et il est compétitif. Le secteur de la santé est un mammouth national, lourdement contrôlé afin d’éviter la concurrence des prix.

Via la réglementation, la paperasse, les systèmes de tiers-payants, les avocats, les licences, les cadeaux fiscaux, les subventions et les ententes entre compères avec les sociétés d’assurance et le secteur pharmaceutique, l’Etat a créé un ogre qui dévore désormais plus de 17% du PIB au lieu de 5% en 1961.

Cela représente 36 000 milliards de dollars de dépenses supplémentaires au cours de ces dernières 55 années. Et cela explique en grande partie pourquoi la dette publique va passer de 20 000 milliards de dollars ce mois-ci à 30 000 milliards dans 10 ans.
[NDLR : En ce moment même, des valeurs du secteur médical s’apprêtent à connaître une croissance explosive en profitant d’un changement législatif bien précis. Pour investir maintenant, c’est ici.]

Tiens, une autre question facile : qu’est-il arrivé à l’argent ?

Cet argent n’est pas perdu pour les intermédiaires et les parasites

Très peu de cet argent supplémentaire sert à payer de meilleurs soins. Il va plutôt dans les poches des intermédiaires et des parasites, des compères nichés dans le complexe médico-pharmaceutico-juridico-assurantiel.

A Baltimore, par exemple, des panneaux d’affichage invitent les gens à imaginer qu’ils ont été victimes d’erreurs médicales, un jackpot pour les cabinets d’avocats, si ce n’est pour la victime.

Des publicités télévisées proposent une myriade de nouveaux médicaments, disponibles aux frais des autres. Même si l’hygiène de vie de la plupart de la population de Baltimore est très mauvaise, leur offrir « une assurance-santé », c’est comme offrir une assurance-incendie à Atlanta au moment même où le Général Sherman pénétrait dans la ville.

M. Trump et le parti républicain disent qu’ils vont offrir un “meilleur pacte” pour les Américains.

Mais comment ?

Toute baisse des dépenses de santé allègera les poches de l’élite qui pilote le système. Elle va se battre bec et ongle – dans les médias, au Congrès… et dans le marigot – afin de protéger ses gains.

Et le problème ne fait que commencer. L’Obamacare a enrôlé 20 millions de nouveaux usagers, ramenant ainsi le taux de non-assurés de 16 à 9%. Ces nouveaux assurés vont se battre, eux aussi, pour préserver leurs prestations.

De pieux mensonges dangereux à réfuter

Le même phénomène est à l’oeuvre en France.

Le Financial Times indique que le favori à l’élection présidentielle française de cette année, François Fillon, a abordé un sujet périlleux en matière de politique française.

Il a osé suggérer qu’il allait réformer l’assurance-maladie française – la Sécu – pour réduire les coûts.

Cette idée a déclenché un tel retour de bâton politique que Fillon a dû battre en retraite. Il a promis qu’il n’oserait jamais privatiser le système de santé français… pas même une infime partie.

Peu importe où vous vous trouvez, il est dangereux de revenir sur de pieux mensonges. Une fois que certains mythes sont bien ancrés – les guerres, les empires et l’amour vrai – il est quasiment impossible de s’en écarter.

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