▪ Les unes des médias à travers le monde sont concentrées actuellement sur ce qui se passe en Europe, le plus souvent avec des titres spectaculaires : « la fin de l’euro comme monnaie », « le yen est la seule monnaie forte », « une montagne de dettes publiques », « panne économique », etc. Certains sont justes, d’autres très exagérés, la plupart laissant entendre que les autres régions de l’économie mondiale sont mieux loties.
Toutefois, il est important de bien mettre la situation européenne en perspective, même si c’est un discours que certains investisseurs ne veulent pas entendre.
L’éventualité d’un « Grexit« , une sortie de la Grèce de la Zone euro, ne signifie pas la fin de l’euro. Au contraire, la devise européenne pourrait même en ressortir renforcée.
Le Japon qui est le pays le plus endetté du monde, à hauteur de 230% de son PIB, vient d’être rétrogradé par les agences de notation, pourquoi alors le yen est-il une monnaie forte ?
La dette dans la Zone euro, à 91,8% du PIB, est terriblement élevée, mais aux Etats-Unis, avec 101% du PIB, la « montagne » est encore plus élevée et continue de croître car le déficit budgétaire atteindra, cette année, un record historique.
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Comment profiter des recommandations de Mathieu ? C’est simple : il suffit de suivre le guide…
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Presque tous les gouvernements à travers le monde ont développé une allergie à l’expression « austérité », et ainsi aucun effort véritable n’est fait visant une consolidation budgétaire. Toutes les bonnes intentions et les promesses en vue d’équilibrer les budgets n’ont été prononcées que du bout des lèvres.
Il y a cinq ans que la crise immobilière aux Etats-Unis a commencé à se faire sentir sur l’économie mondiale. Depuis, les gouvernements et les banques centrales ont eu recours à toutes les possibilités des politiques monétaires et fiscales pour retourner la tendance.
Les taux et les rendements sont à des plus bas historiques. Les innombrables programmes pour stimuler la croissance économique avec de nouvelles dettes, portées à des niveaux record, ne sont qu’un feu de paille et c’est, maintenant, une nouvelle baisse qui se profile et pas seulement en Europe.
Dans la Zone euro, l’indice Markit des directeurs d’achats de l’industrie manufacturière (PMI) affiche son plus bas niveau depuis 2009, en recul depuis 10 mois consécutifs.
La faiblesse de la production, de la demande et de l’emploi atteignent les principaux pays de la zone. En Grande-Bretagne, depuis trois ans, l’indice PMI est à son plus bas niveau. En Chine, l’indice s’est déjà affaibli pour le septième mois d’affilée. L’emploi continue à régresser. Le gouvernement a réduit ses prévisions de croissance du PIB à 7,5% au second trimestre.
Aux Etats-Unis, l’indice des directeurs d’achats de l’industrie manufacturière est à son niveau le plus bas depuis trois mois, signifiant l’arrêt prochain du petit début de reprise. Le PIB-Plus aux Etats-Unis a été, au premier trimestre 2012, inférieur à celui de l’Allemagne. Contrairement aux attentes du marché, le taux de chômage américain a augmenté. L’Economic Cycle Research Institute pronostique une nouvelle récession aux Etats-Unis dans les trois mois à venir.
Conclusion : accroître les déficits budgétaires n’est guère possible sans mettre en danger la notation. De même les taux d’intérêt et les rendements ont peu de marge à la baisse. Ainsi, il ne reste aux banques centrales que l’assouplissement quantitatif dans l’espoir de gagner du temps !
Première parution dans la Quotidienne d’Agora le 18/06/2012.