▪ Nous sommes resté assis à côté de notre téléphone la semaine dernière. Nous avons vérifié qu’il fonctionnait.
Rien. Peut-être qu’ils n’avaient pas notre nouveau numéro ?
Nous avions entendu dire qu’à la Maison Blanche, ils cherchaient un nouveau Secrétaire au Trésor. Logiquement, le poste aurait dû nous être offert. Pourquoi ?
Parce que nous avons vu venir la crise… et nous pouvons le prouver.
Parce que nous avions un bon plan pour la gérer.
Et parce que si on nous avait laissé exécuter ce plan… le problème serait désormais réglé.
On aurait tout de même pu penser qu’ils préféreraient nous avoir nous au département du Trésor — plutôt qu’un rond-de-cuir comme Jack Lew. Nous ne l’avons jamais rencontré. Mais nous connaissons bien son genre. On le décrit comme un « insider » de la capitale. Un « philosophe de gauche ». Un « homme de chiffres ». Il est même allé dans la même université que nous, à la même époque (nous n’en avons aucun souvenir, en tout cas). Toutes ces choses ne nous aident pas à comprendre qui il est — nous devrions faire sa connaissance, pour ça — mais ce qu’il est. Un crétin.
Mais ça, nous laisserons Jack le démontrer en temps et en heure.
En attendant, nous aimerions compatir au sort du pauvre Paul Krugman. Oui, le prix Nobel d’économie n’a pas eu le poste non plus. En fait… on ne le lui a même pas proposé.
Nous en revanche… on aurait dû nous contacter. Nous aurions pu alors prendre un air dédaigneux, lever le menton et refuser le poste.
▪ Paul Krugman, en revanche…
M. Krugman le méritait bien plus que nous, ceci dit. Il y a sacrifié son cerveau. Il croit vraiment à toutes les sottises nécessaires pour être Secrétaire au Trésor.
Voici un exemple : il affirme que « la science économique standard » avait la solution à la Grande Correction (qu’il considère d’ailleurs comme s’il s’agissait d’une grave maladie). Qu’est-ce que « la science économique standard » avait à offrir ? Eh bien… plus de petits morceaux de papier vert. Si l’on est intelligent, et c’est le cas de M. Krugman, il faut faire de gros efforts pour mal comprendre les choses aussi délibérément.
Il est également prêt à mettre sa propre signature sur ces petits morceaux de papier vert, chacun étant un billet de la Réserve fédérale. Un billet, c’est quelque chose qu’on doit à quelqu’un. C’est une promesse. On a noté sur le papier ce qu’on doit à la personne… et que l’on est son débiteur. Mais si l’on connaît un peu l’état des finances fédérales, on sait bien que ce billet ne sera jamais remboursé. En ce qui nous concerne, nous n’y mettrions pas notre signature. Mais Krugman n’a aucun bon sens, aucune honte ; il dira et fera à peu près n’importe quoi.
L’impression monétaire n’a pas ressuscité les années de bulle. Mais elle a certainement mis beaucoup de dollars dans beaucoup de poches. Son soutien à ces subventions — renflouages, recapitalisations, usines à gaz — aurait dû assurer le poste à Krugman. Mais hélas, dit Krugman, on a mis des bâtons dans les roues des économistes ; on les a empêchés de livrer assez de médicaments verts pour que ça fonctionne.
Résultat : « le Grand Echec ».
Eh bien, au moins sommes-nous d’accord sur un point : les efforts pour ressusciter la folle économie de 2005-2007 n’ont pas fonctionné. Tout ce qu’ils ont fait, c’est retarder la correction.
▪ Qu’est-ce qu’une correction ?
Selon Byron Goldberg, c’est lorsqu’on « se débarrasse des c***eries ». Nous aimons bien cette définition. La Grande Correction s’est débarrassée des dérivés bidon de Wall Street. Elle s’est débarrassée de maisons valorisées à des prix moyens que les gens ne pouvaient en aucun cas se permettre de payer. Elle s’est débarrassée de mobil-homes vendus un million de dollars et de dettes hypothécaires basées sur des prix immobiliers gonflés.
Elle s’est débarrassée de pas mal de c***eries. Et si on l’avait laissée faire son travail, elle en aurait éliminé beaucoup plus.
C’est bien pour cette raison que « la science économique standard » essaie d’empêcher les corrections. Parce que « la science économique standard », c’est des c***eries.
Mais pour en revenir à notre cas… si les autorités avaient suivi nos conseils, où en serions-nous à présent ?
Voyons voir… probablement que la moitié des grandes banques et maisons d’investissement de Wall Street se seraient effondrées. Elles n’avaient tout simplement pas assez de liquidités pour survivre à une correction sévère.
Vous vous rappelez ce qui est arrivé à Citigroup ? C’était la troisième plus grande banque d’Amérique… « fière de servir 100 millions de clients dans 40 pays », selon leur site Internet. Nous apprenons aussi qu’elle a 4 600 agences dans le monde.
Ce qu’elle n’avait pas, en revanche, c’était de l’argent. Avec une valeur représentant moins de 4% de ses actifs, c’est tout juste si elle a survécu à la mini-crise de 1990-1991. Une fois arrivée la grande crise de 2008-2009, Citi aurait dû couler… et avec elle des centaines d’autres entreprises imprudentes.
Vous imaginez les hurlements… les pleurs… les grincements de dents. L’indignation de la part de Paul Krugman, Joseph Stiglitz, Ben Bernanke et autres empêcheurs de tourner en rond ! Voir disparaître une telle quantité de leurs c***eries… Ils auraient été horrifiés.
Mais que serait-il arrivé en 2009 ? Que serait-il arrivé en 2010 ? En 2011 ? Et en 2012 ? Au lieu de consacrer des années et des milliers de milliards de dollars à essayer de maintenir les zombies en vie, les entrepreneurs intelligents et les zombies malchanceux auraient passé les trois dernières années à reconstruire.
Et la dette ? Il y en aurait beaucoup moins. Parce que notre plan aurait équilibré le budget alors même que les recettes fiscales chutaient. Pour y parvenir, il aurait fallu réduire les dépenses d’un tiers.
Vous pouvez imaginer les cris de protestation !
Un Secrétaire au Trésor normal, formé selon les principes de « la science économique standard », aurait grimacé, imprimé plus de dollars et se serait précipité à leur secours. A nos oreilles, en revanche, les gémissements des zombies auraient été une plaisante mélodie, comme écouter Willie Nelson chantant Blue Eyes Crying in the Rain.