La Chronique Agora

Nous ne faisons pas confiance aux chiffres… et vous ?

▪ Que se passe-t-il aujourd’hui ? Avons-nous de nouvelles preuves que la situation s’améliore ?

Vendredi dernier, on a appris que les ventes à la consommation avaient chuté aux Etats-Unis en mai par rapport au mois précédent. C’est-à-dire qu’elles ne vont pas mieux, au contraire.

Cela n’avait rien d’extraordinaire — sauf qu’une reprise devrait être en cours. Et mai était un mois important. Parce que les plus grands efforts de relance prenaient fin. Les économistes voulaient voir comment l’économie se tiendrait sans le soutien du gouvernement.

Pas très bien, visiblement.

Quand le gouvernement donne de l’argent pour acheter une maison ou détruire votre voiture, eh bien… si la somme est intéressante, vous suivez les instructions.

Mais dans quel genre d’économie se trouve-t-on lorsque le gouvernement donne de l’argent pour acheter des choses ? C’est bidon… une fraude… une imposture…

… le gouvernement fait semblant d’être une économie prospère.

Et où les autorités trouvent-elles l’argent, de toute façon ? D’une manière ou d’une autre, elles l’obtiennent de vous et des autres citoyens/investisseurs/contribuables — les personnes même qui ne voulaient rien acheter pour commencer.

Il ne fait aucun doute que bon nombre de statistiques s’amélioraient un peu depuis l’effondrement de 2007-2009. Le chômage empirait, mais pas aussi rapidement qu’auparavant. Les prix de l’immobilier semblent s’être stabilisés après une grosse chute. Et les dépenses de consommation se remettent peu à peu.

La grande question était de savoir si les chiffres continueraient de s’améliorer à mesure que les programmes de relance des autorités s’effacent. Toutes ces dépenses stimulaient-elles vraiment l’économie réelle… ou ne faisaient-elles que simuler ?

Nous avons eu une réponse préliminaire vendredi.

Les chiffres sont notoirement malhonnêtes et peu fiables. De toute évidence, le 5 est tordu. Le 8 ne fait que tourner en rond. Et le zéro ? Il affirme ne rien être du tout. Mais s’il n’est rien, pourquoi avoir un symbole pour le représenter ? C’est bizarre.

Les chiffres disent une chose un mois, et une autre le mois suivant. Un mois l’économie est en déclin ; le suivant, elle se développe.

Rappelez-vous aussi que les chiffres sont contrôlés par les ronds-de-cuir travaillant pour le gouvernement. Peut-on leur faire confiance ? Nous, en tout cas, non.

Nous ne faisons confiance à aucun chiffre. Pas même à ceux que nous avons nous-même inventés.

▪ Mais revenons-en aux marchés. Selon George Soros, ils sont "incroyablement" similaires à ceux qui précédaient la Grande Dépression. Au début, bien entendu, les gens ne savaient pas quoi en penser. Les Etats-Unis avaient l’économie la plus vigoureuse du monde. Elle avait dépassé la Grande-Bretagne en tant que plus grande économie de la planète avant le début du siècle. En 1929, les Etats-Unis avaient le plus grand surplus commercial mondial… le bâtiment le plus haut… les entreprises les plus profitables et les salaires à la croissance la plus rapide.

Imaginez ce que ce devait être au début du siècle dernier. Vous descendez du bateau à New York. Vous restez bouche bée. Pas un seul bâtiment commercial, sur le Vieux Continent, ne dépassait les six ou sept étages. Et là, des centaines d’immeubles de 20… 30 étages… grimpant si haut qu’on les appelait des "gratte-ciel"…

… Les gens construisaient des chemins de fer et des ponts… les toute nouvelles "auto-mobiles" apparaissaient… et les villes commençaient à s’électrifier…

… Cela semblait sans fin.

C’était là qu’il fallait aller pour faire fortune ! Tout le monde parlait affaires. Tout le monde s’enrichissait. Et certains devenaient super-riches.

Ce devait être comme la Chine de nos jours !

Puis, quand le marché américain s’est effondré en 1929, les gens pensèrent qu’il ne s’agissait que d’un recul temporaire. Ils ne pouvaient pas comprendre ou croire que l’économie qui avait été un tel succès pendant de si nombreuses années puisse soudain perdre son élan et commencer à glisser vers l’arrière. Ils pensaient qu’elle s’améliorait… Ils pensaient qu’elle se relevait…

Aujourd’hui, c’est pareil. Rappelez-vous les paroles d’Henry Paulson. Lorsque la débâcle des prêts subprime a commencé, il a déclaré que la situation était "contenue". Ensuite, lorsqu’il est devenu évident qu’elle n’était pas contenue le moins du monde, il a déclaré qu’il ne pouvait imaginer "un scénario dans le cadre duquel on ferait appel au public pour renflouer Wall Street". Le lendemain ou presque, Lehman Bros. faisait faillite et on lançait le plus grand renflouage financé par le contribuable de toute l’histoire.

A présent, ces mêmes personnes nous disent que l’économie s’améliore… qu’elle va mieux. Et ils ont des chiffres pour le prouver !

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