La Chronique Agora

Notre économie est-elle morte ou vivante ?

▪ Connaissez-vous le chat de Schrödinger ?

Une expérience de physique quantique, dans laquelle, selon les termes de Wikipédia, « un chat est enfermé dans une boîte avec un flacon de gaz mortel et une source radioactive. Si un compteur Geiger détecte un certain seuil de radiations, le flacon est brisé et le chat meurt. Selon l’interprétation de Copenhague, le chat est à la fois vivant et mort ».

Ça ne vous rappelle rien, cher lecteur ?

Remplacez le chat par le système économique et financier européen (voire mondial)… la source radioactive par les dettes souveraines… le compteur Geiger par les agences de notation… et le flacon de gaz mortel par le défaut de paiement/la faillite d’Etat.

Ah là… tout de suite… ça ressemble plus à ce qu’on trouve quotidiennement en une de nos journaux.

C’est bien là que nous en sommes, cher lecteur. Une véritable quadrature du cercle avec un système déjà mort mais qui reste vivant, caché dans la boîte opaque de la langue de bois, de la poudre aux yeux et des discours institutionnels creux.

Nos autorités maintiennent que le chat est vivant ; nous savons qu’il est mort.

▪ Pour l’instant, ce consensus bancal tient bon. Mais tôt ou tard, quelque chose doit céder. Contrairement à la boîte théorique de M. Schrödinger, le marché est indifférent aux lois de la physique quantique.

Pour lui, une seule règle… le retour à la moyenne. Les excès (à la hausse ou à la baisse) doivent être corrigés.

Les signaux d’alertes se multiplient donc ; du côté de la France, mais aussi de nos grandes banques, notamment, le compteur Geiger commence à cliqueter de manière inquiétante.

Comme le disait Frédéric Laurent, rédacteur en chef de Vos Finances, à ses lecteurs : « si vous avez encore des banques en portefeuille, vendez-les absolument sur les rebonds. La Zone euro n’est absolument pas sortie de sa crise de la dette et de nombreuses surprises nous attendent pour la fin de l’année comme pour 2012. Toutes désagréables, pas forcément catastrophiques, mais désagréables, même si l’euro pourrait bien s’effondrer pour de bon ».

« Si nous ouvrons la boîte [de Schrödinger], nous pourrons observer que le chat est soit mort, soit vivant », conclut l’explication de Wikipédia.

Surveillez de près vos investissements, cher lecteur — de manière à ce que, lorsque la boîte finira par être ouverte, ils soient plutôt vivants que morts.

Meilleures salutations,

Françoise Garteiser
La Chronique Agora

PS : La Chronique d’aujourd’hui ne serait rien sans mon beau-frère, qui a trouvé le concept d’investissements Schrödinger… Et je fais également toutes mes excuses aux vrais spécialistes de la physique quantique : mes amalgames ont sans doute de quoi leur faire dresser les cheveux sur la tête. Mais que voulez-vous, torturer les métaphores est l’une de mes activités favorites.

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