La Chronique Agora

Ne placez pas tout en une seule devise

Par Nathalie Boneil (*)

Un des moments forts de la conférence a été la projection du film I.O.U.S.A (jeu de mot intraduisible sur IOU, "reconnaissance de dette", et USA) produit par notre collègue Addison Wiggin.

Sélectionné en janvier dernier pour le festival Sundance, ce film-documentaire pousse un cri d’alarme sur la faillite des Etats-Unis. Il examine les conséquences des monumentaux déficits pour les ménages américains. Car oui, ces déficits ont de l’importance. Ils impliquent que la retraite, le pouvoir d’achat, le mode de vie de millions d’Américains est en jeu… et que le dollar n’aura de cesse de s’affaiblir… impactant ainsi le monde entier.

Des grands noms de la politique et de la finance sont interviewés : Alan Greenspan lui-même, David Walker, ex-Contrôleur général qui, désapprouvant l’irresponsabilité et "l’immoralité américaine qui mènera [les Etats-Unis] à la faillite", a démissionné en mars dernier ; Warren Buffett, Pete Peterson, Bill Bonner sont également interrogés… Pas de langue de bois, pas de politiquement correct, pas de rhétorique spécieuse. La vérité est dite, et elle doit faire réagir.

A la sortie, les 1 000 spectateurs qui ont assisté à la projection étaient pour la plupart choqués. Et pourtant, ce sont les lecteurs du Daily Reckoning (l’équivalent américain de La Chronique Agora). Ils connaissent donc nos positions, ils ont l’habitude de lire "notre" vérité sur la situation américaine. Et pourtant. "C’est incroyable, cela nous fait voir les choses différemment… nous force à ouvrir les yeux", disait un spectateur à Addison, à la sortie de la projection.

Oui, et c’est bien le but : se rendre compte que les Etats-Unis courent à leur perte. Reste à savoir quand et comment ils entraîneront le monde avec eux.

Le film sortira officiellement aux Etats-Unis le 21 août prochain. Pour l’instant, l’équipe est en train de réfléchir à l’opportunité de le diffuser en France. Rien n’est sûr. Par contre, vous pouvez déjà vous plonger dans le livre d’Addison Wiggin, Le Déclin du Dollar, qui a été à la base du projet. Car pour l’instant, le dollar est encore la devise de référence. Pour l’instant, le billet vert influence encore notre économie et nos marchés. Mais pour combien de temps ?

Chuck Butler, président d’EverBank, rebondissait sur ce thème lors de son intervention mercredi dernier : "Le dollar US : pause ou déclin ?", demandait-il. Son avis est on ne peut plus clair : le dollar est clairement en tendance baissière. Il ne cesse de s’affaiblir contre les autres monnaies depuis 2002. La création de monnaie-papier augmente à un rythme de 16% aux USA : plus de papier, donc moins de valeur.

Et quelles solutions y a-t-il ? Bien peu.

D’après Chuck, historiquement, la Fed n’a jamais augmenté ses taux en période de destruction d’emplois. Or aujourd’hui le chômage est en hausse à 5,5% (6% estime Chuck). Entre récession et inflation, elle est pieds et poings liés.

"Vous DEVEZ protéger votre portefeuille de la chute du dollar. Vous ne détiendriez pas une seule action, alors pourquoi n’avoir qu’une seule devise ?", interpellait Chuck. "Il faut regarder les pays qui ont une balance des paiements positive". Sa préférence va à la Norvège (vendez le US$/NOK), le Canada (vendez le US$/CAD), la Suède (SEK), l’Asie, le Brésil (vendez le US$/BRL) et la Suisse à terme.

L’euro ? Pourquoi pas. En tout cas, il y a toujours des choses à faire…
[NDLR : Notre analyste Nicolas Rémy, en tout cas, en est persuadé. Il vous propose d’ailleurs de jouer les plus grandes devises… sans ouvrir de compte Forex… et à la hausse ou à la baisse : ses conseils pourraient vous rapporter des gains à deux ou trois chiffres — profitez-en sans plus attendre]

Meilleures salutations,

Nathalie Boneil
Pour la Chronique Agora

(*) Nathalie Boneil est Directrice de la rédaction aux Publications Agora et rédactrice en chef du Billet du Trader. Elle travaille dans l’univers de la Bourse depuis plus de quatre ans — mais c’est depuis toute petite que son grand père lui parle des marchés et de l’investissement. Aujourd’hui, elle travaille avec nos rédacteurs et analystes sur les marchés actions pour qu’ils vous proposent les meilleurs services, les meilleures idées d’investissements, de manière la plus simple et la plus profitable qui soit pour vous.

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