La Chronique Agora

Mort annoncée du secret bancaire

richesse

▪ Qu’on se le dise bien, le secret bancaire est à l’agonie dans le monde. Ses jours sont comptés… et le rythme est rapide.

La raison : tous nos Etats, Etats-Unis en tête, sont surendettés. Ils doivent mettre la main très vite sur des centaines de milliards d’impôts supplémentaires.

Dès lors, les Américains ont mis en place le système FACTA, qui oblige n’importe quelle banque de la planète à signaler immédiatement au fisc américain toute ouverture de compte réalisé par l’un de ses résidents. Bien entendu, le Japon et l’Union européenne exigent la même chose et légifèrent très vite.

Nous passons ainsi du secret bancaire à l’échange automatique d’informations ; si demain vous ouvrez un compte à Singapour, au Brésil ou à Hong-Kong, la banque en question devra immédiatement en informer votre administration fiscale.

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Cela étant, il est écoeurant de constater que certains banquiers proposent à leurs clients des montages à Singapour, à Panama ou aux Iles Caïmans pour fuir la Suisse ou Monaco par exemple, alors même que le secret bancaire ne demeurera dans ces pays que deux à trois ans au maximum.

Demain, c’est du pénal aggravé qui frappera ces clients, car ils auront réalisé des montages plus lointains, plus sophistiqués et plus exotiques d’où il sera encore plus difficile de faire sortir l’argent.

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Accumulation de taxes, mesures contradictoires, répression financière…
Il est temps de réagir !
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En attendant, les banquiers en question auront prélevé de substantielles commissions, et ils sont déjà prêts à « vendre » leurs listings clients aux fiscs concernés le moment venu. De toute façon, ils n’auront pas le choix.

En fait, pour les personnes concernées, il ne reste que trois possibilités :

1) L’expatriation
Vous changez de pays et vous emmenez votre argent avec vous — en sachant que vous ne devez plus rien détenir dans votre pays natal sous peine de requalification, ce qui inclut, entre autres, la vente de la résidence principale et la fermeture de tous vos comptes bancaires.

2) La régularisation
Dans ce cas-là, vous payez une taxe, votre argent est officialisé et vous pouvez rester en France.

3) L’optimisation fiscale
Nous la pratiquons constamment en exploitant en toute légalité les textes fiscaux qui donnent la possibilité aux particuliers et aux entreprises de payer moins d’impôts.

▪ Les leçons de l’Histoire
Pour conclure sur une note fiscale, la France devrait savoir, si elle connaissait correctement son histoire, que le racket fiscal qu’elle pratique actuellement ne mène qu’à des catastrophes.

Il y a 400 ans, Louis XIV est encore jeune et le peuple français croule sous les impôts. Une guerre civile éclate, que l’on appellera la Fronde. Elle générera des milliers de morts, mais ce n’est pas encore dans l’air du temps de destituer un roi.

150 ans plus tard, les années 1788 et 1789 sont des années de mauvaises récoltes. La France est en faillite et le racket fiscal sévit. On connaît la suite…

Aujourd’hui, nombre de nos clients chefs d’entreprises refusent des marchés et n’embauchent plus, sur le conseil de leur cabinet d’expertise comptable, parce que ce ne serait que financer le fisc. Ce n’est pas de bon augure — et ce n’est pas ainsi que l’on relance un pays…

Didier Maurin est spécialiste du conseil en investissements financiers en France et à l’international depuis 26 ans. Il est fondateur et gérant indépendant depuis 21 ans de Didier Maurin Finance, Société de Conseil en Gestion de Patrimoine située à Paris et à Bar-le-Duc (Lorraine), et de Katleya Gestion, Société de Gestion de Fortune basée à Genève, depuis 2005. Il développe chaque mois dans sa lettre financière à destination de ses clients et abonnés son point de vue d’expert, parfois incisif, sur le monde économique et ses conseils avisés d’investissements.

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