Passe sanitaire et politique monétaire, même combat ? Oui, quand on s’appelle Emmanuel Macron ou Christine Lagarde et qu’on pense avoir le contrôle de l’économie toute entière…
Nous étions de passage à Paris samedi – juste à temps pour avoir un aperçu du nouveau monde qui nous attend.
Nous étions installé à la terrasse du Lutetia – l’hôtel où Charles de Gaulle a passé sa nuit de noce. C’est aussi l’un des hôtels que les nazis avaient réquisitionnés pour y installer leurs quartiers généraux parisiens.
A la fin de la Deuxième guerre mondiale, les travailleurs français envoyés en Allemagne ainsi que les prisonniers de guerre, réfugiés et autres personnes déplacées revinrent en France.
Que faire d’eux ? De Gaulle se rappela son agréable séjour au Lutetia et réquisitionna l’hôtel pour les accueillir. Cela devint rapidement un endroit où les gens venaient chercher leurs amis et parents déportés pendant la guerre. Un mur entier était couvert de messages de recherche.
Affaires et affaires de cœur
Samedi dernier, les gens étaient agglutinés autour des tables pour discuter politique, affaires de cœur et affaires tout court… comme ils le font depuis plus d’un siècle.
Le sujet le plus important, cependant, n’était apparu qu’une seule fois au cours des 100 dernières années.
Auraient-ils le droit d’aller au cinéma ? Pouvaient-ils acheter un café sans passe sanitaire ? Qui s’assurerait que leurs papiers étaient bien « en ordre » ? Et que se passerait-il s’ils ne l’étaient pas ?
Non, ils ne seraient ni déportés ni tués.
Mais ils se retrouveraient peut-être évincés – dans l’impossibilité d’entrer dans un bistrot… d’envoyer leurs enfants à l’école… d’accepter un poste… ou de participer à la vie normale.
« Les règles changent si rapidement », nous a dit le serveur du Lutetia, « que j’ai du mal à suivre. J’espère qu’ils ne me demanderont pas de vérifier des documents sanitaires. Je n’ai pas le temps, et ça fera sûrement fuir les clients ».
Transformation économique
Emmanuel Macron est chargé d’une mission. Lui… et la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde… sont très clairs.
Ils ont pour objectif de « transformer » l’économie : alors qu’elle servait les intérêts des citoyens individuels, elle devra désormais servir leur mission…
… Et cela commence par la politique sanitaire.
Les enjeux sont plus vastes, cependant, les répercussions plus profondes, et les conséquences bien plus graves que simplement protéger la santé des citoyens.
Une économiste italienne à l’University College de Londres, Mariana Mazzucato, a écrit un livre dont le titre explique tout : Mission Economy. En voici un extrait :
« Les marchés ne sont pas le résultat de décisions individuelles mais de la manière dont ils sont gouvernés, et ils incluent le gouvernement lui-même. Les marchés sont consolidés par des règles, des normes et des contrats qui touchent au comportement de chacun, à leurs interactions et à la manière dont leurs institutions fonctionnent.
Par conséquent, le gouvernement ne doit pas se limiter à réparer les problèmes du marché, mais doit viser à créer des marchés produisant les résultats attendus. Il doit, et peut, organiser les marchés de manière à atteindre nos objectifs. »
Où est la liberté ?
Une économie honnête et libre n’a pas d’objectif… pas de mission… et personne pour lui dire quoi faire. Elle sert les besoins des individus, des familles, des entreprises – dont chacun a son propre objectif.
L’un veut une nouvelle voiture. Un autre aimerait passer du temps avec ses amis. Un autre encore souhaite créer une nouvelle entreprise.
Chacun a sa propre idée du progrès. Chacun a ses propres besoins et désirs. Et chacun fait de son mieux pour y répondre.
Si l’on agrège les milliards de transactions qui naissent de tout cela, nous voyons une « économie ». Mais elle n’a pas d’esprit ou de mission propre.
Malheureusement, les élites ne sont pas du même avis.