La Chronique Agora

Minières aurifères : quel bilan sur 12 mois ?

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Elles ont déçu depuis l’an dernier, mais la performance potentielle des sociétés minières aurifères au cours des prochaines années pourrait surprendre…

La 16ème édition du rapport In Gold We Trust (IGWT) a été publiée le 27 mai dernier. Chaque année, Ronald Peter Stöferle et Mark J. Valek (S&V) nous y livrent leur analyse de la planète Finance, en particulier du cours de l’or et du cours des sociétés d’exploitation minière.

Cette industrie occupe une place toute particulière dans cette dernière édition puisque S&V lui dédient quatre chapitres ! Voici le programme :

Soit un peu plus de 50 pages au total.

Dans cette série de billets, je vais vous restituer la substantifique moëlle des trois premiers chapitres.

C’est parti !

Douze mois décevants, mais encourageants…

S&V le reconnaissent volontiers, « les actions minières ont enregistré des performances beaucoup plus faibles que prévu » dans le rapport IGWT 2021. Et c’est peu dire puisqu’entre les deux derniers rapports IGWT, l’indice HUI des sociétés minières aurifères a décliné de 21% quand l’ETF GDXJ (qui ne contient que des minières junior) a perdu 30%. Les minières argentifères (SIL) se sont quant à elles effondrées de 39% !

Les 12 mois écoulés entre les deux derniers rapports IGWT ont mis les nerfs des investisseurs miniers à rude épreuve, comme l’expliquent S&V :

« Le HUI est tombé à 225 points à la mi-septembre 2021, puis est remonté à plus de 330 points en avril 2022. Depuis lors, la tendance est de nouveau à la baisse. Il convient de noter que si le cours de l’or a presque atteint un nouveau sommet historique début mars, le HUI se négociait encore le même jour à près de 50% en-dessous de son sommet historique de 635 en septembre 2011. »

A fin juillet, cet indice a encore baissé pour naviguer désormais aux alentours des 200 points.

Le HUI sur un an au 25 juillet

Pour ce qui est des fondamentaux, les deux analystes estiment que « le secteur a tenu ses promesses. La proposition de valeur des valeurs minières a continué de s’améliorer [avec] d’importants flux de trésorerie disponibles ».

S&V replacent cette performance dans son contexte global. Alors qu’entre 2013 et 2016, le secteur des matières premières a généré des flux de trésorerie disponibles négatifs, « au printemps 2021, les entreprises du secteur des matières premières sont devenues de véritables monstres de flux de trésorerie », font-ils remarquer.

Et S&V de préciser qu’« au sein du secteur des matières premières, aucun autre sous-secteur n’affiche actuellement des marges plus élevées que les producteurs de métaux précieux ».

Les mines restent très sous-évaluées par rapport à l’once d’or et au marché actions

Les deux Autrichiens se penchent ensuite sur la force relative du secteur minier aurifère par rapport à l’once d’or. Un rapide coup d’œil sur le ratio HUI/or permet de constater que « les actions aurifères se négocient à un écart-type en dessous de la moyenne depuis maintenant 9 ans. Toujours sur la base de cet indicateur, les actions aurifères semblent être sous-évaluées », font-ils remarquer.

Cette sous-performance devient encore plus évidente si l’on réduit le focus de notre loupe.

« L’indice minier aurifère le plus ancien, le Barron’s Gold Mining Index (BGMI), se négocie actuellement à 0,50x, soit bien en-dessous de sa médiane à long terme de 1,43x », soulignent S&V.

Même constat lorsque l’on se penche sur la force relative de l’indice minier XAU face au S&P 500.

Ce ratio se situe toujours à un cinquième de son pic de 2011.

Cette sous-valorisation du secteur minier est d’autant plus frappante au regard des grands ratios de valorisation affichés sur le S&P 500 et sur les minières (au travers du NYSE Arca Gold Miners Index (GDMNTR)).

Où en est le secteur minier aurifère ?

En mai 2021, S&V nous avaient laissé sur cette conclusion :

« La performance potentielle [des minières] au cours des prochaines années pourrait surprendre même les plus fervents goldbugs. Cependant, en préconisant les actions minières, nous gardons en mémoire le phénomène du ‘Type qui dance à Sasquatch’.

Pour l’instant, il semble que nous soyons toujours à la minute 1. Cependant, comme on peut le voir dans la vidéo, une fois qu’un certain degré de conscience est atteint, ce phénomène peut rapidement se transformer en un mouvement de masse. »

Festival Sasquatch en 2009 : un type lance une dancing party à lui tout seul

Nous sommes donc encore loin de la danse collective, mais « il semble que le nombre de spectateurs intéressés augmente lentement », relèvent S&V.

Qu’est-ce qui permet aux deux Autrichiens de justifier un tel optimisme ?

C’est justement ce dont je vous parlerai dans mon prochain billet…

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