La Chronique Agora

Faut-il se repositionner sur les minières aurifères ?

▪ Il n’y rien de plus satisfaisant que de tomber sur un camion de bière accidenté un jour de canicule.

De la même manière, nous observons aujourd’hui, bouche bée, la carcasse des minières aurifères. Elles sont 70% moins chères qu’il y a trois ans. Et elles sont 25% moins chères qu’il y a deux mois. Quel bonheur !

De manière générale, l’or semble avoir atteint un plancher aux environs des 1 200 $ et paraît décidé à ne pas aller plus bas. Il grimpe en même temps que les espoirs de nouveau QE et chute lorsqu’il semble que le QE va se terminer comme prévu — exactement comme les marchés boursiers.

Avant d’oublier… nous recevons beaucoup de courriers de la part de nos lecteurs. Nous les lisons tous, mais nous ne pouvons pas forcément y répondre. Parfois, c’est une question de temps. Dans la plupart des cas, nous ne connaissons pas les réponses.

Mais c’est très instructif. Et nous essayons de choisir des thèmes généraux, des questions et des sujets intéressants que nous abordons ensuite dans nos Chroniques. Un lecteur, par exemple, nous a posé la question des stop loss. Pourquoi 15% ? Pourquoi pas 20% ou 30% ?

▪ Bonne question, merci de l’avoir posée…
… Mais nous ne sommes pas la meilleure personne à qui demander. Nous n’essaierons donc même pas d’y répondre. Au lieu de ça, nous aimerions rappeler à nos lecteurs que les stop loss ne sont pas appropriés pour l’investissement par la valeur.

Un stop loss fonctionne en vendant automatiquement votre position lorsqu’elle chute en proportion pré-déterminée

Un stop loss fonctionne en vendant automatiquement votre position lorsqu’elle chute en proportion pré-déterminée. Votre perte totale est donc limitée — si le mécanisme fonctionne — à la somme que vous êtes prêt à perdre au départ.

Intéressant, non ? C’est comme entrer dans un casino avec seulement 100 $ en poche. Très utile pour spéculer : si l’investissement ne grimpe pas comme espéré, on n’enregistre qu’une petite perte.
 
Mais les investissements que nous préférons sont ceux qui baissent, pas ceux qui grimpent. C’est-à-dire que nous achetons de la valeur. Nous voulons en avoir le plus possible pour notre argent. Si les prix chutent, ça signifie que nous pouvons en avoir encore plus. Nous ne voulons donc pas de stop loss. Nous racontons plutôt nos mésaventures à nos amis. Ils se moquent de nous… et nous achetons plus.

▪ Quel genre d’investissements sont les minières aurifères en ce moment ?
Là encore, c’est une bonne question. En surface, elles semblent avoir de la valeur. Comparées à d’autres actions, elles sont bon marché. Le marché boursier US a plus que doublé depuis 2009, les minières aurifères n’ont pas bougé, obstinément. Elles sont tout aussi cabossées qu’au début de la crise. Ce qui ne signifie pas qu’elles ne seront pas encore plus abimées l’an prochain. Mais pour l’instant, il y a probablement quelques canettes de bière intactes parmi les débris, prêtes à être ramassées.

Tous deux ont déclaré qu’il était temps de se repositionner sur les minières aurifères

Nous abordons le sujet suite à quelques articles écrits par nos collègues Steve Sjuggerud et Chris Mayer. De manière indépendante et simultanée, tous deux ont déclaré qu’il était temps de se repositionner sur les minières aurifères.

C’est particulièrement significatif parce que Steve et Chris font partie des meilleurs analystes du secteur. Ils ont chacun à peu près doublé la performance du S&P 500 au cours des 10 dernières années, un exploit que l’Hypothèse des marchés efficients qualifie de pratiquement impossible.

Il faut être courageux pour recommander des minières en ce moment. Non seulement leurs cours sont bas, mais il n’y a aucune raison de penser qu’ils vont grimper. L’économie mondiale ralentit au lieu d’accélérer. Les prix des matières premières chutent au lieu de grimper. L’inflation diminue au lieu d’augmenter. Et le dollar, dans lequel sont mesurés l’or et les autres matières, se renforce.

Sachant tout cela, les courtiers ne veulent pas aborder le sujet des minières. Et les investisseurs ne veulent pas en entendre parler.

▪ Contrarien un jour, contrarien toujours…
De sorte que nous nous demandons si le moment ne serait pas venu d’acheter. Selon Steve Sjuggerud :

"Après quelques mois abominables, les valeurs aurifères semblent tenter de se relever. Nous avons l’ombre d’une tendance à la hausse se mettant en place. Le soleil semble commencer à se lever".

Le soleil est-il déjà en train de se profiler à l’horizon ? Nous ne nous levons pas assez tôt pour le savoir. Mais tant que la Terre tourne, le soleil doit se lever tôt ou tard. Nous sommes tenté de nous positionner sur des valeurs aurifères à prix cassés puis d’attendre — tout comme s’il s’agissait d’investissements par la valeur.

Steve préfère mettre un stop loss. Il pense que la perte maximale doit être de 7%, tandis que le potentiel de hausse est gigantesque :

"La dernière fois que les valeurs aurifères étaient aussi impopulaires, on était à la fin 2008. L’indice des minières aurifères Sprott Zacks a grimpé en flèche, prenant 242% par rapport à son plus bas entre la fin 2008 et la fin 2010 — soit un peu plus de deux ans".

Steve espère une redite.

Acheter maintenant ? Utiliser un stop loss ? Attendre une tendance haussière nette ? Nous ne savons pas quelle approche est la meilleure… mais nous avons l’intention d’étudier la question — et de vous en reparler.

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