La Chronique Agora

Les métaux précieux sont négligés… à tort !

▪ Depuis des semaines, voire des mois, les marchés financiers se concentrent sur la Fed et la décision d’une augmentation des taux d’intérêt. Les marchés des métaux précieux ont été délaissés et les cours sont, à nouveau, au plus bas de l’année. Mais les données fondamentales sur l’offre et la demande, les taux d’intérêt restant très faibles, le peu d’attractivité des alternatives d’investissement, l’instabilité des marchés financiers et les incertitudes géopolitiques prédisent une hausse des cours en 2016.

De manière très claire, la Banque des règlements internationaux (BRI) a spécifié dans son nouveau rapport trimestriel que nous avons « des taux d’intérêt incroyablement faibles » qui provoquent « l’instabilité des marchés financiers ». La remontée du Fed Funds Rate à 0,25% n’a rien changé à ce point de vue. La « normalisation de la structure des taux d’intérêt » recherchée n’est toujours pas en vue.

Imaginez que nous puissions vaincre la malédiction du vieillissement et éliminer
tous risques de maladie de notre existence…

… en les supprimant directement de notre ADN

Impossible ?

Pas selon cette petite biotech de Boston, dont la découverte stupéfiante pourrait bouleverser le paysage médical et pharmaceutique dans les années qui viennent…

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Les taux ne pourront jamais atteindre un niveau « normal » sans provoquer un effondrement de la politique financière américaine

En raison de l’extrême dette publique des Etats-Unis, les taux ne pourront jamais atteindre un niveau « normal » sans provoquer un effondrement de la politique financière américaine. Le CBO estime que, d’ici à 2025, le déficit budgétaire augmentera de 7 200 milliards de dollars pour passer à 25 000 milliards. Avec un taux d’intérêt moyens présumé de 4% pour atteindre, à peu près, une « structure d’intérêt normale », les Etats-Unis devront faire face, chaque année, à des paiements d’intérêts de 1 000 milliards par an, ce qui sera une charge extrêmement lourde pour le budget public.

Une demande en hausse… surtout en Chine

Par rapport à l’année passée, la demande mondiale d’or a augmenté de 8%, soit 79 tonnes, pour atteindre actuellement 1 120 tonnes. Cette augmentation provient de l’industrie de la bijouterie (37,8 t) et de la demande de lingots et pièces (73,4 t). Par ailleurs, la production des mines d’or est légèrement inférieure au sommet du troisième trimestre 2014. Les principaux producteurs ont annoncé de nouvelles réductions de la production, car les prix sont trop bas pour couvrir les coûts. Les dépenses d’exploration et développement sont déjà en baisse et cela réduira encore la production sur les prochains trimestres.

En prévision de hausse des taux d’intérêt, les investisseurs institutionnels occidentaux, tels que les hedge funds et les sociétés de gestion par exemple, ont diminué leurs positions à long terme pour augmenter, en contrepartie, leurs positions à court terme. Les positions short des hedge funds n’ont encore jamais été aussi hautes.

L’or reste considéré par les banques centrales comme une monnaie de réserve à côté des autres monnaies fiduciaires. Le plus important acheteur est la Chine avec 19 tonnes en juillet, 16 tonnes en août, 15 tonnes en septembre, 14 tonnes en octobre et un montant estimé, pour novembre, de 21 tonnes. Ainsi, la PBOC continuent à diversifier ses réserves en devises.

Ceci est particulièrement important par rapport à la décision du FMI d’inclure le renminbi dans le panier de monnaies de réserve du monde. La monnaie chinoise est déjà dans le panier des droits de tirage spéciaux.

Les banques centrales sont clairement conscientes de la capacité de l’or à stabiliser et à stocker la valeur. Selon les observations des traders, l’Inde pourrait remplacer la Chine comme principal acheteur d’or à la fin de l’année. La Russie a acheté déjà, depuis plusieurs années, environ 300 000 onces d’or par mois. En possédant de l’or les banques centrales se protègent des menaces de turbulences sur les marchés de devises.

La Banque centrale chinoise (PBOC) a déjà annoncé que le yuan ne serait plus arrimé, à l’avenir, au dollar mais à un panier de 13 devises. Dans ce panier le dollar américain ne représentera que 26,4%, suivi de l’euro avec 21,4% et du yen avec 14,7%. La banque centrale ne veut pas que les marchés pensent que cette annonce prépare une nouvelle dévaluation du yuan contre le dollar. Le taux de change doit être maintenu stable « à un niveau raisonnable ».

Le yuan est déjà en baisse contre le dollar depuis le début de 2014 et est maintenant à son plus bas niveau depuis mi-2011

Le yuan est déjà en baisse contre le dollar depuis le début de 2014 et est maintenant à son plus bas niveau depuis mi-2011. Au cas où de dollar US serait fort contre ce panier de devises après la hausse des taux de la Fed, cela signifierait, dans le même temps, une nouvelle dévaluation du yuan contre le dollar. Mais une hausse du dollar serait contraire à l’évolution fondamentale de l’économie américaine. Clairement, la montée des déficits jumeaux américains s’y oppose. L’endettement élevé de 9 800 milliards de dollars (hors banques) en dehors des Etats-Unis pourrait, rapidement, conduire à une nouvelle crise.

Conclusion

L’actuelle faiblesse des prix des métaux précieux est une bonne occasion pour des acquisitions. Dans un monde qui se noie dans un océan de dettes publiques, notre système de monnaie fiduciaire ne tiendra pas la route encore très longtemps.

Les réformes budgétaires sont au point mort dans tous les pays parce qu’elles ne sont pas adoptées par les parlements. Le monde continue à croire à la toute-puissance des banques centrales qui essaient de stimuler l’économie avec des instruments monétaires toujours plus aventureux. Malgré les milliers de milliards sortis de la planche à billets, les nuages s’amoncellent à l’horizon économique mondial et les risques de nouvelles crises augmentent. La domination du dollar va diminuer. Les métaux précieux sont une alternative attractive.

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