La Chronique Agora

Menteur, menteur

Une enquête sur la nature des contre-vérités, qu’elles soient courageuses ou lâches…

« Quand le pillage devient un moyen d’existence pour un groupe d’hommes qui vit au sein de la société, ce groupe finit par créer pour lui-même tout un système juridique qui autorise le pillage et un code morale qui le glorifie. » – Frédéric Bastiat

Mensonges. Mensonges. Mensonges.

« Mon mari est toujours le bel étalon que j’ai épousé il y a 40 ans. »

Quelle chance d’avoir épousé une menteuse ! Et après tout, c’est l’intention qui compte.

Nous, les humains, sommes conçus pour mentir. Les contrevérités font partie des agréables fourrages de la vie quotidienne. Ils définissent aussi notre Histoire. En privé, nous sommes émus par les tergiversations intimes. En public, nous nous laissons berner par de grandes fraudes. Le pharaon est un être divin. Il faut libérer la terre sainte. Il faut adopter la dictature du prolétariat. Les droits de l’Homme doivent être respectés. Il faut rendre aux Etats-Unis leur splendeur.

Nous sommes nourris de mensonges. Les médias sont remplis de fausses informations. L’imbécillité et les demi-vérités gouvernent nos vies.

Il y a de petits mensonges blancs : « Je n’ai pas pu te rappeler, mon téléphone n’avait plus de batterie. » Il y a les mensonges nobles : « Tous les hommes sont égaux. »

Et il y a les mensonges courageux… « Cachez-vous des [catholiques, juifs, arméniens, hérétiques, bourgeois, gitans, homosexuels, irlandais, cathares, etc., dans votre grenier ? » demande l’inquisiteur. Il est envoyé et soutenu par le gouvernement légitime, et par la loi. La majorité de la population est de son côté, désireuse d’exterminer la vermine qui gangrène la société. Sa cause est juste, croient-ils. Son pouvoir est incontestable. « Non », dit le menteur courageux.

Des mensonges ignobles

Dans la course à la présidence aux Etats-Unis, l’un des candidats prétend « protéger notre démocratie ». L’autre est jugé pour avoir tenté de la renverser. Qui est le plus grand menteur ?

L’accusation d’insurrection portée contre Donald Trump est particulièrement instructive. Mais elle est plus qu’amusante : l’absurdité n’est pas loin de cacher un mensonge conscient et calculé. S’ils peuvent l’accuser de sédition, les électeurs n’auront peut-être pas la possibilité de voter pour lui. C’est ainsi que l’on protège la démocratie.

Mais si les fantassins, aujourd’hui emprisonnés pour insurrection, voulaient vraiment prendre le contrôle de notre gouvernement, illégalement, alors ils ont été les putschistes les plus stupides de l’Histoire. Ils n’avaient pas de plan, ils n’ont pas saisi de chaînes de télévision, ils n’ont pas arrêté de rédacteurs de journaux, ils n’avaient pas de chars dans les rues. Ils n’avaient pas de couverture aérienne, ni de discours prêt à être prononcé devant la foule, une fois que le pouvoir serait entre leurs mains. Aucune milice vêtue de noir n’a enfoncé les portes de la région de Washington pour interroger les opposants. Aucun général n’a annoncé qu’il s’était rallié à leur cause. Il n’y a pas eu de fusillades dans les rues, pas d’exécutions sommaires, pas de meurtres de masse, pas de tracts jetés dans les airs, pas de brassards préparés pour ceux qui auraient voulu se joindre au coup d’Etat.

Aucun démocrate n’a été pendu. Aucun ouvrier non plus. Aucun homosexuel. Aucun gauchiste n’a demandé grâce… Et presque miraculeusement, aucun quartier-maître n’était présent, aucun fusil, aucun bazooka, pas de canons antichars, pas d’artillerie, pas de gaz lacrymogène, aucune arme de poing. Qui prépare un coup d’Etat sans armes ?

Un coup d’Etat douteux

A l’exception du danger posé par la police elle-même, le Capitole, pendant « l’insurrection », était probablement l’endroit le plus sûr de la nation.

Il y aurait quelque 466 millions d’armes à feu aux Etats-Unis. Statistiquement, toutes les personnes présentes auraient pu avoir au moins un fusil et une arme de poing. Mais elles n’en avaient pas. Alors, pour pouvoir parler d’insurrection armée, les procureurs ont montré des révolutionnaires brandissant « des mâts de drapeau, des extincteurs, des crosses de hockey, des planches à roulettes »… et tenez-vous bien… « des béquilles ». Pour vous amuser, essayez d’imaginer l’homme ayant besoin d’une béquille et qui l’utilise comme une « arme d’assaut ».

Cette foule ne demandait que du sang ! Ils ont apporté leurs béquilles et leurs planches à roulettes !

Sur la base de ces accusations, sans verdict, le Maine et le Colorado tentent d’exclure Donald Trump du scrutin. Et maintenant, Hawaï est sur le coup. Newsweek rapporte :

« Les démocrates de l’Etat ont présenté un projet de loi visant à interdire aux insurgés de se présenter à des fonctions publiques, conformément au 14e amendement. Bien qu’il ne soit pas nommé dans le projet de loi, Trump pourrait donc ne pas être éligible si ce projet de loi est adopté, car il a été qualifié d’insurrectionniste en raison de ses actions lors de l’émeute du Capitole du 6 janvier 2021, au cours de laquelle ses partisans ont pris d’assaut le bâtiment pour contester le résultat de l’élection présidentielle de 2020 et tenter de bloquer la certification de la victoire de Joe Biden. »

Une autre brique dans le mur

Donald Trump est peut-être un abruti pour avoir poussé ces fous à l’action ; il est, à notre avis, inapte à être président. Mais dire qu’il a « dirigé » une insurrection dans ces circonstances revient à supposer que le groupe avait un « leadership« , ce qu’il n’avait manifestement pas. Cette accusation est un mensonge.

Mais la fraude est bien plus profonde. Au fil du temps, le système lui-même devient une sorte de mensonge composé, où les faussetés s’empilent les unes sur les autres, comme les briques d’un mur de prison.

L’objectif d’inflation de 2%. Le (faux) dollar… et les faux taux d’intérêt de la Fed. Rendre le monde sûr pour la démocratie, à l’intérieur comme à l’extérieur. La « nation indispensable ». Le Patriot Act. La loi sur la réduction de l’inflation. Jeffrey Epstein. Hunter Biden. Les lockdowns et les chèques de stimulation. 300% de chômage.

Le mur s’élève de plus en plus haut ; ensuite, on ne peut plus apercevoir la sortie.

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