▪ La semaine dernière, la Banque de Ben Bernanke a annoncé que le tapering se poursuivrait. Au lieu de contrefaire 75 milliards de dollars tous les mois, elle se limitera à 65 milliards de dollars. A ce rythme, elle aura abandonné la contrefaçon entièrement d’ici la fin de l’été.
Jeudi, le département du Commerce a annoncé que l’économie américaine se développait au taux annuel de 3,2%, ce qui est satisfaisant. Jusqu’à ce qu’on aille y voir de plus près.
Les actions ont repris du terrain.
La Fed n’avait guère de choix. Elle doit faire semblant de filer droit pendant encore un mois ou deux. Sinon, il ne lui restera pas un atome de crédibilité. Pour l’instant, tout va bien. On dirait que les actions auront terminé le mois de janvier sur une baisse de 3% seulement. Ce n’est pas une catastrophe.
Pour ce que ça vaut, notre drapeau d’Alerte au Krach flotte à nouveau au-dessus de nos bureaux internationaux. Nous disons "pour ce que ça vaut", parce que ça n’a pas valu grand’chose pour l’instant. Pas ces trois dernières années. Nous l’avons sorti à plusieurs reprises. Le vent l’a fouetté. Le soleil l’a blanchi. La pluie l’a trempé. Les marchés ne se sont pas effondrés. Nous avons fini par le rentrer, parce qu’il nous faisait pitié.
Aujourd’hui, il est de retour à son poste, même si nous sommes d’avis que le krach se produira plus tard. Mais tout pourrait arriver. Et ce sera le cas.
Nous sommes d’avis que la Fed continuera d’assister à ses réunions des Faussaires Anonymes — jusqu’à ce que le marché s’effondre vraiment. Elle relèvera alors ses manches et sortira l’encre et le papier. Mme Yellen ne voudra pas plus présider à un krach de marchés que M. Bernanke à son époque.
Oui, la Fed a cassé l’économie américaine et ses marchés. Maintenant, elle les a sur les bras. Elle ne peut plus permettre au marché boursier (ni d’ailleurs au marché obligataire) de faire ce qui leur vient naturellement — corriger leurs erreurs.
Ce qui signifie que les erreurs vont empirer.
▪ Le signe que les choses ne vont pas si bien que ça
"Oh là là, vous êtes si négatif", nous écrit un lecteur bien intentionné. "L’économie a déjà repris un peu de vigueur. Ne peut-elle pas encaisser une réduction graduelle du QE ?"
Non, répondons-nous. Un "effet richesse" factice, voilà ce qui maintient l’économie américaine à flot en ce moment. Un véritable "effet pauvreté" la coulerait. Il suffit de regarder le graphique ci-dessous. Il explique pourquoi les prix à la consommation sont si paresseux… alors même que la Fed est à l’oeuvre. L’argent, comme la graisse, se fige quand une économie refroidit. Lorsque cette dernière chauffe, en revanche, l’argent coule comme de l’eau. Voici le graphique :
Comme vous pouvez le voir, la graisse est figée. L’économie est froide. Et notre drapeau d’Alerte au Krach est sur son mât.