Pour les démocrates, le moment de rendre des comptes pourrait arriver en novembre, dans un contexte où l’inflation frappe fort.
Les consommateurs détestent la taxe que représente l’inflation. Quant aux électeurs, ils se retournent contre les crétins qui l’ont provoquée, et menacent de les éjecter.
La cote de popularité de Joe Biden chute.
Selon TownHall :
« Un nouveau sondage ABC/Ipsos révèle que la cote de popularité de Biden sombre plus vite que le Titanic.
Sur la question de l’inflation, seuls 28% des électeurs approuvent ce que fait Biden, et 71% le désapprouvent. »
Et les sondages montrent que les démocrates s’exposent à un massacre électoral en novembre.
Selon New American :
« Un sondage interne organisé par le Democratic Congressional Campaign Committee [NDR : comité de campagne législative des démocrates] (d’abord publié par Punchbowl News, nouveau site d’informations politiques, puis confirmé par The Hill) a révélé que les démocrates candidats à leur réélection en novembre sont plus en difficulté qu’ils ne le pensaient au départ.
En cas de duels entre républicains et démocrates, le parti républicain battrait le parti démocrate de 8 points de pourcentage, par 47 voix contre 39.
Un deuxième sondage commandé par le Congressional Leadership Fund (CLF), le comité d’action politique républicain, s’est concentré sur les districts où Biden l’avait emporté de plus de huit points de pourcentage en 2020. A présent, Biden a baissé de huit points dans ces districts et fait chuter de ‘probables’ à ‘contestables’ les perspectives de réélection des démocrates de ces districts. »
Les démocrates ne vont-ils pas essayer de sauver les meubles en s’attaquant fortement à l’inflation ?
C’est « la décision du siècle ». Vont-ils ou non le faire ? Oui ou non ? Aujourd’hui ou jamais.
Un enjeu considérable
Nous rappelons à nos lecteurs que cette décision déterminera probablement le cours des événements publics pendant des décennies.
Si la Fed stoppe l’inflation et laisse les choses revenir à la normale, cela voudra dire un krach à Wall Street, des faillites d’entreprises, des défauts de paiement, du chômage, une dépression et des banqueroutes. Mais ces malheurs seront probablement révolus au bout de deux ans.
Si la Fed laisse galoper l’inflation, par contre, les conséquences seront ambiguës dans un premier temps, puis catastrophiques, et s’étendront sur de nombreuses années de guerre, révolution, famine, pauvreté, misère et chaos.
Face à un tel enjeu – et pour les lecteurs qui n’ont pas été attentifs – cela vaut la peine de revenir en arrière et de regarder les choses plus près.
Nous avons vu qu’il ne s’agit pas d’une inflation ordinaire au sein d’un cycle économique. Et il ne s’agit pas non plus d’un « choc inflationniste » motivé par des événements, comme lorsque le prix du contreplaqué s’envole à l’approche d’un ouragan, ou que celui de l’essence grimpe parce que les Saoudiens ferment le robinet.
Si vous avez ce type « d’inflation », vous pouvez vous estimer heureux, car elle se corrige d’elle-même, normalement, assez vite et sans effort. A mesure que les prix augmentent, les consommateurs consomment moins et les producteurs produisent plus : problème réglé.
Les augmentations de prix ne sont qu’une information. Si le prix des bananes augmente, par exemple, cela signifie peut-être que les cultivateurs de bananes ont subi une sècheresse ou des nuisibles, ou que les gens veulent plus de bananes.
Et quand les prix de tout augmentent, cela nous révèle qu’il y a un problème monétaire. Notre monnaie perd de la valeur. Et les derniers chiffres de l’indice des prix à la consommation (CPI) publiés ne montrent aucun signe d’avoir atteint un pic.
Selon Bloomberg :
« L’inflation a accéléré aux Etats-Unis, atteignant un nouveau plus haut sur 40 ans, signe que la pression exercée sur les prix s’enracine dans l’économie. Cela va probablement pousser la Réserve fédérale à prolonger son agressive série de hausses des taux d’intérêt, et accroitre les problèmes politiques de la Maison-Blanche et des démocrates.
L’indice des prix à la consommation a augmenté de 8,6%, par rapport à l’an dernier, et progressé de façon généralisée, selon les données publiées vendredi par le département du Travail. Cet indicateur d’inflation extrêmement observé a grimpé de 1% par rapport au mois précédent et surpassé toutes les prévisions. »
Un euphémisme
Ce chiffre de 8,6% est un énorme euphémisme. Les prix de l’alimentation, du logement et de l’énergie grimpent bien plus vite. Comme nous l’avons déjà noté, il faut qu’un travailleur moyen travaille deux fois plus d’heures pour remplir son réservoir, aujourd’hui, qu’il y a cinquante ans.
Ce n’est pas arrivé à la suite d’un accident… ni d’un choc soudain. Les gens se sont fait plumer de façon systématique. Intentionnelle. Préméditée. Cela relevait de la politique publique. Et maintenant, cela s’aggrave encore.
La Fed a imprimé 8 000 Mds$ d’argent frais, depuis 1999, soit 10 fois plus qu’elle ne l’avait fait depuis sa création en 1913. Et elle a contraint les taux d’intérêt à rester en dessous du taux d’augmentation des prix. Cela a poussé les gens à emprunter, spéculer et dépenser, ce qui a augmenté d’autant plus la pression inflationniste.
Les raisons ne sont pas difficiles à identifier. Cet argent frais a fait l’effet d’une manne tombée du ciel. Personne ne l’avait jamais économisé. Ni gagné. L’Etat n’a pas eu besoin de demander la permission des contribuables. Ni de l’emprunter auprès des épargnants. Il n’a pas été nécessaire de dire « s’il vous plait » et « merci ». Et il a pu le dépenser comme s’il était réel. En guerres. En transferts. En cadeaux. Tout ce que vous voulez.
Et maintenant ? Les électeurs sont en colère. L’Etat peut-il poursuivre sa politique inflationniste ? Et s’en sortir impunément ? Que va-t-il arriver ?