La Chronique Agora

Marchés boursiers : notre indicateur passe au rouge

▪ D’abord, ce flash spécial : les actions ont perdu du terrain ces derniers jours — pas de quoi en faire un drame. Mais notre indicateur boursier « maison » de court terme a plongé dans le rouge :

Oui, les perspectives de moyen terme s’assombrissent. Notre modèle suggère un rendement négatif de 6,4% sur le marché boursier au cours des 94 prochain jours. On vous aura prévenu.

Quant aux perspectives de long terme…

La bonne nouvelle d’hier était qu’il n’y aura pas de récession de 25 ans.

La mauvaise nouvelle était pire encore.

Population vieillissante, dette, zombification — tout ça ralentit la croissance

La logique de la « longue dépression » est simple. Population vieillissante, dette, zombification — tout ça ralentit la croissance.

Combien de personnes âgées et de zombies faut-il pour faire caler une économie ? Personne ne le sait. Mais le boulet de la dette peut être observé et calculé. Au cours des trois dernières décennies, environ 33 000 milliards de dollars d’excès de dettes ont été contractés — bien au delà du traditionnel ratio dette/revenu — rien qu’aux Etats-Unis. Et le taux de croissance a été divisé par deux. Pour revenir à un ratio sain — approximativement 1,50 $ de dette pour chaque dollar de revenus — la dette doit être éliminée. Normalement, des dollars qui soutiendraient sinon les dépenses courantes devraient être utilisées pour payer les dépenses passées. Les anciennes dettes devraient être remboursées avec du revenu courant.

▪ 1 000 milliards de dollars en moins… tous les ans
En théorie, grosso modo, il faudrait retirer 1 000 milliards de dollars de l’économie de consommation, tous les ans, pendant les 33 ans à venir. Ce sera la dépression la plus longue et la plus profonde de l’histoire américaine. L’argent ne disparaît pas, bien entendu. Une partie va aux créditeurs, qui le dépensent. Une autre partie revient en tant que capital d’investissement, ce qui est une forme de dépenses. Mais à mesure que le crédit se réduit, généralement, il en va de même pour l’économie.

Prenez 1 000 milliards de dollars dans l’économie US, et vous avez un déclin de 4% du PIB. Ensuite, à mesure que l’économie décline, le reste de la dette devient plus lourd encore. Essayez de rembourser la dette, et la tâche devient de plus en plus difficile. On arrête d’acheter pour épargner de l’argent. Votre commerçant local perd des ventes. Ils essaient donc de réduire leurs dépenses — et vous perdez votre emploi. En d’autres termes, aucun « ralentissement constant » n’est possible. Lorsque le cycle du crédit se retourne, ce n’est pas en pente douce mais le long d’une falaise catastrophique… une crise du crédit complète avec hurlements, gémissements et recherche de coupables… et plus d’efforts de sauvetage maladroits de la part des autorités.

Comme nous l’avons dit hier, il y a deux solutions à une crise de dette : l’inflation ou la déflation.
Les banques centrales peuvent causer l’inflation des prix des actifs. Mais ce n’est pas toujours aussi simple que ça en a l’air. L’inflation des prix à la consommation requiert la coopération des ménages. Avec peu d’emprunts et de dépenses de la part des ménages, le crédit reste dans les banques et le secteur financier. Les actifs grimpent en flèche. Les prix à la consommation bouge tout juste. L’inflation des prix à la consommation au cours des 12 derniers mois, par exemple, était approximativement de zéro.

Le principe sous-jacent de l’hypothèse d’une « longue dépression » est que les banques centrales ne peuvent pas — ou ne pourront pas — causer un niveau d’inflation des prix à la consommation acceptable ou désirable. L’économie sera coincée avec une inflation basse, une croissance molle (parfois négative) et des rendements obligataires bas.

Mais qu’en est-il de la déflation ? Si l’inflation ne peut pas réduire la dette, pourquoi ne pas laisser la déflation s’en charger ?

A suivre…

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