▪ Nos lecteurs nous reprochent fréquemment d’être "négatif" ou "déprimant".
On nous a même accusé récemment d’attiser les flammes de la crainte et de l’angoisse pour vendre nos services. Nous nions farouchement. La crainte n’aide pas à vendre des services financiers.
Demandez à votre conseiller bancaire. L’industrie financière vend de l’avidité, pas de la crainte. Elle promet des profits, pas des pertes. Elle offre des rêves de richesse, non des cauchemars de pauvreté.
De toute façon, lorsqu’on voit les cours chuter, on se tourne simplement vers le cash. Inutile d’avoir des conseils de trading ultra-chers.
A la Chronique, nous ne brassons ni peur ni avidité. Notre unique mission est d’essayer — faiblement… humblement… avec incertitude — de relier les points.
Bien entendu, lesdits points sont nombreux… et ils sont partout. Comme un test de Rorschach, nous risquons de ne voir que ce que nous voulons voir.
Ceci dit, on ne peut rien voir si on n’observe pas. Nous plissons donc les paupières… nous scrutons…
▪ … Et que voyons-nous ?
Un sommet !
Et ensuite ?
Défauts, dépressions, déstabilisations, déflation — nous verrons probablement un peu (ou beaucoup !) de tout ça |
Un retournement, suite à quoi les actions baisseront — ou stagneront — pendant 10 ans. Si nous avons raison, bon nombre de fortunes, d’emplois et de réputations seront perdus. Défauts, dépressions, déstabilisations, déflation — nous verrons probablement un peu (ou beaucoup !) de tout ça.
Bon nombre de nos chers lecteurs trouvent tout cela déplaisant ; ils se méfient de nos motivations. Ils semblent penser que, parce que nous voyons des nuages à l’horizon, nous souhaitons la pluie !
Attendez… Ils ont raison. C’est bien le schéma que nous recherchons !
Cette terre desséchée a besoin d’une bonne mousson… et d’un lavage salutaire. Si les lecteurs trouvent ça "négatif", tant pis pour eux.
Ils considèrent le verre comme étant à moitié vide ; nous ne voyons que la partie qui est pleine de St Emilion Grand Cru 2006.
▪ Dette et sottises
Regardez les choses du bon côté…
Si nous avons raisons, vous en aurez bien plus pour votre argent sur les marchés boursiers d’ici 10 ans. En plus, une bonne partie de la dette et des sottises qui étranglent actuellement le système aura été purgée.
Greenspan, Bernanke et Yellen seront enfin considérés comme les canailles et les bonimenteurs qu’ils sont vraiment. Des entreprises qui auraient dû faire faillite en 2008 rentreront enfin dans le mur. Et les spéculateurs, banquiers et escrocs qui auraient dû mettre la clé sous la porte lors de la dernière crise obtiendront enfin ce qu’ils méritent lors de la prochaine.
Oui, certains investisseurs souffriront. L’économie aussi. Elle ploiera sous les coups d’une fortune amère…
… Mais pour retrouver une meilleure forme !
Une correction boursière n’est pas à craindre. Il faut au contraire l’accueillir à bras ouverts |
Une correction boursière n’est pas à craindre. Il faut au contraire l’accueillir à bras ouverts… comme un plombier venu déboucher les tuyaux dans votre salle de bain. Ce sera peut-être déplaisant, mais quel soulagement lorsque les toilettes fonctionneront à nouveau.
Nous avons vu cette semaine que nos collègues de Casey Research recommandaient aux investisseurs de vendre à découvert les valeurs américaines. Cela se révélera probablement être un bon conseil — mais ça suggère un degré de confiance que nous n’avons pas. Sortir à temps nous suffit.
▪ Le cash est (encore) roi
Sortir des actions mais… pour aller où ?
Le cash, cher lecteur, le cash. Il est roi, désormais… et le restera jusqu’à ce que nous atteignions le prochain grand point de pivot.
Il faut étudier ces points…
La Fed a privilégié le crédit facile ces 20 dernières années au moins — réduisant rapidement les taux face au moindre signe d’adversité et traînant les pieds lorsqu’il était temps de les augmenter.
Chaque fois qu’une contraction du crédit donne signe de se produire, la Fed réagit avec des taux courts encore plus bas. Et chaque fois qu’elle baisse le prix du crédit… elle crée une bulle de plus.
La bulle du Nasdaq à la fin des années 90… la bulle de l’immobilier qui a suivi… et désormais la bulle naissante de la dette étudiante, de la dette d’entreprise, de la dette souveraine… et d’un petit groupe d’actions technologiques qui ont fait grimper les indices boursiers américains jusqu’à des sommets dangereux.
Et la Fed s’imagine que la situation va revenir "à la normale" !
C’est en tout cas ainsi que les points semblaient à la fin 2015. En 2016, de nouveaux points apparaissent… et de vieux schémas se précisent.
Que voyons-nous actuellement ?
Oh-oh… le PER calculé par le Prix Nobel Robert Shiller — et basé sur des bénéfices révisés en fonction du cycle — tente d’obtenir une image plus fiable de la valeur en examinant la moyenne des 10 dernières années de bénéfices, ajustée à l’inflation.
Selon cette mesure, le S&P 500 a été plus élevé qu’aujourd’hui trois fois seulement au cours des 135 dernières années : en 1929, 2000 et 2007.
Chacune de ces trois occurrences a été suivie d’un krach boursier majeur.
Attendez-vous à des lendemains agités…