La Chronique Agora

Ma stratégie sur indices : surtout, NE RIEN FAIRE

Par Gilles Leclerc

[NDLR : Françoise Garteiser est actuellement en séminaire dans le bocage normand… d’où elle reviendra sans nul doute avec de nouvelles idées et recommandations bien adaptées à la situation actuelle. En attendant son retour, voici un article extrait du Billet du Trader contenant des conseils fort précieux en ce moment — même si vous n’êtes pas trader !]

Votre premier réflexe en lisant ce titre sera sans doute de penser quelque chose comme « de ceux qui n’ont rien à dire, les plus intéressants sont ceux qui se taisent ».Oui. Bien sûr.

Sauf qu’en matière de trading, NE RIEN FAIRE, c’est sans doute la meilleure option que le trader peut suivre quand le niveau d’incertitude atteint des sommets, que la situation devient chaotique, imprévisible. D’ailleurs, un trader passe 90% de son temps à « ne rien faire ».

Qu’est-ce que j’entends par « ne rien faire » ?

– maintenir un haut niveau de concentration en continuant d’observer le marché ;
– attendre patiemment que les prix viennent s’appuyer sur des zones de support ou de résistance majeures avant de déclencher votre trade…
– … SI et seulement SI votre système de trading vous donne un signal technique ;
– … et SI et seulement SI ce signal technique permet de rentrer en position avec un stop rapproché permettant de minimiser le risque, donc de contrôler votre money management.

Cette façon de faire marche très bien — tant que le marché n’est pas percuté par des nouvelles fondamentales qui viennent changer la donne ou le prendre à contrepied. Or du « fondamental », il risque d’en pleuvoir du lourd et en gouttes serrées sur les marchés ces prochains jours.

Tenez, par exemple, au moment où j’écris ces lignes, nous savons que les élections allemandes se sont bien passées pour le parti d’Angela Merkel alors que vendredi encore, de nombreux médias laissaient entendre que ce ne serait pas évident pour elle (possibilité de faire une coalition avec d’autres partis).

Si les élections allemandes constituaient une entrée, le plat de résistance est sans doute les négociations (qui ont officiellement débuté le week-end dernier) entre démocrates et républicains au sujet de l’Obamacare. Avec en toile de fond les échéances sur le fiscal cliff et donc la gestion du déficit américains.

Là par contre, c’est « du lourd » en terme de fondamentaux. Aux dernières nouvelles, les deux camps campent sur des positions diamétralement opposées. Le président Obama a déclaré de but en blanc ne pas vouloir négocier quoi que ce soit. Et dans la foulée, Boehner (républicain) a répliqué que son parti ne laisserait jamais passer cette loi. Les négociations commencent bien !

Pour le dessert, s’il vous reste un petit creux, regardez vers l’Europe et choisissez entre les regains de tensions en Grèce ou au Portugal.

Oui, la situation est explosive. La seule inconnue réside dans la longueur de la mèche et sa vitesse de combustion. Si personne ne se dévoue pour l’éteindre, je ne veux pas être assis sur le baril de poudre et risquer, sur un coup de pile ou face, des profits précédemment durement gagnés.

Voilà. C’est simple. Quand l’incertitude et l’impondérable augmentent de façon trop significative, rester à l’écart le temps que la situation se décante me semble être LA stratégie la plus indiquée. Et toujours avec un bon état d’esprit car l’on ne peut jamais prévoir comment le marché va réagir.

Vous connaissez le vieux proverbe « il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué ». Eh bien en matière de trading, ma vision s’apparente plutôt à quelque chose comme « à quoi ça sert de tuer l’ours si l’on n’a pas déjà vendu sa peau ? ». Je m’assure du potentiel de gains et du meilleur risk/reward avant de m’engager.

A bon entendeur…

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