La Chronique Agora

Ma rencontre avec le P-DG de Acheter-louer.fr

« Juillavril », le mois des substituts au dollar

Bonjour,

▪ C’est lors d’un petit-déjeuner dans un grand hôtel parisien que j’ai rencontré Fabrice Rosset, P-DG d’Acheter-louer.fr (FR0010493510 – ALALO).

L’homme est plutôt sympathique avec des faux airs de Michel Sapin, l’ancien ministre des Finances socialiste. Il est assez réservé, tout en distillant des touches d’humour au gré de notre conversation. Nous avons passé en revue pendant quasiment deux heures tout ce qui concerne ce spécialiste de la presse gratuite immobilière.

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Depuis 1999, les small caps réalisent des performances jusqu’à six fois supérieures à celles du CAC 40…
Avec les 5 critères hyper-sélectifs de notre nouveau système de détection de valeurs FOCVS, investissez exclusivement sur les 15% de leaders qui tirent ce marché à la hausse !

Ne manquez pas les prochaines opportunités détectées par FOCVS  pour accumuler des gains potentiels de l’ordre de 62,4%… 22,1%… 13,3%… 28% : il suffit de continuer votre lecture

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Acheter-louer.fr propose en effet une gamme complète de solutions de communication à destination des agences immobilières, franchiseurs et courtiers. Fortement touché par la crise immobilière en 2008, comme vous le voyez sur le graphique boursier ci-dessous, le groupe a évité de justesse une vraie crise de liquidité en 2010.


Pour agrandir le graphique, cliquez dessus

Dans un marché en voie de concentration, comme l’atteste le rachat de SeLoger par Axel Springer, le groupe pourrait constituer une proie idéale d’autant que sa capitalisation boursière est de 4,6 millions d’euros avec un flottant de trois millions d’euros.

Je vous livre l’interview que j’ai faite de son dirigeant…

▪ L’interview
Eric Lewin : La société que vous dirigez est redevenue légèrement bénéficiaire sur 2010 avec un bénéfice net de 35 000 euros. Pensez-vous que cette tendance va se poursuivre sur 2011 ? Quels objectifs de rentabilité vous êtes-vous fixés en opérationnel et en net sur 2011 et sur 2012 ?
Fabrice Rosset : La tendance à l’amélioration des résultats est une tendance de fond : le développement de notre chiffre d’affaires Internet via nos éditions  Internet du webmagazine amène une amélioration mécanique de la rentabilité qui va aller en s’accélérant en 2011. Nous visons pour 2011 un EBITDA positif mais ne publions pas de prévisionnel et surtout nous ne donnons pas de guidance aux marchés financiers. Cela nous apparaît plus prudent.

Eric Lewin : Vous avez signé deux accords importants en 2011, l’un avec Cafpi, l’autre avec Immoxia. Pouvez-vous nous donner quelques précisions sur ces accords ? Qu’en attendez-vous en termes de chiffre d’affaires sur 2011 et 2012 ?
Fabrice Rosset : Ce sont deux accords importants même s’ils sont de nature très différente : Cafpi devient annonceur sur le site Internet et sur toutes nos éditions du webmagazine. C’est une belle preuve de confiance de la part du numéro un du courtage de crédit. Une réflexion sur les synergies commerciales possibles entre nos deux sociétés qui ont les mêmes clients pourrait être engagée en 2012.

Immoxia est un groupe éditant des journaux gratuits dans le sud de la France. L’accord est commercial : Immoxia commercialise notre offre Internet auprès de ses clients et prospects.

Pour des raisons de confidentialité, nous ne communiquons pas de chiffres, mais nous attendons de ces deux développements une croissance supplémentaire en province sur un modèle générateur de cash flow.

Eric Lewin : Pouvez-vous revenir sur votre situation financière en évoquant notamment votre restructuration de la dette actée à l’automne dernier? Comment se passent les premiers remboursements ?
Fabrice Rosset : Nous avons obtenu en novembre 2010 un gel de la dette bancaire jusqu’au 1er janvier 2013, avec un remboursement en 2013 et 2014. Nous ne remboursons jusqu’à cette échéance que les intérêts, ce qui bien évidemment ne pose pas de problème. Par ailleurs, la mise en place d’un factor a considérablement amélioré la situation de trésorerie de la société.

Eric Lewin : Pouvez-vous nous expliquer pourquoi le marché n’a pas pris en compte votre redressement ? Vous valez moins en Bourse qu’avant l’annonce des résultats.
Fabrice Rosset : Je pense qu’une partie du marché a adhéré à notre stratégie en achetant massivement le titre et qu’une autre partie a engrangé des plus-values par rapport aux plus bas de l’automne en vendant le titre. C’est un titre ultra-spéculatif et il est fréquent que certains spéculateurs fassent des allers-retours très rapides. C’est pour cela que vous avez une si grande volatilité. Mais il me semble que l’on pourrait assister à une réévaluation du titre au fur et à mesure des bonnes nouvelles des prochains mois.

Eric Lewin : Allez-vous communiquer plus auprès de la communauté financière avec, par exemple, des analystes qui pourraient vous suivre et écrire sur vous ?
Fabrice Rosset : C’est effectivement le cas, puisqu’une analyse vient de sortir sur la valeur, ce qui n’était plus le cas depuis des années. Elle émane d’une petite société indépendante GreenSome Finance. Vous verrez que le potentiel de progression du titre, d’après les analystes, est assez impressionnant. Encore une fois, cette analyse a été réalisée de façon indépendante et ne concerne que leurs auteurs. Je tiens à le préciser.

▪ Mon commentaire
Même si cette interview n’apporte pas de scoop particulier, je suis enclin à adhérer au discours de Fabrice Rosset. Ne serait-ce que pour jouer la recovery bien entamée et un adossement inéluctable, il est tentant d’acheter la valeur aux cours actuels, c’est-à-dire autour de 0,90 euro pour viser un retour sur les 1,30 euro.

L’objectif est ambitieux mais largement atteignable, surtout si le groupe se remet à communiquer après des années de disette ! Car comme je vous l’ai déjà dit : la communication d’une entreprise auprès de la communauté financière est vitale pour sa valorisation boursière.

[Eric Lewin est spécialiste de l’univers des small et mid caps. Diplômé de Paris IX Dauphine, ancien rédacteur en chef de BFM puis responsable de la vente institutionnelle sur les small caps chez Euroland Finance, il intervient fréquemment sur BFM Business avec deux points réguliers à 16h35 les mardis et les jeudis. Il rédige enfin le nouveau site www.smallcapsconfidentiel.fr]

Première parution dans le Billet du Trader du 25/04/2011.

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L’inflation n’est pas qu’un phénomène monétaire

Bill Bonner

 

▪ Notre collègue Porter Stansberry nous a envoyé cette note :

« Le département de la Justice US est en train de constituer une équipe afin de ‘déraciner tous les cas potentiels de fraude ou manipulation’ des marchés pétroliers pouvant contribuer aux prix du carburant dépassant les 4 $ le gallon« .

« Je parie que cette ‘équipe’ n’ira pas interroger Bernanke »…

Non, ils n’iront pas interroger Ben. Ce n’est pas leur travail. Leur travail, c’est de trouver un pigeon et le faire défiler devant les caméras, menottes aux poings. Peut-être un gars qui spécule sur les futures sur le pétrole. Ou peut-être le directeur d’une compagnie pétrolière.

Démontons un peu le mécanisme.

Les autorités tentent, ouvertement et explicitement, de causer de l’inflation. Ce n’est pas une plaisanterie. Ben Bernanke l’a fait très clairement comprendre. Il s’inquiétait de la chute des prix — de la déflation. Il a pratiquement construit sa carrière sur le fait qu’il est un expert ès déflations… affirmant pouvoir l’empêcher en larguant « de l’argent par hélicoptère », si nécessaire.

Il a lutté contre la déflation de plusieurs manières. En achetant des obligations avec de l’argent inventé de toutes pièces. En prêtant de l’argent à taux zéro. Et en aidant le Trésor US à dépenser de l’argent qu’il n’a pas et qu’il ne peut pas lever par des impôts honnêtes ou des ventes d’obligations.

En général, un peu d’inflation monétaire est considérée comme une bonne chose — surtout quand les gens ne savent pas ce qu’il se passe. Ajoutez un peu d’argent, les gens se sentent plus riches. Cela les pousse à dépenser plus… vendre plus… produire plus… et embaucher plus.

Mais que se passe-t-il lorsqu’ils voient que ce n’est qu’un tour de passe-passe ? Que se passe-t-il lorsqu’ils voient l’hélicoptère au-dessus de leur tête et se rendent compte que l’argent qu’on donne gratuitement a quelque chose de très bizarre ?

Eh bien, que feriez-vous si vous étiez producteur de matières premières ? Disons que vous avez du pétrole dans le sol ou du blé dans le pré ? L’échangeriez-vous contre des dollars ? Ou bien est-ce que vous attendriez… en patientant un peu… soit parce que vous pensez que le prix va grimper… ou parce que vous avez peur que cet argent bizarre perde sa valeur ?

▪ Le problème, avec un peu d’inflation, c’est qu’elle se transforme souvent en beaucoup d’inflation — d’un seul coup. En un certain sens, l’inflation est toujours un phénomène monétaire. Mais c’est aussi un phénomène psychologique… et économique.

Dans une Grande Correction, les autorités peuvent augmenter les positions de la Fed. Mais si les banques membres n’empruntent pas et ne prêtent plus… on n’obtient guère d’augmentation des prix à la consommation. Et quand on en obtient — comme nous le constatons dans le prix du carburant actuellement — elle tend à travailler contre une augmentation générale des prix. En fait, elle tend à corriger le cycle inflationniste. C’est-à-dire que les consommateurs paient leur carburant plus cher, si bien qu’il leur reste moins d’argent pour d’autres choses. Voilà pourquoi une grosse augmentation du prix du pétrole ne cause pas un boom inflationniste. Cela provoque plutôt un ralentissement économique. Et les récessions font généralement baisser les prix, plutôt que les augmenter.

Dans la mesure où les prix stagnent, voire baissent, les autorités pensent pouvoir s’en sortir avec plus de politiques inflationnistes. En fait, elles pensent qu’elles n’ont pas le choix. Elles doivent lutter contre la récession ! L’inflation est le dernier de leurs soucis.

Elles « impriment » de l’argent… puis elles continuent à en imprimer. Parce qu’à mesure que la récession se poursuit, les recettes fiscales chutent. Le gouvernement en vient alors à compter sur la Banque centrale pour financer ses déficits. Les politiques inflationnistes ne sont plus uniquement des mesures « contre-cycliques » ; elles sont une partie intégrante du budget des autorités.

Puis la composante psychologique entre en jeu. Les investisseurs commencent à s’inquiéter. Ils se mettent à acheter de l’or — qui constituera leur propre réserve financière. Ils commencent à s’attendre à des prix plus élevés — beaucoup plus élevés. Les producteurs se mettent à garder leurs réserves. Ce qui provoque des pénuries… engendrant une hausse des prix, ce qui pousse les producteurs à garder encore plus de réserves. Les ménages ordinaires ne tardent pas à acheter eux aussi de l’or.

Les autorités cherchent des boucs émissaires. Elles pincent un spéculateur ou deux. Elles accusent les producteurs de garder tout pour eux. Elles insistent sur le fait qu’il n’y a aucun problème avec les finances gouvernementales ni avec les politiques de la Banque centrale. Le problème, ce sont les capitalistes « avides ». Ou la météo. Ou autre…

Rappelez-vous que les gens mouraient de faim en Allemagne durant l’hiver de la Grande Inflation, au début des années 20 — alors que l’on enregistrait des récoltes record. Pourquoi ? Parce que les agriculteurs ne voulaient pas vendre. Ils conservaient leurs produits dans des granges et des silos… attendant que les problèmes monétaires se résolvent.

Naturellement, les autorités ont essayé de refiler le bébé à d’autres. Certains ont accusé les spéculateurs. D’autres ont accusé la France et la Grande-Bretagne. D’autres encore ont accusé les banquiers… surtout s’ils étaient juifs.

On connaît la suite.

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Simple : il suffit d’avoir un peu de temps… de discipline… et surtout les conseils d’un spécialiste du domaine ! Si vous avez les deux premiers ingrédients, nous avons le troisième : profitez-en sans plus attendre

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« Juillavril », le mois des substituts au dollar

Philippe Béchade

 

▪ La canicule climatique qui s’étend sur le nord de l’Europe trouverait-elle une concordance sur les marchés avec l’instauration d’une canicule boursière ?

Ce serait très exagéré en ce qui concerne le CAC 40 qui plafonne depuis le 20 avril sous les 4 030 points. En revanche, c’est beaucoup plus pertinent en ce qui concerne le métal précieux : l’or aligne une huitième séance de hausse consécutive et un sixième record historique d’affilée, à 1 519 $. L’argent-métal s’envole quant à lui de 2% et flirte désormais avec les 50 $ (contre 40 $ fin 2010).

Un véritable mois de « juillavril » pour les substituts favoris des investisseurs qui fuient le dollar !

Les seconds substituts, les actions, se sont en revanche comportés de manière plus mesurée. Wall Street termine la première séance de la semaine sur une note de quasi-stabilité si l’on fait la moyenne des valeurs industrielles ou financières et des technologiques.

Le Dow Jones, qui reculait de 0,22%, efface simplement ce qui fut gagné de façon très artificielle au cours du dernier quart d’heure vendredi dernier. L’indice historique avait été arraché à la hausse d’une trentaine de points au cours de la dernière demi-heure. Il a ainsi inscrit un score final supérieur à 12 500 points, pour terminer la semaine au plus haut à 12 506 points.

▪ La manipulation des cours ne prend même plus la précaution de rester discrète ou de s’inspirer d’une actualité concrète qui justifierait d’inscrire in extremis de nouveaux records annuels.

La démonstration de force à la veille du long week-end de Pâques ne visait qu’à permettre une chose : tirer le meilleur parti d’arbitrages qui s’auto-alimentent et ne sont destinés qu’à servir les intérêts d’un public d’initiés.

Cette hausse s’inscrivait une fois de plus dans une ambiance de déni délibéré et résolu de l’environnement macro-économique. Les mauvaises statistiques, les signaux politiques internes alarmants et le déficit budgétaire américain sans solution n’alarment pas les marchés. On préfère privilégier le seul aspect micro-économique des résultats trimestriels.

La meilleure preuve de cette manipulation parfaitement assumée, c’est que le Dow avait reperdu 20 points dès les premières secondes qui avaient suivi la clôture du 21 avril.

▪ C’est également un repli de 20 points qui a conclu la séance de lundi, caractérisée par des volumes hyper étroits. Tout est demeuré sous contrôle, notamment la volatilité qui constitue l’une des clés des stratégies poursuivies par les initiés au jour le jour.

L’indice Standard & Poor’s n’a lâché que 0,16%, à 1 335 points, après avoir fluctué entre 1 331 et 1 338. Le Nasdaq a grappillé 0,2% à 2 825,9 points ; cela semble insignifiant mais cette poignée de points a permis à l’indice électronique de combler le gap des 2 823,65 points resté béant depuis le 18 février dernier.

Cet indice pourrait très rapidement rétrograder sous les 2 820 points car le marché devra se préoccuper à un moment ou un autre de la « soutenabilité » du taux de progression des bénéfices annoncés au premier trimestre 2011. 

Signe que la hausse artificielle des cours n’a peut-être comme seule vocation de pièger les « suiveurs », Wall Street n’a pas tiré parti d’un rebond inattendu de 11% des ventes de logements neufs. Le dollar non plus d’ailleurs ; il est resté ancré à proximité de ses planchers annuels, c’est-à-dire 1,46/euro.

▪ Les investisseurs vont maintenant focaliser leur attention vers la Fed qui entame sa réunion de politique monétaire ce mardi. Elle la conclura par une conférence de presse, un peu à la manière de la BCE. Il s’agit de la première du genre pour Ben Bernanke — mais tout le monde sait que son discours lui est dicté à la virgule près par ses principaux actionnaires, c’est-à-dire la quatrième ou cinquième plus influente banque de Wall Street.

Les spécialistes n’attendent d’ailleurs aucune annonce spectaculaire (tiens, tiens… ils semblent bien informés !). Ils continuent de parier que la Fed ne modifiera pas son taux directeur avant avril… 2012.

Autrement dit, la BCE pourrait avoir porté le repo [repurchase agreements, ou accords de rachat, NDLR] à 2% ou 2,25% avant que la Fed lève le petit doigt pour porter le taux « Fed fund » de 0,25 à 0,5%.
▪ C’est ce que Jean-Claude Trichet appelait « prendre son temps », jeudi dernier sur BFM, au sujet de banques centrales qui marquent peu d’empressement (un doux euphémisme) à « ancrer les anticipations inflationnistes ». Sous-entendu : celles qui ne visent pas à crédibiliser leurs devises et à rassurer leurs créanciers… voire qui se fichent complètement d’en préserver la valeur, tant l’ampleur de la dette plaide en faveur d’une décrue de la devise plus ou moins bien contrôlée à moyen terme.

Les acheteurs d’or et de métaux industriels ou semi-précieux peuvent en revanche dormir sur leurs deux oreilles. Quant aux détenteurs de dollar, ils peuvent continuer de miser sur un retracement des planchers historiques face à l’euro (1,61) au cours des 12 prochains mois.

PS : Que nous réserve la séance d’aujourd’hui ? Comment vous positionner pour en profiter au mieux ? Retrouvez Philippe Béchade au 08 99 88 20 36* pour une analyse exclusive des coulisses boursières… et des conseils pour y adapter votre portefeuille.

*1,35 euro par appel + 0,34 euro / minute.
Depuis la Belgique : composez le 09 02 33110, chaque appel vous sera facturé 0,75 euro / minute.

Depuis la Suisse : composez le 0901 801 889, chaque appel vous sera facturé 2 CHF / minute

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