La Chronique Agora

M. le Marché est une tête de mule

▪ Nous attendons toujours le solstice d’hiver avec impatience. C’est le jour le plus court de l’année dans l’hémisphère Nord — une notion que nous trouvons très confortable. C’est comme si on attendait la fin du monde… en sachant bien qu’elle ne se produira pas. Il règne une atmosphère enjouée dans les rues et dans les boutiques… un sentiment d’anticipation… de célébration… d’excitation…

Nous sommes à Paris, où la famille se réunit pour Noël. Il a neigé par intermittences durant quatre jours. Puis la neige s’est transformée en pluie, et a fondu sur le sol. Mais les trottoirs scintillent, reflétant les illuminations et les décorations de Noël. Il fait déjà presque nuit à 16h, et les gens se hâtent de rentrer chez eux, les bras chargés de trésors. A 18h, les cafés sont pleins de gens buvant un verre… se disant au revoir pour les vacances… échangeant les dernières nouvelles… flirtant… il y en a même qui parlent affaires.

Nous avertissons les lecteurs que nous avons perdu nos lunettes de lecture. Il y aura donc peut-être plus d’erreurs que d’habitude !

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La Deuxième grande dépression est déjà là !
Nous ne sommes qu’au début d’une période qui sera très difficile pour des millions d’épargnants et d’investisseurs.

Mais aujourd’hui, il existe un moyen de protéger et même faire fructifier votre patrimoine — même dans les conditions actuelles : continuez vite votre lecture pour tout savoir…

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Mais lunettes de lecture ou non… nous devons continuer à surveiller les marchés.

▪ Il ne se passe pas grand-chose en Bourse en ce moment. Nous allons donc réfléchir un peu sur ce qui s’est passé cette année… et cette décennie.

Vous vous rappellerez bien entendu notre Transaction de la Décennie — achetez de l’or durant les creux… vendez les actions durant les rebonds. Eh bien, nous en sommes plutôt satisfait. Mais la décennie prend fin. Il est temps de penser à la prochaine décennie.

Vous vous rappellerez aussi qu’à mesure que l’or grimpait, nous nous faisions de plus en plus de souci.

Lorsque Lehman a coulé, il semblait évident que les autorités allaient faire ce qu’il ne fallait pas. Nous avions raison. C’est ce qu’elles ont fait. Elles ont mobilisé des milliers de milliards de dollars pour "secourir" l’économie. Dans la mesure où nous savions que ces secours ne fonctionneraient pas, nous en avons déduit qu’elles continueraient à injecter de l’argent qu’elles n’avaient pas afin de continuer d’essayer de faire ce qui ne pouvait être fait. Sous prétexte d’une "urgence", les autorités ont pu siphonner des milliards de dollars pour leurs amis de Wall Street et pour leurs usines à gaz favorites. Les électeurs ne pouvaient pas se plaindre… au moins les dirigeants étaient-ils en train de "faire quelque chose" pour réparer l’économie !

Cela mena à une observation très simple — en fin de compte, l’inflation (et l’or) grimperaient plus encore. Parce que la quantité de monnaie augmenterait plus rapidement que les biens et les services qu’elle pouvait acheter.

Ce qui nous chagrinait, à la Chronique Agora, c’est que cette analyse était trop simple et trop évidente. De plus, elle était largement partagée. Nous n’aimons pas que nos opinions deviennent à la mode. Et nous n’aimons pas que l’"histoire" soit trop facile à raconter et à comprendre. Lorsque tout le monde saisit le truc, il se révèle quasiment toujours faux.

▪ Puis l’argent intelligent a commencé à acheter de l’or. John Paulson a gagné une fortune durant la période 2007-2008 parce qu’il avait bien compris la bulle du secteur financier et avait parié contre. Il y a quelques mois, il a annoncé son prochain grand pari : l’or. Il a expliqué que l’or était un investissement "qui ne peut pas perdre". Si l’économie se remet, l’inflation reviendra et fera grimper l’or. Si l’économie ne se remet pas, les autorités continueront à injecter de l’argent et du crédit dans le système, rendant l’inflation finale pire encore.

John Williams en est arrivé à une conclusion similaire. Il a noté que la reprise ne fonctionnait pas… et que les autorités n’avaient pas d’autre choix que de continuer à empiler le petit bois inflationniste. Lorsque l’étincelle finira par l’atteindre, dit-il, il n’en résultera pas de l’inflation, mais une flambée d’hyperinflation.

Nous ne disons pas le contraire. La logique nous semble bonne. C’est ce qui devrait se passer. Ce qui nous contrarie, c’est que M. le Marché est un vieux bougon contrariant. Il fait toujours ce qu’il devrait faire — mais rarement quand et comment on s’y attend.

Que mijote-t-il maintenant ? Nous n’en avons pas la moindre idée. Le dollar grimpe. N’est-ce qu’un rebond ? Ou est-ce une tendance ?

Que serait la chose la plus surprenante et la plus malicieuse que M. le Marché puisse faire ? Rendre le dollar plus cher !

Cela mettrait à bas les espoirs d’une reprise menée par les exportations aux Etats-Unis (les biens made in Etats-Unis seraient moins compétitifs)…

Cela heurterait de plein fouet les spéculateurs du carry trade. Ils ont emprunté des dollars bon marché — ils devraient rembourser des dollars chers.

Cela encouragerait les gens à épargner des dollars plutôt que de les dépenser — sapant ainsi une reprise basée sur la consommation.

Cela ferait également baisser le prix de l’or — temporairement — faisant fuir les acheteurs "opportunistes" avant la prochaine phase du marché haussier.

Alors posez-vous la question, cher lecteur… si vous étiez une tête de mule comme M. le Marché… que feriez-vous ?

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