Cela fait maintenant plus de dix ans que Bitcoin est né. Sa première caractéristique, au-delà des enjeux technologiques, est d’être une monnaie décentralisée.
Le 31 octobre 2008, Stoshi Nakamoto, l’inventeur de Bitcoin, publiait son white paper, prélude aux premiers échanges de cette monnaie en janvier 2009. Dans cette charte il avançait que l’enjeu de Bitcoin était la souveraineté monétaire des individus.
Depuis que l’or et l’argent ne sont plus des monnaies et que leur détention par quiconque est devenue prohibitive, la monnaie est devenue la propriété de ses dirigeants.
Vous ne pouvez pas vraiment posséder un bien comme la monnaie si quelqu’un d’autre peut en diluer la valeur par l’inflation c’est-à-dire par la création monétaire artificielle, expliquait-il.
Bitcoin a donc été inventé par Nakamoto pour redonner la possibilité aux gens de posséder leur propre argent. Pour la première fois depuis la création des monnaies fiduciaires à cours forcé, il est possible aux individus de reprendre le contrôle sur leurs fonds, c’est-à-dire d’en être propriétaire à 100%.
En effet, si vous avez un bitcoin avec une clé privée, personne ne peut vous exproprier. Vous êtes entièrement libre de vos choix économiques, de ce que vous achetez et vendez, avec qui, quand et comment. Le bitcoin est donc une garantie contre la spoliation légale et contre la surveillance financière.
Mais actuellement, Bitcoin est encore relativement mineur dans le monde de la finance et sa capitalisation boursière ne constitue pas une menace importante pour les élites en place. Avec le temps, Bitcoin pourrait toutefois commencer à contester les monopoles monétaires des gouvernements et des banques centrales.
Mais où en sommes-nous dans l’adoption de Bitcoin en tant que réserve de valeur dans le monde ?
Il y a presque 30 millions de portefeuilles à l’heure actuelle et cette tendance à la création de portefeuilles ne cesse de s’accélérer. Pourtant, cela ne représente aujourd’hui que 0,7% de la population mondiale qui dispose d’un accès à Internet.
Si l’on considère l’ensemble de la population mondiale, on voit que seulement 0,4% environ des habitants de la planète ont actuellement un wallet (portefeuille électronique). Ce nombre est probablement beaucoup plus faible si l’on tient compte du fait que certains utilisateurs possèdent de nombreux portefeuilles de cryptomonnaies.
La population mondiale actuelle est d’environ 7,6 milliards d’habitants et environ 55% de la population mondiale bénéficie actuellement d’un accès à Internet. Cela porte à environ 4,2 milliards le nombre de personnes qui utilisent actuellement l’Internet. Notons que la population mondiale est en perpétuelle croissance, de même que le pourcentage d’internautes.
Combien vaudra le bitcoin si trois milliards de personnes commencent à utiliser les cryptomonnaies ?
Combien valait Facebook alors qu’il ne comptait que 30 millions d’utilisateurs ? Quelques centaines de millions, peut-être un milliard de dollars. Combien vaut Facebook maintenant ? 500 milliards de dollars.
Combien valait Internet en 1995 alors qu’il ne comptait que 16 millions d’utilisateurs, soit environ 0,4% de la population mondiale en ligne et que la technologie était encore primitive ? Peu de choses comparées à aujourd’hui où nous avons de multiples entreprises cumulant des centaines de milliards de dollars.
C’est la même chose avec les actifs numériques : le bitcoin valait très peu au départ. Il valait environ 6 cents lorsqu’il a commencé à se négocier en 2010. Maintenant qu’il y a environ 30 millions de wallets et des millions de personnes qui utilisent, échangent et stockent de la valeur dans le bitcoin, il vaut environ 6 200 $. Combien vaudra-t-il lorsque 300 millions de personnes l’utiliseront, puis trois milliards ?
La « loi de Metcalfe »
Robert Metcalfe est le fondateur de la société 3Com et à l’origine du protocole Ethernet. La « loi de Metcalfe », qui date de 1980, affirme que la valeur d’un réseau de télécommunication (télécopieurs, téléphones, etc.) est proportionnelle au carré du nombre d’utilisateurs connectés au système.
Selon Wikipedia, « la loi de Metcalfe explique les effets de réseau liés aux technologies de l’information, applicable à des réseaux comme Internet, les systèmes de réseautage social et le World Wide Web ». Cette loi dit simplement que plus il y a d’utilisateurs dans un réseau, plus ce réseau aura de la valeur.
[NDLR : Si vous voulez mettre à profit cette loi avec le Bitcoin, suivez les conseils de notre spécialiste qui vous explique comment faire prospérer votre wallet. Tout est ici.]
Le graphique ci-dessous montre, en comparaison avec Facebook, comment la valeur de Bitcoin pourrait augmenter de manière exponentielle :
En conclusion, « l’effet de réseau » est une dynamique extrêmement puissante qui pourrait conduire à augmenter nettement la part de marché des cryptomonnaies dans le système financier et à des prix beaucoup plus élevés pour Bitcoin.
Bien entendu, ces tendances doivent être pondérées. On peut imaginer que les gouvernements chercheront par tous les moyens à restreindre une telle concurrence, voire à l’interdire. Comme cela s’est produit en son temps avec l’or ou l’argent.
L’un des défis actuels des développeurs de Bitcoin, c’est l’anonymat, pour empêcher toute forme de censure ou de surveillance électronique.
Par ailleurs Bitcoin a été pensé par son créateur pour survivre à un krach boursier de grande ampleur, et non seulement survivre mais aussi prospérer comme monnaie décentralisée, c’est-à-dire libre.