La Chronique Agora

L'immobilier US nous fait douter de la reprise

▪ Qu’est ce que c’est que cette étrange reprise ?

Une enquête a montré que seulement 1 travailleur sur 10 a vu son revenu augmenter. C’est le taux le plus bas depuis 1946.

Nous avons appris il y a trois jours que la construction a plongé en octobre. Il se construit 11% de maisons en moins par rapport au mois dernier. Sur les habitations collectives, les chiffres sont pires — moins 35%.

Pourquoi la construction serait-elle en baisse au moment même où l’économie reprend soi-disant des forces ? Eh bien, les constructeurs se sont demandés ce qui arriverait aux maisons une fois qu’ils auraient fini de les construire. Le nouveau crédit d’impôt sur les maisons devait expirer ; ils n’étaient pas sûrs que les politiciens seraient assez idiots pour le renouveler.

Ils n’auraient pas dû s’inquiéter. Les politiciens ne ratent jamais une occasion de faire quelque chose d’idiot. Depuis la fin du mois d’octobre, le Congrès et le président Obama ont signé une extension du crédit d’impôt sur l’immobilier. Jusqu’en avril prochain, au moins, les primo acquéreurs vont avoir droit à un crédit d’impôt de 8 000 $.

On pourrait penser que cela réveillerait les esprits dans le secteur de la construction résidentielle. Mais les nouvelles d’hier nous disent que les demandes d’hypothèques s’effondrent — même avec des taux d’intérêt plus bas.

Pourquoi les taux d’intérêt baissent-ils ? Eh bien, là encore, c’est l’oeuvre des hommes politiques. L’assouplissement monétaire a pris fin. Ce qui signifie que la Fed n’achète plus la dette du Trésor US — elle n’a plus besoin de le faire. Mais ses achats de titres adossés aux hypothèques continuent. Ce programme va durer jusqu’au mois de mars prochain.

Pourtant… l’immobilier ne coopère pas.

▪ Cette nouvelle n’a pas eu beaucoup d’impact sur Wall Street. Tout ce que l’on peut dire, c’est que les investisseurs ont semblé hésiter ces derniers jours.

Les actions sont doucement tombées avant-hier, avec le Dow Jones qui a perdu seulement 11 points. Le pétrole est resté à 79 $. L’or est monté à 1 141 $. Et l’euro est resté à 1,49 $.

Les investisseurs doivent encore croire à ce que le Washington Post appelle la "reprise tiède". C’est comme de trouver un corps dans la rue. Vous prenez son pouls et vous découvrez qu’il n’est pas vraiment à température ambiante. Il est tiède, pas vraiment vivant. Pas vraiment mort.

Encore trop vivant pour être enterré mais trop faible pour continuer à danser.

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