▪ Comme nous l’avons vu lundi, selon de récents articles de presse, quelques-unes des 16 banques fixant le LIBOR se sont rendues coupables de falsification entre 2005 et 2008. Le motif de leur fraude semble n’avoir été rien de plus que de l’avidité pure et simple. Mais durant la crise de 2008, les fraudeurs gouvernementaux — c’est-à-dire les banques centrales — semblent avoir participé.
Il y a quelques jours, Jerry del Missier, ancien cadre de Barclays Bank, a admis avoir manipulé les taux LIBOR de sa société durant la crise de 2008. Mais il a déclaré l’avoir fait parce qu' »à l’époque cela ne semblait pas être inapproprié, étant donné que cette [directive] provenait de la Banque d’Angleterre ».
Comme on aurait pu le prévoir, la Banque d’Angleterre nie l’affirmation de Del Missier. Apparemment, les truqueurs de marché préfèrent officier en privé. En dépit de cette préférence pour l’anonymat, cependant, les autorités qui manipulent les manipulateurs pensent probablement que leur traîtrise est conforme aux intérêts de la Couronne et de la Nation… et peut-être de Goldman Sachs. Les autorités semblent sincèrement penser que les marchés libres ont besoin d’eux — qu’ils trébucheraient dans le noir si les autorités n’étaient pas là pour allumer la lumière.
La réalité, bien entendu, c’est que les marchés libres ne trébuchent pas — sauf si une agence gouvernementale quelconque vient les aveugler avec des « mesures politiques ».
▪ Une perversion destructrice
La manipulation des prix et la falsification des marchés sont une perversion — une corruption destructrice des signaux de marché qui permettent le fonctionnement du capitalisme. Plus les truqueurs sont libres d’agir, moins les marchés peuvent nourrir le dynamisme entrepreneurial. Pourtant, tragiquement, plus les truqueurs sont libres d’agir, plus ils arguent pour le besoin de truquages encore plus envahissants et extrêmes.
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« Les politiciens ont la clé de la reprise : le FMI », titrait le journal Globe and Mail la semaine dernière. Sans rire ! Le FMI a affirmé que la plus grande menace, pour les marchés financiers, est le manque de trucages. « Les risques de baisse continuent de peser », a déclaré l’agence d’empêcheurs de tourner en rond, « reflétant le grave danger que comporte une action politique tardive ou insuffisante ».
« A en croire [les décideurs aux Etats-Unis et en Europe] », se plaignait Bob Janjuah en février, « il semblerait que la seule solution qu’ils puissent offrir soit de mal évaluer une fois encore le coût du capital, dans l’espoir que, une fois encore, grâce à l’augmentation de l’effet de levier et de la dette, nous soyons assez avides pour faire une mauvaise allocation de capital, ce qui mènera à son tour à une nouvelle série de bulles d’actifs. De telles bulles d’actifs sont censées nous faire croire que nous sommes ‘plus riches’. Quand — comme elles le font par définition — ces bulles éclatent, ceux qui auront été piégés réaliseront que leur ‘richesse’ est en fait une illusion, qui sera remplacée par le risque de faillite »…
En fait, notre richesse illusoire est déjà en train de partir en fumée. Comme nous l’avions déjà rapporté dans ces lignes « la valeur nette médiane des familles [a] chuté de 39% en seulement trois ans, passant de 126 400 $ en 2007 à 77 000 $ en 2010. Selon la Fed, la crise financière, qui a commencé en 2007, a effacé près de deux décennies de richesse — les familles de la classe moyenne absorbant la majeure partie de ce déclin. Cela met les Américains à peu près dans la position financière qu’ils occupaient en 1992 ».
En d’autres termes, le gouvernement a eu la main lourde — et ses interférences ont été un échec. Un échec construit sur l’illusion que le marché libre a besoin de plus d’attention et de médicaments qu’un patient de maison de retraite. Un échec construit sur une fraude : truquer les marchés leur permettrait de fonctionner plus efficacement. Et cette fraude repose quant à elle sur de la vanité — les décideurs prétendant savoir quels marchés manipuler, comment les manipuler et de combien.
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