La Chronique Agora

Libérez le Baron von NotHaus ! Libérez notre argent !

Il faut arrêter de sauver des Etats et des banques avec de l’argent qu’on n’a pas !

Bonjour,

▪ Pauvre M. NotHaus. Il pensait être en train de faire le bien… quelque chose qui devait être fait. Il avait pour idée de frapper des pièces d’argent, qu’il appelait des Liberty Dollars — ou simplement Liberties.

C’était de vraies pièces, avec une réelle valeur. En fait, leur valeur grimpe. L’argent-métal est la vedette du dernier spectacle monétaire : par rapport à l’or — qui a joliment grimpé lui aussi — l’argent est à son plus haut niveau depuis 1984. Si on le compare à lui-même, il est à des sommets de 30 ans.

Comparez la devise de M. von NotHaus à la devise émise par le département du Trésor US (ou les autorités monétaires européennes, d’ailleurs). Les dollars du Trésor n’ont aucune valeur en termes de contenu de métal précieux — aucune. Au mieux, elle provient des arbres et des plants de coton, avec une valeur de rebut probablement négative. Ce qui signifie que si elle baisse en tant que devise, vous devrez payer quelqu’un pour vous en débarrasser.

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Sur ce point, l’historique est clair. Revenez à l’époque où la Fed a été mise en place pour protéger la valeur du dollar, en 1913. Si vous voulez acheter les mêmes choses, il vous faudra 50 fois plus de dollars aujourd’hui qu’à l’époque. Depuis 1971, date où les dernières traces d’or ont été effacées du système monétaire basé sur le dollar, la devise des autorités a perdu sa valeur encore plus rapidement.

Le passé est un prélude. Les autorités travaillent dur pour rendre le dollar encore plus creux. Etant donné l’enthousiasme actuel de la Fed pour sa dévaluation, dans quelques années, le billet vert n’aura peut-être plus aucune valeur.

Même les gouvernements des différents Etats américains — qui ne sont pas vraiment des visionnaires — cherchent des moyens de protéger leurs citoyens de la disparition rapide des liquidités émises par la Fed. Une dizaine d’entre eux commencent à réfléchir à des mesures leur permettant de battre leur propre monnaie. Les familles intelligentes mettent en place leurs propres réserves de vraie devise — l’or. Personne ne fait confiance au dollar à long terme.

Et qui les autorités envoient-elles au violon ? Le type qui frappe une devise honnête en quantités minuscules… ou celui qui sort 2 200 milliards de dollars de devise « papier » assurée de perdre rapidement sa valeur ?

Allez-y, devinez…

Le pauvre M. von NotHaus a été traîné devant les tribunaux… et pourrait aller en prison… pour avoir fait concurrence au monopole de la Fed en matière d’émission monétaire. La Constitution américaine — article 1, section 8, clause 5 — donne au Congrès le pouvoir d’émettre de la devise. Et apparemment, lui faire concurrence constitue un délit.

Selon l’article du Wall Street Journal, cette clause était citée dans le paragraphe 33 de l’acte d’accusation contre M.von NotHaus, avant d’être finalement effacée. Que restait-il pour l’inculper ? Nous n’en savons rien, mais la cour l’a fait. Et il doit désormais faire appel… ou subir des peines, peut-être l’incarcération… et peut-être pour longtemps.

Mais qu’en est-il du reste d’entre nous ? Sommes-nous condamnés aussi ? Serons-nous forcés de payer le prix des politiques monétaires insensées de la Fed ?

▪ Votre correspondant est en chemin, de retour de Californie. Nous n’avons pas de connexion Internet, mais nous avons un exemplaire du Barron’s et du Wall Street Journal. Hélas, nous allons devoir les lire.

Parmi les idées que nous avons trouvées dans Barron’s, il y avait un article sur l’or. Pour situer un peu les choses, tout au long de ce marché haussier de 11 années, pour autant que nous en sachions, Barron’s n’a jamais conseillé à ses lecteurs d’acheter de l’or. Au contraire, il les en a généralement découragés. Chaque fois que le journal mentionne l’or, il en parle comme s’il s’agissait d’une sorte d’épiphénomène boursier… un investissement marginal destiné à des personnes marginalement insensées.

Comme le disait Michael Santoli dans le numéro de la semaine dernière, l’or « n’est pas terriblement utile ». Il cite un homme appelé Jeffrey Christian, selon qui les acheteurs sont sur le point d’être soumis à rude épreuve — une chute de 15% à 20% du cours.

Il a peut-être raison sur ce point. Tous les marchés haussiers ont leurs contre-tendances et leurs reculs. Nous serions ravi de voir le prix 20% plus bas. « Achetez pendant le creux », nous dirions-vous.

Quant à l’utilité de l’or, M. Santoli se trompe du tout au tout. Oui, l’or est inutile — la plupart du temps. En fait, excepté en tant que devise ou en tant que bijoux (une forme de monnaie dans de nombreux pays), il est inutile tout le temps.

Mais parfois, il est presque essentiel. Lorsque l’autre devise — celle des autorités — tourne mal, il vous faut une monnaie solide pour vous protéger. C’est le rôle que l’or a toujours joué ; c’est une monnaie naturelle, qui n’a pas été compromise.

Il ne fait rien — mais il ne cache aucune erreur.

Il ne tient pas de conférences de presse — mais il ne dit pas de mensonges.

Il ne fait pas de promesses — et ne déçoit donc jamais.

Et quiconque se donne la peine de frapper des pièces d’or ou d’argent rend service au monde.

Libérez le Baron von NotHaus !

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Bienvenue en Colombie !

Chris Mayer

 

▪ « Auriez-vous investi au Brésil il y a quinze ans si vous en aviez eu la possibilité ? » me demanda notre hôte colombien un soir. Il essayait par là-même d’aborder les opportunités qu’offrait son pays.

« Bien sûr, cela aurait été un beau coup », répondis-je.

« Alors, bienvenue en Colombie ».

Nous étions installés dans un fort agréable restaurant du centre de Medellin. Medellin est une jolie ville qui s’étend à travers une vallée fluviale et grimpe le long des montagnes qui l’entourent. On surnomme Medellin « la ville du printemps éternel » grâce à son climat tempéré. Si Medellin (et la Colombie) vous évoque des images de violence, une visite dans cette ville vous fera changer d’avis. Nous aurions pu nous croire dans beaucoup d’autres villes dans le monde. Je ne m’y suis jamais senti en danger. (Comme dans n’importe quelle ville, il y a des quartiers dangereux et des quartiers tranquilles). Les bars et restaurants ne désemplissent pas de toute la nuit. L’horizon est illuminé par de grands buildings. Les trottoirs sont noirs de monde. Cela n’a pas toujours été le cas ; à une certaine époque, Medellin fut notoirement une ville dangereuse.

Par le passé, la Colombie a connu de très importants problèmes de sécurité, mais la situation s’est beaucoup améliorée aujourd’hui et la plupart des problèmes qui restent se posent au fin fond de la jungle, près des frontières poreuses avec le Venezuela ou l’Equateur. (En fait, lors de notre séjour, les rebelles ont enlevé 23 employés de la société Talisman qui effectuaient des relevés sismiques près de la frontière vénézuélienne. Toutefois ces événements sont aujourd’hui rares).

▪ Aujourd’hui, la Colombie est un marché émergent jeune et en pleine croissance qui a beaucoup de retard à rattraper — c’est là la principale opportunité d’investissement.

Par exemple, nous avons un jour visité Cementos Argos, le plus gros producteur de ciment en Colombie, avec une part de marché de 51%. L’entreprise possède beaucoup d’actifs. Outre ses activités dans le ciment, Argos possède un énorme actif foncier de 5 000 hectares et un portefeuille avec des participations dans trois autres entreprises cotées colombiennes d’une valeur de 3,3 milliards de dollars et 600 millions de tonnes de réserves de charbon.

Nous avons rencontré Ricardo Andres Sierra, le directeur financier. Il nous a raconté qu’autrefois, lors de la période sombre, les usines ne pouvaient fonctionner que de 6h à 18h. Mais aujourd’hui les usines fonctionnent 24/7. « Nous pouvons aller partout où nous voulons », affirme-t-il.

Pour Argos, la Colombie représente une énorme opportunité. Comme c’est souvent le cas lors d’un boom, la construction des infrastructures pour le soutenir arrive plus tard. La Colombie est bien en retard du point de vue des infrastructures. Elle a besoin de kilomètres et de kilomètres de routes. Elle a besoin de développer ses ports, ses aéroports et son réseau ferré. Ce thème a été récurrent lors de notre voyage, un sujet que nous avons entendu tout le monde mentionner.

Sierra nous a donné une statistique saisissante. Selon lui, la Colombie consomme environ 220 kg de ciment par habitant et par an. Ce chiffre est à comparer aux 500 kg au Vietnam. Cela signifie que la Colombie est bien en deçà des taux de consommation des économies en expansion comparables. Il y a encore beaucoup à faire, dans bien des domaines.

Nous avons parlé de projets de nouvelles routes, par exemple la Ruta del Sol, qui reliera Bogota, la capitale des Andes, avec Santa Marta, une ville portuaire sur la mer des Caraïbes. Nous avons évoqué l’expansion de la Cartagena Refinery. Ces deux projets sont de très gros projets, aussi importants que « l’élargissement du Canal de Panama », selon Sierra. Il y a également un projet de tunnel qui reliera Bogota au port de Buenaventura, sur le Pacifique. Il y a quelques projets de centrales hydroélectriques, de services de bus, de pipelines, etc.

« Les infrastructures sont la clé de la croissance en Colombie, c’est certain », martèle Sierra.

Ceci a également été l’une des surprises de ce voyage. Naturellement, nous avions entendu parler et avions lu bon nombre d’articles à propos du relatif manque de bonnes infrastructures en Colombie. Mais c’est autre chose d’être sur place et de le constater par soi-même.

Par exemple, la circulation à Bogota est impossible — ou presque. Les routes sont encombrées de petites voitures qui n’avancent pas. Il semble qu’il faille une éternité pour parcourir ne serait-ce que de courtes distances. L’un de nos contacts nous a révélé que la Colombie ne possède que 300 km de routes à quatre voies.

Le gouvernement sait cela et il consacre beaucoup d’argent au développement des infrastructures pour les prochaines années. Argos est en excellente position pour tirer bénéfice de cela.

Par conséquent, selon nous, les infrastructures sont l’un des grands thèmes d’investissement de ce pays.

▪ L’autre thème est le pétrole, ce qui n’est guère surprenant vu que le pétrole représente 40% des exportations colombiennes et est l’un des thèmes majeurs et historiques des investissements en Colombie. Les années de violence qu’a traversé le pays ont entravé l’exploration et le développement de ses ressources pétrolières. L’amélioration dans les problèmes de sécurité a ramené en force les compagnies pétrolières. En outre, Hugo Chavez a attiré un grand nombre d’agents pétroliers du Venezuela. Beaucoup sont venus en Colombie et ont utilisé leur expertise dans le pétrole lourd pour exploiter le riche Llanos Basin colombien, à l’est du pays, qui partage une géologie similaire aux prolifiques champs vénézuéliens.

Ce qui pourrait surprendre est la vitesse à laquelle tout cela est arrivé. La plupart des superficies sont déjà verrouillées. Lorsque de nouveaux blocs sont mis sur le marché, ils font l’objet d’une lutte acharnée. Nous avons rencontré Charles Gamba, président et P-DG de Canacol Energy. Il nous a appris qu’il y avait 67 offres pour le dernier bloc. Ce secteur se développe très, très rapidement.

En 2003, la Colombie n’avait donné des permis que sur 4% de sa surface disponible. Aujourd’hui, c’est 60%. Plusieurs entreprises ont donc amassé un enviable portefeuille de prospects à explorer dans le pays. Et le pétrole et le gaz seront un important moteur de l’économie colombienne ces prochaines années à mesure que le pays se développe.

En tous les cas, il y a, comme dans tout marché et à toute époque, des opportunités. Et là, il y en a, certainement.

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Quand les mensonges crépitent comme un compteur Geiger

Philippe Béchade

 

▪ On ne peut qu’être abasourdi devant le déferlement de contre-vérités, de justifications de la hausse d’une mauvaise foi qui frise l’imposture, de commentaires au premier degré évoquant l’optimisme du marché — alors que l’écrasante majorité des gérants qui ne sont pas obligés de répliquer la hausse n’achètent pas le moindre titre.

Les mauvais chiffres sont systématiquement ignorés. L’indice ISM manufacturier américain a légèrement reculé à 61,2. Il en va de même pour les dépenses de construction (-1,4% au lieu de -0,2% anticipé, le plus bas niveau depuis octobre 1999). De ce fait, n’importe quel prétexte haussier est monté en épingle avec un enthousiasme démesuré.

Les super bons chiffres de l’emploi US correspondaient en fait à ceux attendus par les marchés. 216 000 créations d’emplois — après 194 000 en janvier et 200 000 anticipés, ça fait 10% de mieux qu’en février. Le taux de chômage continue en apparence de reculer (8,8% contre 8,9% au plus bas depuis mars 2009).

Mais c’est un recul en trompe-l’oeil. Ce dernier résulte de la disparition mécanique d’un nouveau contingent de chômeurs de longue durée. Ils sont purgés des statistiques officielles, leur délai d’indemnisation étant expiré. Il y a moins de chômeurs, mais davantage de personnes sans travail ou qui ont renoncé à en trouver un !

Les autres composantes de la statistique ne montrent aucun véritable rebond de l’activité économique. La durée hebdomadaire du travail reste inchangée (à 34,3 heures) et les revenus distribués stagnent — autrement dit, ils reculent en regard d’une inflation à +0,5%. Mais peut importe… C’est tout bon puisque le marché vous le dit !

A tous ceux qui hésitent à se lancer dans une fuite en avant orchestrée par la Fed, les pseudo-stratèges — qui ont tout compris à la Bourse — expliquent qu’il n’y a qu’à se laisser porter par la vague. Il n’y a qu’à faire confiance au bon sens du marché.

Un marché beaucoup plus fort et plus avisé que les compteurs Geiger qui crépitent dans un rayon de 40 km autour de Fukushima. La radioactivité ne s’est même pas rendu compte qu’elle n’effrayait plus les vrais investisseurs !

Elle ferait mieux de réintégrer le réacteur numéro trois et de cesser de faire semblant de s’échapper par les fissures ouvertes sous les bâtiments dévastés. Wall Street a bien compris que c’est du bidon !

Admirez les Japonais qui font preuve d’un admirable sang-froid. Il n’y a plus que quelques journalistes — à la limite de l’amateurisme — pour prétendre que le traumatisme des populations est considérable. Fukushima s’apparente à une tumeur située tout près du poumon économique du pays.
Un cancer nucléaire dont il semble impossible de se débarrasser et dont personne ne peut prédire l’évolution.

▪ Après 20 ans de fuite en avant dans la spirale des déficits, le choc tellurique et nucléaire du 11 mars apparaît également comme le grand saut dans l’inconnu budgétaire pour le Japon.

Mais cela ne doit inquiéter aucun de ses partenaires économiques. Quelle plus belle excuse la Banque centrale nippone pouvait-elle trouver pour imprimer des milliers des milliards de yens ? Et tout cela, bien sûr, sans que cela soulève la moindre objection.

Une des heureuses conséquences (au milieu d’une foule d’autres qui ont déjà été évoquées), c’est la rechute du yen sous les 84,2 $ et sous les 120 contre l’euro.

Il ne manque plus au tableau qu’une rechute du dollar sous les 1,425/euro et la félicité de Wall Street sera complète. C’est à se demander pourquoi l’exploitant d’une centrale californienne n’a pas encore eu l’idée de saboter tous les systèmes de refroidissement et de neutraliser les groupes électrogènes de secours !

Il n’y a pas de raison que le Japon monopolise les bénéfices de la destruction créatrice.

Ce n’est pas tout à fait exact. La Fed crée du dollar, des bulles et de l’inflation de telle sorte qu’elle détruit le pouvoir d’achat des classes moyennes partout sur la planète. Elle n’a pas encore réussi à détruire complètement la croissance en Europe (déjà quatre pays en récession) mais c’est bien parti si l’euro s’envole vers les 1,50 $ et les 128 yens.

Un des bras droit de Ben Bernanke, William Dudley, vient d’affirmer vendredi que les signaux de reprise économique aux Etats-Unis n’étaient pas une raison suffisante pour envisager de renoncer au QE2 et de remonter les taux.

C’est le genre de déclaration qui rend le billet vert radioactif pour ses détenteurs et précipite les démarches visant à s’en débarrasser. C’est ce que les cambistes ont fait vendredi soir. L’euro a atteint son plus haut niveau de la semaine et de l’année 2011 à 1,424 $. Le débordement des 1,4250 marquerait un renversement de tendance moyen terme avec les 1,50 puis le plancher historique des 1,612 en ligne de mire.

▪ Les cambistes ne partagent pas le même enthousiasme que Wall Street vis-à-vis des chiffres de l’emploi. Les arbitrages s’accélèrent en faveur des actifs tangibles comme en témoigne un baril qui clôturait vendredi à 108,3 $ (nouveau record annuel).

L’inflation constitue une menace qui n’a rien d’une vue de l’esprit. Le débat entre hausse réelle des prix et hausse ressentie masque l’essentiel. Il s’agit d’un impact négatif exponentiel sur les ménages à plus faible revenu et imperceptible pour les hauts revenus.

Cela explique t-il le refus des indices US devant l’obstacle constitué par le zénith du 18 février dernier ?

Après une entame de séance, de mois et de trimestre très prometteuse — et une hausse moyenne de 0,8% en cours de matinée — le Dow Jones a calé sous 12 420 points et le Nasdaq sous les 2 803 points.

Ces deux indices ont reperdu l’essentiel ou l’intégralité de leurs gains avant de reprendre 0,45% et 0,3% respectivement au final. La faute au pétrole trop cher ? Cela efface les pertes de la veille mais ne restaure pas une forte dynamique haussière.

Le S&P a gagné 0,5%. Il réalise la meilleure performance du jour après avoir oscillé entre 1 338 et 1 329 points. Le zénith annuel des 1 344 était à portée de main dans l’euphorie un peu surfaite du début de la matinée.

Un prétexte qui a permis au CAC 40 de s’envoler de 1,65% ce vendredi (+2,1% de gain sur la semaine). Le DAX a flambé de 2% et l’Euro-Stoxx 50 a engrangé 1,8%. L’optimisme s’impose de façon univoque. L’entame du second trimestre 2011 apparaît bien à l’image de la tendance irréductiblement haussière qui s’est enclenchée depuis le 1er janvier.

Ne vous étonnez pas si, d’ici le milieu de la semaine, les commentaires commencent à fleurir affirmant que la hausse de taux de la BCE est déjà dans les cours. La désinformation et la manipulation sont érigées en système de communication depuis septembre 2010. Un nouveau palier a été franchi avec les retombées (radioactives) du 11 mars dernier.

Cette fuite en avant dans le mensonge et les expédients monétaires n’a d’équivalent que la période de juillet/août 2008 qui a précédé la faillite de Fannie Mae, Lehman et AIG. Souvenez-vous de cette sentence historique de Hank Paulson, quelques mois après le sauvetage en catastrophe de Bear Stearns : « Je n’ai jamais vu un système bancaire aussi solide ».

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Il faut arrêter de sauver des Etats et des banques avec de l’argent qu’on n’a pas !

Isabelle Mouilleseaux

 

▪ Où diable en étions-nous…
Ah oui ! Tout va bien : anticipations de croissance en hausse, marchés financiers impressionnants d’optimisme, résultats d’entreprises éclatants, inflation totalement sous contrôle, chômage en baisse… tout baigne.

▪ Serions-nous devant un « miroir sans tain »
Vous savez, ce miroir qui permet de voir sans être vu… Le côté miroir (le vôtre) étant toujours du côté le plus éclairé. Eclairé… et baigné d’optimisme par les bonnes nouvelles qu’on nous diffuse, ajouterais-je…

Et derrière le miroir ? Les grands de ce monde… ceux qui « fabriquent » les monnaies, « font » les marchés, tirent les ficelles.

▪ Pour commencer, soyez critique…
On ne le dira jamais assez : faites attention aux chiffres et aux paroles des grands de ce monde.
– Aux Etats-Unis, le chômage baisse parce que les inscrits au chômage sortent des statistiques pour grossir les rangs des pauvres.
– De même, l’inflation calculée par les gouvernements est une chose. L’inflation que vous ressentez à chaque fois que vous ouvrez votre porte-monnaie (la vraie, celle qui fait mal) en est une autre.

▪ En plus, soyez vigilant
Tsunami, catastrophe nucléaire, guerre en Libye, risque majeur de basculement du Moyen-Orient, dettes souveraines explosives, montée de l’inflation, ralentissement des émergents, pétrole à des niveaux stratosphériques capable de briser la croissance… Rien n’y fait. Les marchés restent de glace et ne cillent pas.

Vous trouvez cela normal ? Moi pas.

▪ Quand on a trop d’argent, on s’en fiche d’en perdre… On en est là
Les marchés restent d’airain et sont inébranlables. Ils sont totalement « shootés » à la création monétaire. Direct en intraveineuse. Et ça marche : Japon, Chine, Europe, Etats-Unis… les banquiers centraux en usent et en abusent tous.

Cette injection de liquidités est une drogue qui fait perdre aux marchés la conscience de la réalité et du risque. Ils ne réagissent plus. Ne savent plus jauger le risque.

▪ Alors les autorités monétaires continuent…
Elles fabriquent de toutes pièces la « croissance » et la hausse des marchés financiers, à coups de centaines de milliards de création monétaire ex-nihilo. Et ce n’est pas tout. On y ajoute de la « cavalerie, pure et dure ».

Regardez l’Irlande qui demande 24 milliards supplémentaires pour ses banques. L’Irlande en faillite totale. Qui va payer ? Les pays de la Zone euro… à coups d’émissions obligataires. Si au moins ils en avaient les moyens… mais même pas ! Eux aussi sont dans un gouffre financier insoluble. Mais ils continuent de creuser leur déficit. Et leur tombe…

▪ Il faut arrêter de sauver des Etats et des banques avec de l’argent qu’on n’a pas !
– Il faut fermer le robinet de l’argent qui coule à flots.
– Il faut cesser de fuir la réalité en se réfugiant derrière la création monétaire et l’accroissement de la dette.
– Il faut dire la vérité aux gens : oui, l’Irlande et la Grèce sont en faillite…
– Il faut prendre ses responsabilités et agir : oui, nous allons restructurer les dettes de ces Etats. Et oui, ce seront les investisseurs privés, et non plus les contribuables des Etats (vous !), qui paieront pour les fautes des Etats et des banques.
– Il faudra frapper fort : en n’hésitant pas à euthanasier carrément certaines banques qui ont fauté.
– Il faut réapprendre à faire du vrai avec du vrai. Et non du faux avec du faux.

Le plus dur sera de trouver des politiques pour le dire et pour le faire. Des vrais. Pas de ceux qui courent après le prochain mandat électoral. Et si on ne les trouve pas vite, les urnes s’en chargeront. Au péril des démocraties.

▪ Chassez le naturel il revient au galop…
Tous ces montages improbables de sauvetage, tous ces mirages de création monétaire pour soutenir une croissance illusoire auront une fin. La réalité nous rattrapera alors. Je pense sincèrement que nous allons au-delà de difficultés et qu’il faut les prévoir. Non pas pour les fuir. Mais pour s’y préparer et les affronter.

▪ Si je vous dis tout cela, c’est qu’on peut le faire
Tant que les marchés montent, il faut en profiter, rester investi. Mais rester vigilant. Le marché peut réagir violemment, très soudainement. J’ai comme l’impression que nous avons à faire à une cocotte-minute dans laquelle la pression monte d’un cran tous les jours, mais qui pour l’instant reste sous contrôle. Jusqu’à ce que…

– Il est important de préparer aujourd’hui, en ayant un portefeuille global alloué de façon optimale.
– Il est important aussi d’avoir en poche un « plan » qui vous permettra de protéger vos actifs contre le retournement s’il a lieu. Voire d’en profiter.

Et ce plan, ce n’est pas quand le retournement est à l’oeuvre qu’il faut y réfléchir, c’est maintenant, quand les marchés voient la vie en rose.

Je suis convaincue d’une chose : l’investisseur qui gagne en Bourse au final n’est pas celui qui multiplie les coups gagnants ; c’est celui qui maîtrise le risque et sait se protéger contre les retournements.

[Isabelle Mouilleseaux rédige chaque jour l’Edito Matières Premières & Devises, dont cet article est extrait. Cette lettre Internet gratuite est consacrée au marché des matières premières et au marché des devises. Passionnée depuis toujours par la Bourse et par tous les marchés financiers, Isabelle s’est spécialisée dans les matières premières et veut permettre à l’investisseur particulier de découvrir et de comprendre l’investissement sur ce marché, ainsi que celui du Forex.]

Première parution dans l’Edito Matières et Devises le 01/04/2011.

 

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(©) Les Publications Agora France, 2002-2011

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