La Chronique Agora

Le libéralisme, c’est bien plus que l’économie !

liberalisme

Où l’on apprend avec étonnement que le libéralisme est une philosophie du Droit, une doctrine permettant aux Hommes de vivre en société. Comme les Hommes échangent, le libéralisme porte aussi sur l’économie, mais il ne se réduit pas à ce type d’échange.

Si quelqu’un cherchait à s’informer en écoutant les éditorialistes français (pas de panique, c’est juste une hypothèse hein…), cette personne reviendrait avec une conviction dans le domaine politique : « le libéralisme est une théorie économique prétendument efficace mais en réalité au service des riches, indifférente à ce qui est juste ou injuste. »

Pour avoir une chance de comprendre ce qu’est le libéralisme, deux étapes sont donc indispensables :

Pousser les portes d’une librairie et lire des auteurs libéraux.

Ces deux étapes permettraient de découvrir l’incroyable :

Le libéralisme n’est pas d’abord une théorie économique.

Le libéralisme est une tradition philosophique qui se déploie dans de nombreux domaines, le domaine politique, le domaine du Droit et le domaine économique.

Réduire le libéralisme à l’un de ces domaines sans connaître la vision qui le soutient, c’est comme parler de la pointe d’un iceberg en ignorant ou en feignant d’ignorer qu’il y a aussi (beaucoup) de glace sous l’eau…

L’histoire du libéralisme commence donc, comme toutes les histoires de la philosophie, en Occident, du côté de la mer Egée, il y a 2 500 ans.

Cliché 1 – Le libéralisme se réduit à l’économie de marché

Le libéralisme n’existe en tant que famille philosophique que depuis le XVIIIe siècle.

Mais il n’est pas apparu miraculeusement le 1er janvier 1700 après deux mille ans de ténèbres.

Les briques conceptuelles qui le constituent sont pour la plupart apparues aux siècles précédents — voire aux millénaires précédents.

Elles se sont affinées peu à peu avant de devenir le centre d’intérêt de toute une famille de penseurs en Europe, aux Etats-Unis d’Amérique naissants, au siècle des Lumières.

Les principales briques du libéralisme sont :

– Des droits naturels inaliénables de la personne : liberté, sûreté, propriété.

– Un Etat dont la finalité est de protéger ces droits.

– Une séparation des pouvoirs limitant les risques qu’un despote ou une oligarchie violent ces droits.

– La démocratie, limitant (un peu) les risques que le pouvoir politique viole les droits.

– L’existence d’un ordre social auto-organisé — fruit de l’interaction entre des personnes libres — plus harmonieux, plus stable, plus prospère que des ordres construits par le haut.

– L’économie de marché, conséquence des droits naturels de la personne, et dont le bon fonctionnement est l’une des facettes de cet ordre auto-organisé.

[NDLR : Pour en savoir plus sur cette philosophie qui conduit à une éthique de vie, commandez le livre de Daniel Tourre, Pulp Libéralisme, ici. 232 pages de textes limpides, d’idées lumineuses qui éclaireront votre façon de voir l’actualité.

N’hésitez pas à offrir ce livre accessible à tout public. Ce n’est pas de la philosophie absconse et éthérée. Pour paraphraser un auteur libéral célèbre :

Une idée élevée n’est pas forcément inaccessible, vous pouvez voir le fond d’une pensée profonde, une vérité peut s’analyser.]

Bref, il n’est pas (encore) interdit de penser !

« Je ne demande pas mieux, soyez-en sûrs, que vous ayez vraiment découvert, en dehors de nous, un être bienfaisant et inépuisable, s’appelant l’Etat, qui ait du pain pour toutes les bouches, du travail pour tous les bras, des capitaux pour toutes les entreprises, du crédit pour tous les projets, de l’huile pour toutes les plaies, du baume pour toutes les souffrances, des conseils pour toutes les perplexités, des solutions pour tous les doutes, des vérités pour toutes les intelligences, des distractions pour tous les ennuis, du lait pour l’enfance, du vin pour la vieillesse, qui pourvoie à tous nos besoins, prévienne tous nos désirs, satisfasse toutes nos curiosités, redresse toutes nos erreurs, toutes nos fautes, et nous dispense tous désormais de prévoyance, de prudence, de jugement, de sagacité, d’expérience, d’ordre, d’économie, de tempérance et d’activité.

Et pourquoi ne le désirerais-je pas ? Dieu me pardonne, plus j’y réfléchis, plus je trouve que la chose est commode, et il me tarde d’avoir, moi aussi, à ma portée, cette source intarissable de richesses et de lumières, ce médecin universel, ce trésor sans fond, ce conseiller infaillible que vous nommez l’Etat.« 

Frédéric Bastiat
L’Etat


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