La Chronique Agora

L'euro aujourd'hui. Le dollar demain

▪ L’euro prend une raclée. Les investisseurs s’inquiètent de sa survie face aux problèmes de dette de l’Europe.

Notez le mot "dette". De nombreux experts pensent encore qu’il s’agit d’un problème de liquidité. En d’autres termes, ils croient qu’il s’agit juste de trouver du financement. Ils accusent les spéculateurs et les hedge funds d’avoir paniqué… ou d’avoir délibérément fermé les vannes.

Mais les spéculateurs font simplement leur travail. Ils voient bien que la dette est le vrai problème. La Grèce, par exemple, a une dette gouvernementale se montant à 120% du PIB. C’est trop. Et même si toutes les mesures d’austérité sont mises en place avec succès — c’est-à-dire si les Grecs acceptent les coupes budgétaires proposées — le niveau de la dette grecque grimpera malgré tout à 150% du PIB.

En d’autres termes, le remède est pire que le mal. Les dettes doivent être abandonnées… et rééchelonnées… non pas augmentées.

En plus, il n’est même pas certain que le remède agisse comme prévu. Les grands syndicats espagnols prévoient une gigantesque grève pour le 8 juin. Les mécontents, les anarchistes, les fonctionnaires, les retraités — tous résistent aux réductions budgétaires. Tant que les plans de sauvetage sont en place, ils pensent pouvoir s’en tirer. Il est plus probable que le seul moyen de freiner réellement les dépenses est de couper les vivres.

Avec ou sans coupes budgétaires, la situation semble mal partie. Que se passera-t-il ? Certains pensent que l’Allemagne quittera l’euro. D’autres pensent que la Grèce et l’Espagne partiront.

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Où va l’euro ?
Après la Grèce, c’est l’Espagne qui sème la panique sur les marchés boursiers — et sur les marchés des changes, une bataille épique se livre entre la monnaie unique et le dollar.

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Qui sait ?

▪ Mais l’euro n’est pas seul. Le pire déficit, du côté est de l’Atlantique, n’est pas en Grèce, mais au Royaume-Uni. Et l’endettement des ménages le plus grave n’est pas en Espagne ; il est lui aussi en Angleterre.

La livre sterling chute ; ce n’est pas étonnant. Cette semaine, les spéculateurs parient contre la Grèce en nombres record.

Le dollar US ne peut être bien loin derrière. Des Etats-Unis à la Grande-Bretagne en passant par la Grèce, les chiffres de base sont très similaires. Les dettes et les déficits sont élevés — sans moyen évident de les réduire.

"L’Europe divisée sème la crainte de la contagion aux Etats-Unis", titre Reuters.

Reuters voit les effets, mais pas la cause. La dette n’est pas contagieuse. Elle s’apparenterait plutôt  à une cirrhose du foie ou à un cancer du poumon. C’est le résultat d’un comportement, non d’une maladie contagieuse.

▪ Les marchés sont en baisse un peu partout dans le monde. La question que nous nous posons est la suivante : est-ce une tendance baissière de plus… ou est-ce LA tendance baissière ?

Nous avons vu le sommet. Et quelque part devant nous se trouve le plancher. Au sommet, les actions se vendent plus de 20 fois les bénéfices. Au plancher, elles se vendent moins de 10 fois… voire jusqu’à cinq fois les bénéfices.

Si c’est LA grande tendance baissière, elle continuera à faire baisser les actions jusqu’à ce qu’on atteigne enfin le plus bas — même si on connaît quelques rebonds et contre-tendances en chemin. Attendez-vous à un Dow à 5 000 ou moins… à un moment ou à un autre dans l’avenir.

En attendant, l’or a grimpé. Le problème fondamental du monde occidental, c’est la dette. La dette est mesurée et déclarée en termes de devise papier. Plutôt que de laisser la dette mal tourner, les gouvernements tentent d’augmenter la masse monétaire de manière à ce que les débiteurs puissent payer. Mais les gouvernements n’ont pas d’argent, si bien qu’ils doivent d’abord émettre plus de dette (ce qui ne fait qu’augmenter le problème). Puis, lorsque les gouvernements se retrouveront incapables de payer, ils émettront probablement plus de papier monnaie pour couvrir le problème. Comment est-ce que tout ça finira, personne ne le sait exactement. Mais ça ne pourra que poser des problèmes. Et lorsqu’il y a des problèmes, les gens se tournent vers l’or.

A la Chronique Agora, nous sommes d’avis que le marché haussier de l’or continuera jusqu’à ce que le système monétaire finisse par s’effondrer. A ce moment-là, le dollar, la livre et l’euro chuteront TOUS — rapidement — par rapport à l’or et d’autres actifs réels. Et toutes les formes de dette libellées en devises papier subiront des dépréciations massives. Bon nombre d’entre elles disparaîtront, privées de toute valeur.

A présent, une prédiction :

Les employés de la Réserve fédérale américaine demanderont à être payés en or avant que cette crise ne prenne fin.

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