Dans The Economist, Obama fait son propre bilan flatteur. Dans son univers parallèle de statistiques déformées, tout va bien et il n’y a rien qu’un peu plus de dépenses publiques et de déficits ne puissent arranger lors de la prochaine crise.
Pauvre M. Obama.
Dans les pages de The Economist, le président Obama fait sa propre apologie et nous révèle qu’il n’a rien appris pendant ses mandats à la Maison Blanche.
Plus important encore, il n’a rien oublié…
Toute personne ayant suivi un cursus universitaire dans les années 1960 ou après a forcément quelques idées fumeuses.
Normalement, lorsque vous débarquez dans le monde réel et que vous gardez les yeux bien ouverts, vous apprenez comment les choses fonctionnent réellement.
Mais, si après avoir été diplômé, vous passez toute votre vie dans le monde universitaire ou au gouvernement, le processus d’apprentissage s’interrompt net : « vous êtes idiot à vie ».
L’apprentissage se déroule à mesure que les pensées et les actes sont testés dans le monde réel. Certaines choses fonctionnent et d’autres non. Alors, vous essayez autre chose.
Mais lorsque vous êtes coupé du monde réel par l’argent falsifié, les faux accords, les fausses connaissances, les fausses statistiques et le faux service public… vous n’apprenez qu’une seule chose : comment faire planer l’illusion.
D’après la façon dont le président Obama interprète l’histoire, ces huit dernières années auraient été un Age d’Or, pour l’Amérique. Voici ce qui s’est passé dans son univers alternatif :
« …une économie en progression, et plus durable ; [15 millions] de nouveaux emplois créés dans le secteur privé depuis début 2010 ; des salaires qui augmentent, la pauvreté qui diminue, et les prémices d’une inversion des inégalités ; [22 millions] d’Américains de plus affiliés à une assurance-maladie, avec des dépenses de santé progressant au rythme le plus faible enregistré en 50 ans ; des déficits annuels réduits aux trois-quarts ; et des émissions de carbone en baisse… »
Hein ?
Ce n’est pas ce que nous avons constaté… Nous étions là, nous aussi. Et nous avons vu l’économie mondiale ralentir, alors même que les banques centrales injectaient dans le système des milliers de milliards d’argent frais falsifié. Nous avons vu que de plus en plus d’Américains avaient de moins en moins d’emplois leur permettant de « gagner leur vie ». Nous avons vu que les 5% les plus riches gagnaient plus… et que le reste stagnait ou décrochait. Nous avons constaté que les dépenses de santé augmentaient à une allure jamais enregistrée depuis des décennies.
Comment profiter de ces dépenses de santé et de l’essor des biotechnologies ? La réponse est ici
Des trucs de charlatan
Mais tout le monde peut cultiver ses propres faits illusoires. Avec les théories, c’est différent. Il faut que ce soit les mêmes pour tout le monde.
Hélas, le président s’accroche à ses idées naïves d’étudiant à l’université comme une star du sport, au lycée, s’accroche à son blouson Teddy.
Quant au capitalisme, voici tout ce dont il se souvient :
« …le capitalisme a été le plus grand moteur de prospérité et d’opportunités que le monde ait jamais connu… »
Mais ensuite, il révèle qu’il ne sait pas plus ce qu’est le capitalisme qu’à son premier jour à Harvard.
« Les économistes reconnaissent depuis longtemps que les marchés, livrés à eux-mêmes, peuvent être défaillants. Cela peut se produire via une tendance au monopole et à la recherche de rentes… les entreprises ne prennent pas en compte l’effet de leurs décisions sur les autres, via la pollution, [et] la façon dont les disparités liées à l’information peuvent exposer les consommateurs à des produits dangereux ou à des assurances-santé trop coûteuses.
Plus fondamentalement, un capitalisme façonné par quelques individus ne rendant aucun compte à la majorité des autres est une menace pour tous. Les économies réussissent mieux lorsqu’elles comblent l’écart entre les riches et les pauvres, et que les bases de la croissance sont élargies. Un monde dans lequel 1% de l’humanité contrôle autant de richesse que les 99% restants, ne sera jamais stable… Sans la confiance, le capitalisme et les marchés ne peuvent continuer à rapporter comme ils l’ont fait au cours des siècles derniers. »
Le président amorce déjà sa sortie de route…
Ces « quelques individus » ne « façonnent » jamais le capitalisme. Le capitalisme, c’est simplement ce que vous obtenez lorsque vous laissez des millions de personnes libres d’échanger, sans que personne ne leur dise ce qu’elles doivent faire.
Le capitalisme revêt sa propre forme : une forme naturelle, comme une langue vivante. Elle n’est façonnée par personne en particulier mais par tout le monde.
Ensuite, M. Obama fonce dans une ornière, en confondant les conséquences et les causes.
Au lieu de réparer le moteur, il suggère une quantité de trucs de charlatan, afin que les roues donnent l’impression de tourner :
« … pour rétablir totalement la foi en une économie au sein de laquelle les Américains travaillant dur pourraient réussir, il faut traiter quatre défis structurels majeurs : doper la croissance de la productivité, combattre les inégalités grandissantes, s’assurer que tous ceux qui veulent un emploi en trouvent un et construire une économie résiliente prête à accueillir la future croissance. »
Un petit coup d’injection budgétaire
La croissance de la productivité ?
Eh ! Le gouvernement doit dépenser plus en infrastructures. Au diable la dette, on fonce plein gaz !
Les inégalités ?
Augmentez le salaire minimum. Augmentez la fiscalité des riches.
Quoi ? Vous dites qu’il faut simplement prendre de l’argent à ceux qui savent comment en gagner et le donner aux gens qui ne savent que le dépenser ? Et qu’à cause de cela, les jeunes auront plus de mal à trouver un travail ?
Remède facile : il faut consacrer plus d’argent à l’éducation, à la garde des enfants, au salaire garanti.
Et l’économie ? Comment on fait pour mettre la machine en marche ?
Le Grand Chef commente :
« Avec les taux bas actuels, la politique budgétaire doit jouer un rôle plus important en vue de combattre de futures crises : la politique monétaire ne doit pas supporter tout le poids de la stabilisation de notre économie. »
Nous nous y attendions. Peu importe qui remportera la Maison Blanche, la semaine prochaine, nous sommes à peu près sûr qu’une récession nous guette… de même que – c’est plus que probable – une autre crise financière majeure.
La dernière crise, en 2008, a été provoquée par un excès d’endettement dans le domaine du crédit immobilier. Et à présent, l’endettement est encore plus important.
Mais d’où est-il venu ? Ne serait-il pas temps de lever le voile ?
Le moteur de tous les maux que constate M. Obama est le même : l’État fédéral en personne. Son argent falsifié, ainsi que la multitude de lois et réglementations qu’il impose au peuple américain, ont fait leurs ravages. Et à présent, avec les taux directeurs de la Fed proches de zéro depuis ces huit dernières années, l’économie a été égarée… déformée… et affaiblie. Les entreprises américaines, à elles seules, ont vu leur endettement grimper de 100% depuis le début de la crise.
Enfin, le président a raison sur un point. Pas sur le fait que l’État doive augmenter les dépenses et les déficits. Mais il le fera sûrement.
Avec des niveaux d’endettement déjà si élevés… et des taux d’intérêt déjà si bas… l’État n’aura pas d’autre choix. Au cours de la prochaine crise, il devra réinjecter un peu du combustible.
Attachez votre ceinture. Tenez bien votre chapeau. La balade va être mémorable !