** Il y a trois types d’économies, selon les économistes locaux. Les économies développées. Les économies non développées. Et l’Argentine. Plus de détails ci-dessous…
** Une bonne question : quand les Asiatiques se lasseront-ils de financer les 800 milliards de dollars de déficit courant annuel des Etats-Unis ? Bien entendu, nous ne connaissons pas la réponse. D’après les preuves, ils devraient déjà en être arrivés là.
* Mais les Asiatiques ont acheté des investissements libellés en dollars US pour deux raisons. D’abord, parce que ces investissements étaient sûrs. Ils constituaient un bon "garage" où ranger leur "surplus d’épargne". Les Asiatiques pensaient qu’ils n’auraient plus à s’en soucier.
* Ensuite, ils ont investi dans le dollar pour soutenir le billet vert. Tant que le dollar restait haut, les Américains pouvaient continuer à acheter beaucoup de choses aux fournisseurs asiatiques.
* A présent, ces deux raisons semblent quelque peu dépassées. Le dollar baisse de toute façon… et les investissements US ne semblent plus si sûrs que ça. De plus, les Asiatiques prennent confiance quant à leurs perspectives d’avenir. Leurs instruments financiers deviennent plus sophistiqués. Le taux de rendement des investissements asiatiques est beaucoup plus élevé, bien entendu, mais les Asiatiques commencent également à voir qu’ils peuvent investir en toute sécurité dans leurs propres économies, leurs propres entreprises, et leurs propres instruments financiers.
* Quand se débarrasseront-ils des instruments financiers en dollars ? Tôt ou tard, répondons-nous.
** C’est le printemps, au sud de l’équateur. Les cerisiers sont en fleur le long de l’Avenida 9 de Julio. Ce matin, nous nous sommes levé à cinq heures du matin et nous sommes allé sur le balcon… la grande ville commençait tout juste à s’éveiller — quel bonheur de la contempler…
* Nous sommes en Argentine pour plusieurs raisons :
* Premièrement, il y a peu d’endroits au monde où l’on peut autant en apprendre au sujet de l’économie. S’il reste des erreurs que les Argentins n’ont pas encore commises, vous pouvez être certain qu’ils y travaillent.
* Deuxièmement, nous avons le sentiment que les Etats-Unis prennent eux aussi e chemin de la pampa. Les masses hurlant au secours… la banque centrale offrant du cash et du crédit illimités… le gouvernement réagissant par une initiative idiote après l’autre — bienvenue dans le futur des USA, cher lecteur.
* Troisièmement, nous avons investi dans l’immobilier, ici. Toute action demande un suivi… et tout prend plus de temps et d’argent que vous le pensiez. Nous avons acheté du terrain parce que c’était très bon marché. Mais nous avons vite remédié à cette caractéristique !
* Cette note de l’intendant du ranch nous est arrivée — en espagnol, bien entendu :
* "Señor Bonner, je ne voudrais pas vous déranger, mais les peons commencent à être très mécontents. Voilà trois mois qu’ils n’ont pas été payés"…
* "Mais vous ne recevez pas les chèques des comptables de Buenos Aires, tous les mois ?" avons-nous demandé.
* "Si, mais il est arrivé quelque chose… le gouvernement a interdit aux banques de transférer de l’argent venant de l’étranger ; ils pensaient qu’on faisait du blanchiment, ou quelque chose"…
* "Eh bien qu’en est-il des 75 000 pesos supplémentaires que nous avions envoyé en juillet ; pourquoi est-ce que vous n’avez pas utilisé cette somme ?" avons-nous demandé.
* "Oh… nous avons dû la prendre pour acheter du fourrage. Vous savez, il y a eu une grosse sécheresse, ici. Je vous en ai parlé. Il a fallu nourrir les bêtes"…
** Et quatrièmement — le plus important — nous sommes en Argentine parce que notre belle-fille va avoir un bébé ! Nous sommes venus offrir nos félicitations… et nos meilleurs vœux !