La Chronique Agora

Les small caps raflent la mise !

Mais que faire de tout cet argent ? (mais quel argent, se demande le simple citoyen)

Bonjour,

▪ Alors que s’achève ce premier trimestre boursier, je constate que, une fois encore, la surperformance des small caps ne se dément pas.

En effet, l’indice CAC 40 gagne environ 5,5% depuis le 1er janvier quand, dans le même temps, l’indice CAC Small 90 prend 11%.

Sur un an, la performance est également impressionnante avec une hausse du CAC Small 90 de plus 12,6% pour seulement 1% de hausse pour le CAC 40 !

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Quand je vous dis que les petites valeurs surperforment largement les blue chips… C’est exactement pour cela que les small et mid caps m’intéressent : ce sont de vraies boîtes, pour laquelle une équipe dirigeante se démène et dont l’activité s’analyse de manière fondamentale : des résultats, du chiffre d’affaires, une rentabilité, des marges, de la croissance… De la VRAIE croissance ! Pour moi, ce sont ces petites valeurs qui font la vraie richesse d’un pays (et, en l’occurrence, celle de l’investisseur).

Lorsqu’on regarde les principales progressions de l’indice CAC Small 90, on peut être frappé de stupeur tant les envolées sont vertigineuses — mais aussi disparates : c’est pourquoi toutes les petites valeurs ne sont pas bonnes à prendre.

Citons par exemple les hausses d’EuroDisney (+89,5%) ou encore d’Archos (+86,2%), deux valeurs sur lesquelles je suis pourtant dubitatif mais qui continuent d’attirer de nombreux investisseurs. J’avais d’ailleurs écrit un billet sur EuroDisney pour dire que la hausse me semblait complètement irrationnelle et spéculative.

Depuis, le titre a perdu quasi 30%, comme le montre ce graphique. N’empêche, vous avez raison : sur la durée, le titre prend 90%…


Pour agrandir le graphique, cliquez dessus

Evoquons également des dossiers comme Spir (+74%) ou encore Latécoère (+67%). Là, aussi, j’avais parlé d’envolée spéculative. Le spécialiste dans la fabrication et la commercialisation de structures destinées au secteur aéronautique était voué aux gémonies il y a quelques mois ; aujourd’hui, le titre suscite à nouveau l’intérêt des investisseurs, non seulement grâce à un retour aux bénéfices en 2010 mais également parce que son adossement semble inéluctable. Reste à savoir avec qui…

Que dire également de Cast (+67%). Voila un éditeur de logiciels d’analyse destinés aux professionnels de l’informatique qui est en pleine reprise. En 2010, le groupe a réussi à repasser dans le vert avec un résultat net de 2,3 millions euros et une marge opérationnelle passée en un an de 1,2 à 9,4%. Une performance exceptionnelle… pour un groupe tout juste sorti de l’anonymat.

▪ Ce que je veux vous dire, par ces quelques exemples, c’est que seules les small caps peuvent nous réserver de telles surprises alors que dans le monde des blue chips, il est extrêmement rare d’assister en trois mois à de telles performances. La faute sans doute à des valeurs suivies par quantité d’analystes, ayant tous le même consensus et dont les résultats sont du coup déjà largement anticipés.

La seule exception sur le CAC 40 demeure Alcatel qui bondit de 86% depuis le 1er janvier mais qui est sans doute un cas à part. En effet, ce dossier déçoit depuis tant d’années (-70% en cinq ans) que la moindre amélioration des comptes, comme ce fut le cas en 2010, suscite un intérêt indéniable. Mais c’est l’exception.

Dans la sphère des small caps, il est fréquent qu’une société connaisse une hausse vertigineuse tout simplement parce que ses bons résultats n’étaient absolument pas attendus. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas écrit : les résultats ne sont pas attendus non pas parce que la communauté financière est composé d’incompétents… mais tout simplement parce que le dossier n’est suivi que par un nombre très très restreint d’analystes — voire par aucun.

Car pour qu’un courtier lance une analyse sur une société, il lui faut engager souvent des frais importants (20 000 euros environ) et mettre à disposition des moyens humains pour en assurer donc le suivi.

Sauf que le courtier, si la société n’a pas de velléités d’opération financière ou si le titre n’est pas assez liquide, ne rentrera jamais dans ses frais car il ne pourra ni recommander la valeur aux gros fonds qui le payent, ni intervenir. De sorte qu’il reste encore de nombreuses sociétés, totalement dépourvues de suivi. Et ce sont celles que j’apprécie évidemment le plus, car je fais mon travail d’analyste et d’enquête dans mon coin, loin des spéculations de marché.

[Eric Lewin est spécialiste de l’univers des small et mid caps. Diplômé de Paris IX Dauphine, ancien rédacteur en chef de BFM puis responsable de la vente institutionnelle sur les small caps chez Euroland Finance, il intervient fréquemment sur BFM Business avec deux points réguliers à 16h35 les mardis et les jeudis. Il rédige également le site www.smallcapsconfidentiel.com]

Première parution de cet article dans le Billet du Trader le 04/04/2011.

 

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Pour améliorer l’emploi, envoyons nos chômeurs en Australie !

Bill Bonner

 

▪ Bloomberg rapportait il y a quelques jours que grâce au boom minier, des Australiens anonymes et sans éducation gagnent plus que Ben Bernanke.

« Travis Marks, âgé de 24 ans et sans diplôme universitaire, a touché le gros lot lors de l’aubaine minière australienne qui nourrit la demande de travailleurs. Gagnant déjà trois fois le salaire moyen australien, il s’attend à devenir plus riche encore ».

« ‘Avec ce qui se passe dans le secteur, beaucoup de postes s’ouvrent’, a déclaré Marks, qui gagne 220 000 dollars australiens par an [environ 160 250 euros, NDLR.] — plus que le président de la Réserve fédérale, Ben S. Bernanke, à 199 700 $. Son poste de monteur dans une entreprise fournissant des services de construction et de maintenance au secteur des matières premières est ‘un moyen vraiment efficace d’avancer quand on est jeune’, a-t-il dit ».

Evidemment que M. Marks devrait gagner plus que Bernanke. Il ne détruit pas le système financier mondial. Il fait quelque chose d’utile.

Comme nous l’avons dit de nombreuses fois, l’économie moderne telle qu’elle est enseignée dans les universités est une discipline qui sape la connaissance. Elle est pleine de mauvaises idées et de théories trompeuses. Plus on l’étudie, plus on sait de choses qui ne sont pas vraies. M. Bernanke le prouve. C’est un homme intelligent. Mais avec tant de connaissance en économies, il vaut moins qu’un camionneur de l’Outback australien.

Mais l’histoire a aussi un bon côté. Il s’avère qu’il y a des opportunités aux antipodes. Bloomberg continue :

« Deux projets d’extraction de gaz dans des couches de charbon, qui devraient coûter plus de 30 milliards de dollars australiens, continuent près de Gladstone, un port dans le Queensland. Santos Ltd. (STO), le troisième plus grand producteur pétrolier d’Australie, et BG Group Plc (BG), le troisième plus grand producteur de gaz britannique, commenceront plus tard dans l’année à embaucher plus de 10 000 ouvriers nécessaires pour ces projets ».

« Julia Gillard, Premier ministre australien, a déclaré en février que le secteur des matières premières pourrait se trouver à court de 36 000 travailleurs dans les quatre prochaines années ; le gouvernement devra mettre en place des mesures incitant les seniors et les parents au foyer à reprendre le travail. Elle prévoit également d’assouplir les restrictions en matière de migration de main-d’oeuvre qualifiée ».

Vous avez vu cette dernière phrase, cher lecteur ? Peut-être est-ce là une réponse partielle à la pénurie d’emplois actuelle : exporter les travailleurs dans un pays brûlé par le soleil de l’autre côté de la planète. Il leur suffirait d’apprendre à combattre les crocodiles et à parler avec l’accent !

▪ Mais revenons-en à nos moutons :

Il y a désormais deux économies aux Etats-Unis.

Il y a l’économie « riche », en voie de guérison, flottant sur 2 000 milliards de dollars de liquidités injectées par les autorités.

Et il y a l’économie « pauvre », avec des millions de gens qui se noient dans toute cette inflation.

Attendez… que voyons-nous ? Le chômage américain est en baisse, à 8,8%. Voici les chiffres :

« Le taux de chômage [américain] a atteint un plancher de deux ans en mars, à 8,8%, clôturant les deux mois d’embauche les plus vigoureux depuis que la récession a commencé ».

« L’économie a créé 216 000 emplois le mois dernier. Un nouveau mois riche en embauches a fourni le dernier signe en date que l’économie se reprend, près de deux ans après la fin de la récession. Tout de même, un nombre surprenant de gens ayant cessé de chercher du travail durant le ralentissement doivent encore s’y remettre. Les employeurs privés, l’épine dorsale de l’économie, nourrissent ces avancées. Ils ont créé plus de 200 000 emplois pour le deuxième mois consécutif. C’est la première fois que cela se produit depuis 2006 — plus d’un an avant le début de la récession ».

« Les économistes prévoient que les employeurs ajouteront des emplois à peu près au même rythme pendant le reste de cette année. Cela générerait environ 2,5 millions de nouveaux postes. Cela ne représenterait malgré tout qu’une petite part des 7,5 millions d’emplois supprimés durant la récession ».

Eh bien, au moins, on progresse… mais lisez attentivement les deux paragraphes suivants :

« Facteur essentiel dans cette baisse du chômage, la proportion de gens qui ont un emploi ou en cherchent un est étonnamment basse compte tenu de l’avancement de la reprise ».

« Les personnes qui ont cessé de chercher du travail pendant le ralentissement ne sont pas comptées comme chômeurs. Si elles recommencent à chercher un emploi en grand nombre, elles seront à nouveau comptées et le taux de chômage pourrait grimper. Cela pourrait se produire  même si l’économie crée des emplois ».

Voyons voir, l’économie doit créer 125 000 emplois par mois simplement pour suivre la croissance démographique. Même ainsi, ce n’est pas si épouvantable. Net, ça nous donne près de 100 000 emplois dans le vert. Hmm… avec sept millions de personnes au chômage… et peut-être cinq millions qui ont cessé de chercher un travail… on a environ 12 millions d’Américains sans emploi. Si l’on tient ce rythme — en récupérant environ 100 000 emplois par mois — combien de temps faudra-t-il à votre neveu récemment licencié pour trouver un nouvel emploi ? Seulement 10 ans, à vue de nez !

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Mais que faire de tout cet argent ? (mais quel argent, se demande le simple citoyen)

Philippe Béchade

 

▪ Que d’émotions ! Quel suspens et quel marché palpitant ! Après les 1,6% engrangés le 1er avril grâce à des carnets d’ordres quasi déserts et des vendeurs partis en week-end dès le milieu de la matinée, les indices boursiers ont clairement choisi d’aller… nulle part ce lundi.

Le puissant flux haussier dont se gargarisent les encenseurs de la planche à billets, est en fait un ruisseau qui serpente dans le désert. Personne de sensé n’ose s’y abreuver parce ses eaux proviennent directement des égouts de la Fed.

La liquidité en question découle du recyclage de dérivés de crédit de type subprime. La Fed en a racheté pour 8 milliards de dollars ce lundi. Ils dégagent une forte odeur de moisi. Il en subsiste des quantités astronomiques en cours de décomposition, dans des structures totalement opaques qui hébergent le hors bilan des grandes banques américaines. Malheureusement, la Fed ne va pas pouvoir éponger ce surplus avec son QE2 ni un hypothétique QE3.

Nous avons déjà employé cette image à de multiples reprises. Les sous-sols des banques américaines restent fortement contaminés par les résidus du Tchernobyl financier de 2007/2008. Mais maintenant, c’est la Fed qui s’impose comme la plus grosse décharge de la planète.

C’est à croire que la catastrophe de Fukushima est une bonne nouvelle, dans la mesure où elle signifie qu’il peut toujours y avoir pire ailleurs.

▪ Face à l’ampleur du désastre du 11 mars, nul ne verra d’objection à ce que la Banque du Japon imprime à son tour du papier (buvard ?) en quantité illimitée, comme nous vous l’avons déjà indiqué hier.

Reste à chiffrer la construction d’un super sarcophage, un chantier d’une taille gigantesque — dont le coût devrait dépasser celui du tunnel sous la Manche. Qui va financer ce super couvercle de poubelle nucléaire ?

Le gouvernement nippon reconnaît qu’il s’agit d’une bataille qui s’engage pour plusieurs mois. Mais nous savons déjà qu’il s’agit de plusieurs décennies pour le site de Fukushima. Et la seule perspective de victoire est la stabilisation de la situation après des semaines de rejets radioactifs qui vont continuer de s’accumuler dans les sols et l’océan.

Les marchés se comportent comme s’il s’agissait d’un simple incendie. Ca pique les yeux, ça prend à la gorge, le ciel est brouillé et on ne voit plus le soleil ni la lune. Mais une fois que la réserve de combustible sera épuisée, tout redeviendra comme avant.

Avec Fukushima, c’est tout pareil ! Faites juste preuve d’un peu de patience. Dans 230 000 ans, la radioactivité aura quasiment disparu des sous-sols de la centrale.

▪ Aux Etats-Unis, Wall Street se serait félicité de voir des dizaines de milliers de maisons détruites par le tsunami. Cela éliminerait une partie du surstock qui se chiffre en millions de logements inoccupés.

Les banques continuent de saisir à tour de bras. 27% des propriétaires remboursent un bien dont la valeur est inférieure au prix d’achat. Les niveaux de prix observés en janvier 2011 se rapprochaient du creux du printemps 2009. Cela signifie qu’en moyenne, une maison aux Etats-Unis ne vaut pas plus qu’au printemps 2003. C’est-à-dire juste avant que l’argent gratuit de la Fed ne commence à produire ses effets bullesques sur l’immobilier.

Les reventes de logements anciens n’atteignent même pas le rythme de cinq millions par an, soit leur niveau de l’été 2008 ou de l’été 1999. Les ventes dans le neuf sont au plus bas depuis au moins un demi-siècle (1963). Il ne s’était jamais aussi peu construit de logements (moins de 420 000) sur l’ensemble du territoire depuis les années 1940.

Et rien n’y fait. Même la déduction des intérêts sur les crédits remboursés par les particuliers — 80 milliards de dollars de recettes fiscales sacrifiées sur l’autel de la relance — n’a pas redonné vie au secteur immobilier.

Mais Wall Street s’en passe, comme du reste. L’argent de la Fed est là. Le Dow Jones a échoué à franchir les 12 390 points vendredi ? Qu’à cela ne tienne, il remet ça sans se poser de questions. Le S&P, quant à lui, n’a plus qu’à grappiller 0,5% de plus pour effacer cette stupide résistance des 1 340 points (doublement de valeur depuis le plancher du 13 mars 2009).

Mais il n’y a pas d’acheteur, comme en témoigne l’extrême étroitesse des volumes après le petit pic d’activité de vendredi. Il n’y a eu que cinq milliards d’euros échangés en sept heures de cotations et moins de 2,5 milliards d’euros en clôture.

▪ Le CAC a fluctué au sein d’un corridor de moins de 20 points (entre 4 040 et 4 059 points). A peine 0,5% de volatilité, ce qui signifie une soudaine perte de lisibilité de la tendance.

Difficile de se fier au seul indice parisien. L’Eurotop 100 tente peut-être de nous dire quelque chose. Il avait plongé début mars sous 2 360 points (moyenne mobile à 100 jours) validant une configuration « tête/épaules ».

Le rebond qui s’est amorcé sur 2 215 points — qui pourrait constituer une nouvelle ligne de cou — s’apparenterait à la seconde épaule d’une nouvelle « épaule/tête/épaule ». Tout dépend de la cassure ultérieure des 2 220 points (MM20). Mais pour l’heure, c’est bien la MM100 qui fait office de résistance vers 2 365 points.

La refranchir validerait un potentiel de hausse de 100 points, en vue d’un retracement du zénith du 18 février. Le CAC 40 n’aurait aucun mal à rejoindre le zénith des 4 169 points et pourrait même tester les 4 225 points dans la foulée. C’est-à-dire un peu plus de 4% de gain par rapport au niveau actuel en cas de hausse potentielle identique à celle de l’Eurotop 100.

Le catalyseur a de fortes chances de se situer du côté du marché des changes en cas de rupture baissière du dollar sous les 1,4250-1,4270/euro. Ou l’on pourrait assister à une remontée symétrique au-delà des 1,41/euro, scénario qui aurait le mérite de stopper l’envolée du pétrole sous les 120 $ le baril. Il s’agit là du nouveau record annuel du Brent coté à Londres.

Mais que faire de tout cet argent ? Enfin… de celui dont disposent les complices de Ben Bernanke — et dont l’épargnant qui se constitue une retraite ne verra jamais la couleur. Que faire si les bulles se mettent à se dégonfler ? Nous soupçonnons qu’il existe d’excellents produits dérivés pour jouer la baisse des actions, du marché obligataire ou des matières premières.

Sinon, tout ce fameux argent qui leur brûle les doigts, l’inflation se chargera bien de le détruire… et nos économies avec !

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*1,35 euro par appel + 0,34 euro / minute.
Depuis la Belgique : composez le 09 02 33110, chaque appel vous sera facturé 0,75 euro / minute.

Depuis la Suisse : composez le 0901 801 889, chaque appel vous sera facturé 2 CHF / minute

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