La Chronique Agora

Les Principes de la Reprise, 2e partie

Après une petite interruption, nous reprenons le cours de nos réflexions, entamées mercredi dernier, sur les couleuvres que les investisseurs doivent avaler sans discuter s’ils veulent croire à la "reprise" actuelle…

▪ Les créanciers étrangers vont continuer à réinvestir de l’argent dans des marchés boursiers américains de plus en plus régulés et surtaxés…
C’est sans parler de la minorité grandissante de citoyens américains et d’entreprises qui cherchent déjà — à raison — des moyens de fuir leur propre territoire dans l’espoir de faire des affaires dans des sphères plus accommodantes, moins intrusives.

▪ Extorquer l’argent des travailleurs présents et à venir dans le but de le distribuer aux secteurs les moins compétents du pays est une stratégie positive à long terme
Pendant l’année passée, le gouvernement des Etats-Unis d’Amérique a injecté plus d’argent dans son économie en faillite que la valeur totale de tout l’or extrait du sol de toute l’histoire du monde… deux fois.

Avant de continuer, rappelons-nous que chacun de ces dollars — et des milliers de milliards de dollars répandus un peu partout par les interventionnistes bien intentionnés du monde entier — sont des dollars qui ne sont PAS disponibles pour les citoyens privés ou les milliers de PME qui pourraient tirer avantage d’un peu de liquidités supplémentaires pendant cette crise.

Le coût véritable de cette mauvaise distribution des ressources vitales va, bien évidemment, rester inconnu. Ce que l’on sait, en revanche, c’est que les renflouages ont aidé le déficit budgétaire fédéral à atteindre un record post-Seconde Guerre mondiale de plus de 1 400 milliards de dollars durant l’exercice fiscal 2009. Les dirigeants du Trésor US annoncent que la limite de la dette nationale de 12 100 milliards de dollars pourrait être atteinte et dépassée dès le mois de décembre.

▪ Ceux qui continuent à acheter des actions sont mieux informés que les initiés des divers secteurs…
Les ventes d’initiés ont augmenté au cours des semaines précédentes ; elles sont passées de 960 millions de dollars à 1,39 milliard de dollars. Les "achats" n’atteignent eux que les 160 millions de dollars. Le ratio vente/achat a, pendant certaines périodes de ce rebond, atteint parfois les 31/1.

Y aurait-il quelque chose que les non-initiés sauraient et que les initiés ne sauraient pas ? C’est peu probable.

▪ Les génies qui ont raté les signes d’avertissement de la plus grosse embrouille de l’histoire de la finance moderne sont les plus qualifiés pour nous en sortir…
Jusqu’à la veille de la crise, les politiciens élus et non élus ont affirmé à ceux qui en savaient plus que les énormes et nombreux risques pris par l’industrie financière étaient contenus. Il est clair qu’ils ne l’étaient pas. Depuis, à chaque instant, ces dirigeants et les autres ont cherché à imposer les mesures — dévaluation monétaire, dépenses déficitaires, augmentation des interventions de l’Etat, renflouements, nationalisations, etc. — qui, d’après l’histoire, sont précisément celles qui mènent à la ruine.

Sir Isaac Newton — lui-même homme de foi… et étudiant fervent en alchimie — a un jour écrit : "si j’ai vu plus loin, c’est en grimpant sur les épaules de géants".

Ce qui est peut-être le plus exaspérant dans cette débâcle financière, c’est qu’avec l’abondance d’économistes visionnaires que l’histoire nous a donnés, les dirigeants d’aujourd’hui devraient être fiers d’être vus debout sur les épaules de vers de terre.

Et ça, en soi, c’est quelque chose que même ceux d’entre nous qui ont le plus d’illusions devraient avoir du mal à croire.

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