Les faillites des établissements commerciaux sont en hausse aux Etats-Unis, et la Banque des règlements internationaux envoie un message inquiétant.
Comme vous le savez, ces chroniques sont sombres car nous partons du principe que les banquiers centraux et leurs aréopages d’économistes suscitent les crises et gonflent les bulles financières. Ils sont incapables de réguler les cycles économiques comme ils ont la vanité de le croire.
Nous pensons que la « régulation de l’économie » se fait très naturellement : la concurrence est là pour briser les maillons faibles, les faillites mettent fin aux surinvestissements épisodiques qui finissent toujours par se produire puisque l’erreur est humaine. Prétendre corriger l’erreur humaine par la planification centrale n’a jamais fonctionné.
Les prétentions des banquiers centraux et un système monétaire adossé à de la dette (du crédit) sans contrepartie faussent le cycle naturel et aggravent la situation au lieu de lisser le cycle.
Après presque 10 ans de crédit presque gratuit, maillons faibles et zombies financiers pullulent tandis que se sont gonflées les plus extraordinaires bulles de l’histoire financière. Celles d’aujourd’hui sont partout : en Europe, aux Etats-Unis, en Asie et touchent à la fois les marchés actions et obligataires.
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Les maillons faibles sont en train de lâcher…
Sur les marchés obligataires, les maillons faibles sont traditionnellement les dettes émises par les entreprises fragiles, ce que les spécialistes appellent le high yield (haut rendement) ou encore junk bonds (obligations pourries). C’est un marché qui est bien plus développé aux Etats-Unis qu’en Europe. Les taux d’emprunt de ces entreprises en difficultés n’ont jamais été aussi bas et cependant les faillites se multiplient.
Aux Etats-Unis, beaucoup d’entreprises impliquées dans le pétrole de schiste ont emprunté pour mettre des puits en service. Le pétrole reste en dessous de 50 $ le baril, un chiffre bien inférieur à celui sur lequel tablaient des business plans établis au moment où le baril cotait 70 $.
En Europe, ce sont les créances douteuses, les NPL ou non-performing loans, qui causent la chute des banques espagnoles ou italiennes. Le système bancaire ne tient debout que grâce aux extraordinaires injections de liquidités de la BCE.
La Banque des règlements internationaux (BRI ou BIS en anglais) vient de sortir son rapport annuel.
« Il y a une distorsion entre les marchés actions, qui ont explosé à la hausse, et le rendement des obligations souveraines (le taux d’intérêt sur la dette) qui n’ont pas beaucoup augmenté alors que le contexte économique s’est embelli.
Malheureusement, les tendances à long terme malvenues que nous appelions la ‘dangereuse trinité’ dans notre rapport de l’année dernière sont toujours avec nous :
- une croissance de la productivité inhabituellement faible,
- une dette inhabituellement élevée,
- et une marge de manoeuvre en politique monétaire inhabituellement étroite.
Les indicateurs avancés de détresse financière font ressortir des hausses d’actifs qui dans un grand nombre d’économies paraissent similaires à celles qui avaient précédé le grand krach financier« .
Claudio Borio, chef économiste de la BIS
De toutes les institutions (Fed, BCE, FMI…), c’est en général la BRI qui parle le plus clairement.
Claudio Borio nous dit que les valorisations ne correspondent pas à la réalité économique.
C’est d’ailleurs exactement ce que cherchent à faire la Fed et la BCE en trichant sur les taux et en rachetant des obligations dont personne ne veut.
Le message est clair : nous sommes revenus à la case 2007… sauf que cette fois les banques centrales n’auront plus de mesures extraordinaires à proposer. Elles seront devenues banales et leur inutilité est prouvée.
Que faire alors si vous avez de l’épargne pour éviter qu’elle ne soit engloutie dans le prochain krach ?
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Investir dans des entreprises saines et solides, avec des produits, des clients et des marges bénéficiaires dans des secteurs à l’abri des manipulations, n’est plus l’apanage de riches capitaux-risqueurs ou business angels. Toutes les études récentes montrent que c’est hors bourse que se font les plus importantes plus-values. Ce marché est désormais à une portée de click de souris. C’est la magie du crowdfunding, du financement participatif.
Pour en savoir plus, lisez l’histoire de KKBB que vous raconte Etienne Henri ici.