La Chronique Agora

Les constructeurs automobiles américains méritent de faire faillite

** "La récession, déclare Bloomberg, ne fait que commencer".

* Et un groupe d’économistes au service des Nations unies déclare que le dollar va probablement connaître une chute sévère.

* Pendant ce temps, si le shopping est un devoir patriotique aux Etats-Unis… en Grande-Bretagne, c’est "Noël tous les jours", selon le Premier ministre.

* Où vont-ils chercher de telles idées ? Qu’est-ce qui fait croire aux gens qu’on peut régler le problème de l’excès de dettes en prêtant plus d’argent ? Qui est assez bête pour penser qu’on peut guérir les maux causés par des dépenses excessives… en dépensant plus encore ?

* Qui est assez bête ? Eh bien, la plupart des dirigeants de la planète, ainsi que les meilleurs économistes… apparemment.

* Ils ont leurs théories vides de sens, bien entendu. Mais les théories ne comptent pas vraiment. Nous l’avons déjà vu. Ils croyaient tous au libre échange… jusqu’au moment où le libre-échange a semblé donner des signes de faiblesse. Ensuite, ils pensaient qu’ils devaient "faire quelque chose" pour protéger les gens. Les protéger de quoi ? D’obtenir ce qu’ils méritent !

* Wall Street, par exemple.

* Cette semaine, les génies de Goldman ont pris une nouvelle volée de bois vert. Leur action a chuté suite à des rumeurs concernant une perte de 2,5 milliards de dollars pour le troisième trimestre. Le titre Goldman a perdu 70% sur l’année à ce jour.

* Mais qu’attendaient-ils ? Ce qu’ils méritent ? C’est la société que Hank Paulson a mis sous stéroïdes… avec tout un département d’ingénierie financière concevant des ponts d’investissement sur lesquels on ne voudrait s’engager pour rien au monde.

** Et Detroit ? Les constructeurs automobiles hantent toujours Washington. Ils n’ont plus d’argent en poche, ils cherchent donc à vider celles des contribuables. General Motors affirme avoir besoin de 18 milliards de dollars — de toute urgence.

* S’ils n’obtiennent pas d’argent des contribuables, ils disent qu’ils seront forcés de recourir aux Suédois ou pire… aux Chinois !

* Nous soupçonnons qu’ils obtiendront un sauvetage. Mais que méritent-ils ?

* Voilà des entreprises qui existent depuis un siècle — assez de temps pour apprendre le métier. Elles étaient au coeur du meilleur marché automobile de la planète — les Etats-Unis d’Amérique. Si on n’arrivait pas à quelque chose dans le secteur automobile américain… on était vraiment un bon à rien. Personne n’achetait plus de voitures que les Américains.

* En plus, ces entreprises avaient tous les avantages — elles avaient des capitaux, elles avaient des réseaux de ventes et de services implantés dans tous les hameaux, villages et fermes du pays. Elles connaissaient leurs clients mieux que tous leurs concurrents étrangers. Et elles n’avaient pas besoin d’expédier leurs voitures de l’autre côté de l’océan pour les vendre.

* Pendant un demi-siècle, les constructeurs automobiles américains ont roulé avec le vent dans le dos. Mais il est très difficile de se remettre du succès. Detroit n’y est jamais tout à fait parvenu. Les constructeurs ont gaspillé leur argent… ils ont manqué leur coeur de cible… ils se sont chargés de coûts qui les ont désavantagés et handicapés si lourdement qu’il leur était presque impossible de faire concurrence — même avec un jeu truqué en leur faveur.

* Ensuite, alors même qu’ils demandaient l’aumône, les dirigeants de Detroit ont semblé incapables de décoder les signaux. Ils se sont rendus à Washington en jet privé… apparemment sans se rendre compte que les gens le remarqueraient.

* Que méritent-ils ? Ils méritent de faire faillite.

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