La Chronique Agora

Les banques font main basse sur l'or

Wall Street hurle sa joie dans la « micro » !

Bonjour,

▪ Drôle d’histoire que celle des lingots d’argent fictifs d’UBS. La banque suisse vient d’être attaquée aux Etats-Unis pour avoir facturé des frais de gardes fantaisistes. « Fantaisistes », pour ne pas dire malhonnêtes. Il semble qu’il n’y ait jamais eu de lingots.

Cette petite histoire doit nous enseigner une chose : les banques ne vous protègent pas en temps de crise.

▪ 23 ans de garde fictive
De mai 1984 à novembre 2007, UBS a facturé 25 $ chaque mois à un trust américain pour la garde de lingots d’argent. Le trust vivait dans l’illusion de posséder 1 000 onces d’argent (une trentaine de kilos).

Les lingots en question n’ayant jamais existé, les frais de stockage semblent aujourd’hui relativement chers. En novembre 2007, UBS a même décidé de doubler ses frais de garde. On ne soupçonne pas le coût de l’imagination dans le secteur bancaire…

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L’onde de choc a encore frappé !

Avec des gains de 20% en huit jours25% en trois jours… et 22% en trois jours… cette méthode prouve une fois encore tout son potentiel : pour l’appliquer à vos investissements, c’est par ici

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▪ Le lingot imaginaire, le nouvel actif à la mode
En 23 ans, le trust a versé plus de 8 000 $ à UBS pour conserver dans ses coffres ces lingots d’argent qui n’existaient pas. 23 ans, l’arnaque a mis longtemps à être découverte. D’ailleurs, UBS n’était pas la seule à procéder ainsi.

Morgan Stanley a subi une plainte similaire en 2004. La banque avait été amenée à payer quatre millions de dollars.

Le trust a voulu porter plainte pour récupérer la somme, mais surtout pour dénoncer l’opacité et la duplicité des pratiques bancaires d’UBS.

▪ Une tactique vieille comme le monde
Après éclaircissement, les ficelles sont apparues. La banque aurait utilisé une attrape vieille comme le commerce : la tactique de diversion, ou « bait & switch« .

La grande distribution est rompue à ces techniques : vous attirez le chaland avec une promotion spectaculaire, avant de constater avec lui que l’article n’est plus disponible. Vous orientez alors le client vers un article plus cher.

▪ UBS innove dans l’arnaque
UBS a repris cette tactique digne des pires marchands de tapis, mais en « l’améliorant ». La banque a poussé le client à lui confier de l’argent, en lui promettant d’investir avec. UBS a seulement apporté un petit détail supplémentaire : le client n’a absolument rien reçu en échange !

Tout passait par la confiance. En facturant des frais de garde, le client était assuré de posséder des lingots. C’est probablement pour gagner en crédibilité que les frais ont été doublés en 2007, d’ailleurs…

▪ Face je gagne, pile tu perds
L’affaire a révélé une autre ficelle.

La banque a effectivement acheté des lingots avec l’argent du trust, mais des lingots « non alloués ». Ainsi, la banque a disposé de l’argent pour spéculer en Bourse et garder 100% des éventuels gains. Le plus grave, c’est que le client n’aurait jamais pu récupérer son bien en cas de faillite de la banque.

▪ Attendez-vous à faire la queue pour récupérer votre or
Ce risque ressemble de plus en plus au risque pris avec les dépôts classiques. Chaque établissement financier ne garde que 3 à 4% des dépôts de ses clients en argent liquide. Quand le système vacille, les clients se ruent sur les guichets. Seuls les premiers réussissent à sauver quelques billes.

La méthode est en passe de se reproduire avec les métaux précieux. Attendez-vous donc à faire la queue pour récupérer vos lingots au prochain coup de Trafalgar boursier.

▪ Ce que nous apprennent les « banksters » de Wall Street
L’ironie de cette tendance est que les investissements dans les métaux précieux sont supposés justement nous protéger des risques sur les actifs « papier ». C’est bien là que le bât blesse. Les banques sont devenues des menaces même pour les actifs qui sont censés nous protéger.

▪ L’ultime recours : sortir du système
Mon conseil sera simple : si vous souhaitez posséder des lingots de métaux précieux, il est impératif de les sortir au plus vite du système bancaire.

Quand les gouvernements décideront de confisquer les lingots et que les banques seront sans le sou, vous aurez encore le choix d’agir à votre guise.

[Marc Mayor est le fondateur et président d’Inside ALPHA, une entreprise helvétique spécialiste des approches financières éliminant le risque de marché (investissements dits « ‘neutres au marché »). Depuis plus de 10 ans, Marc analyse avec humour et sagacité le comportement des initiés de la Bourse, notamment dans les colonnes de sa rubrique hebdomadaire « Le Coin des Insiders »‘, qui paraît chaque vendredi dans le quotidien financier L’Agefi (Suisse). Marc Mayor met également toute son expertise financière, ses analyses et ses recommandations au service des investisseurs particuliers dans le cadre de sa lettre d’information, La Lettre de Marc Mayor]

Première parution dans l’Edito Matières & Devises le 19/04/2011.

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Il a plu en Argentine

Bill Bonner

 

▪ Nous venons de rentrer du ranch, en Argentine. Voici un petit résumé de notre séjour. Il ne présente guère d’intérêt financier… sauf si vous vous intéressez à la manière de ne pas gagner d’argent en élevant du bétail et en cultivant des vignes. Mais la vie ne concerne pas que l’argent. Et si ces Chroniques s’en étaient tenues à l’économie et aux investissements ces 10 dernières années, votre correspondant aurait perdu la raison depuis bien longtemps.

A notre arrivée au ranch depuis Salta, nous n’avions jamais vu les terres si vertes. Après trois ans de sécheresse, il a plu.

« Nous avons eu 250 millimètres de pluie cette année, a rapporté Jorge. « Près de quatre fois plus que l’an dernier ».

Les collines étaient vertes. Les montagnes étaient vertes. Le mont Cachi, que nous voyons depuis la vallée, était blanc, couvert de neige. Même le désert était vert.

« C’est magnifique… tellement spectaculaire », a dit Elizabeth tandis que nous roulions dans la vallée. Mais l’eau qui avait permis tout ce vert rendait notre arrivée difficile. Nous n’avons pas pu traverser la rivière sur le gué habituel. Nous avons dû conduire une demi-heure de plus. Puis, en arrivant à la ferme, où se trouve généralement un lit de rivière à sec, nous sommes tombés sur un nouveau cours d’eau. Pouvions-nous traverser ? Nous n’en savions rien. Mais il y  avait des traces de pneu menant dans l’eau et ressortant de l’autre côté. Nous avons mis le camion en mode 4×4, nous nous sommes lancés — et nous avons pu traverser sans trop de difficultés.

Au ranch, tout le monde semblait heureux. Jorge avait un grand sourire. Maria semblait détendue. Tous les gauchos aussi — Natalio, Javier, Pedro, Norberto, Gustavo et Jasimiro — tous semblaient de bonne humeur.

D’abord, nous avons attribué cette ère d’allégresse à la nouvelle pelleteuse. Puis nous avons réalisé que c’était grâce à la pluie.

« Oh, c’est un excellent outil », a dit Jorge au sujet de la pelleteuse. « On peut faire des choses impossibles avant. On a pu enlever beaucoup de cailloux dans les champs. Et on a pu installer une conduite d’eau, pour que le bétail dans les champs n’ait pas besoin de marcher jusqu’à la rivière ».

Afin de vous donner une idée de l’ampleur de ces améliorations d’infrastructures, la conduite d’eau est longue de cinq kilomètres. Elle capte l’eau d’une source dans les montagnes et l’amène au milieu du pâturage d’altitude.

« Eh bien… vous avez fait tout ça avec la pelleteuse ? » Nous étions impressionné.

« Non… on a juste dégagé la piste avec la pelleteuse. La tranchée, on l’a creusée à la main. On voulait garder la pelleteuse pour d’autres choses ».

▪ Dimanche dernier était un jour particulier au calendrier religieux, le dimanche des Rameaux. Nous l’avons célébré dans la petite église sur le ranch, avec un prêtre venu d’une petite ville dans le fond de la vallée. Nous ne sommes pas vraiment un croyant convaincu. Mais nous ne manquons jamais un bon spectacle, surtout s’il offre l’espoir d’une vie éternelle. Pour vous dire la vérité, nous serions ravi d’accepter une vingtaine d’années de plus. Mais on nous propose l’éternité, qui sommes-nous pour la refuser ?

En arrivant à l’église à l’heure dite, nos « rameaux » à la main… nous n’avons trouvé personne sur place, sinon Maria, qui nous a expliqué que le padre avait été retardé par la rivière.

Lorsqu’il est enfin arrivé, il était accompagné de dizaines d’autochtones… en majeure partie des femmes et des enfants. Nous avons dit bonjour à tout le monde, et nous sommes présentés au prêtre. C’était un remplaçant, le padre habituel était à Rome pour une mission spéciale.

« D’où venez-vous ? » a-t-il demandé.

Nous avons expliqué que nous étions une famille de la diaspora irlandaise, qui vivions actuellement aux Etats-Unis.

Il semblait être agréable… chaleureux et ouvert. Il a rassemblé les fidèles devant la porte, et s’est lancé dans un discours remarquable.

En deux mots, Jésus est entré à Jérusalem sur un chemin parsemé de rameaux de palmes, de la manière traditionnellement réservée pour accueillir un roi. Il devait bien savoir que c’était un piège, mais il a tout de même suivi la prophétie d’Isaïe, entrant dans la ville sur un âne.

Puis est arrivée la partie remarquable…

« Et vous avez là une famille d’Irlandais qui sont propriétaires du ranch », a déclaré le prêtre. « Vous avez beaucoup de chance, parce que les Irlandais sont très religieux. De très bons catholiques ».

« Vous pouvez donc suivre leur exemple. Ils vous donnent le bon exemple. Obéissez-leur. Lorsqu’ils vous disent de travailler, vous devez travailler. Et aidez à faire de ce ranch d’élevage une grande réussite ».

« D’où est-ce qu’il vient ? » a murmuré Edward.

Nous l’avons découvert plus tard : de l’Espagne franquiste ! Il avait quitté son pays en 1970, et vivait dans la vallée depuis.

Peut-être aurions-nous dû corriger ce malentendu. Nous ne sommes pas catholiques, nous sommes épiscopaliens. Et nous ne sommes pas vraiment irlandais.

D’un autre côté… qui s’en soucie ? Ce n’est pas non plus un vrai ranch d’élevage…

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Wall Street hurle sa joie dans la « micro » !

Philippe Béchade

 

▪ Que du bonheur ! Intel, Apple, Yahoo!, VMware ou encore United Technologies annoncent des résultats trimestriels bien supérieurs aux prévisions.

Toutes nos félicitations aux analystes qui ont sous-estimé de 10% en moyenne le chiffre d’affaires d’Intel (la marge d’erreur ne dépasse généralement pas les 2 ou 3%). Nous leur accorderons des circonstances atténuantes : après tout, nous n’avions pas davantage prévu une hausse de 30% du bénéfice au premier trimestre 2011, d’autant que le séisme du 11 mars au Japon a passablement désorganisé la production de PC dans le monde. Paul Otellini, le directeur général d’Intel, souligne que son groupe a été très peu — sinon pas du tout — affecté par la catastrophe nippone.

Soit… mais d’où provient la spectaculaire erreur d’estimation des ventes relative à la consommation d’ordinateurs individuels dans les pays émergents ? Et pourquoi cette subite accélération de l’activité au premier trimestre 2011 ?

A vrai dire, nous sommes pour une fois tenté de manifester une certaine indulgence envers Wall Street. En effet, les éléments communiqués par Intel ont peut-être été délibérément biaisés par un discours très prudent de la direction fin 2010. Que les ventes de PC n’aient pas été brillantes aux Etats-Unis lors de la période des fêtes est difficilement contestable. Cependant, le succès des tablettes aurait dû nous mettre la « puce » à l’oreille.

Et Intel n’a pas fait mention de ventes très soutenues dans les pays émergents alors que ce fait, rétrospectivement, apparaît prépondérant.

Cette seule annonce surprise de profits inespérés suffit à occulter complètement le goût amer laissé par l’initiative de Standard & Poors concernant l’établissement d’un biais négatif sur la dette souveraine américaine.

▪ Oui vraiment… Intel a rassuré Wall Street au moment le plus stratégique ; mais y avait-il péril en la demeure ?

En réalité, les indices US gravitaient à moins de 2% de leurs sommets annuels, et parfois même de leurs records historiques. Cela malgré la fantastique incertitude au sujet du financement des déficits américains.

Comment justifier une telle confiance un mois seulement après la catastrophe nucléaire japonaise, dont le coût sera absolument colossal ? N’oublions pas non plus la confirmation de la résurgence des pressions inflationnistes…

La hausse des prix ne va certainement pas se calmer avec un baril de pétrole qui bondit de 2,75% à 111,3 $ — pratiquement un nouveau record depuis fin juillet 2008.

Pour synthétiser les réflexions qui précèdent, nous ne sommes pas très loin de soupçonner Intel d’avoir sciemment incité les analystes à opter pour une estimation basse des trimestriels qui paraissaient mardi soir. Cela a permis de ménager un effet de surprise positif susceptible de restaurer un courant d’optimisme à Wall Street, tant les résultats du numéro un mondial ont une forte valeur symbolique.

Il en va de même pour ceux d’Apple dont le bénéfice par action progresse de 95% en un an. Le succès de l’iPad (7,3 millions d’exemplaires vendus) et la hausse de 113% des ventes d’iPhones étaient toutefois correctement anticipés par les analystes.

Vu les niveaux atteints par les indices américains avant ces publications (en dépit de la lourdeur du secteur financier), n’y avait-il pas de façon latente des anticipations extrêmement positives concernant les profits de certaines stars du Nasdaq ?

La hausse atteint 2,1% sur le Composite qui est repassé au-dessus des 2 800. Le S&P (+1,35% au final) quant à lui, flirte avec les 1 330 après avoir affiché +1,5% à 1 333 points ; c’est très impressionnant.

Le Dow Jones gagne 1,5% après avoir affiché jusqu’à +1,7% à 12 475. Il inscrit ainsi un nouveau record annuel de clôture à 12 454 points, son meilleur niveau depuis trois ans.
L’envol du baril au-delà des 111 $ ne semble pas perturber les acheteurs, pas plus à Wall Street qu’en Europe.

▪ Nous avons eu droit à la plus forte hausse de la Bourse de Paris (2,46%) depuis la séance si particulière du 3 janvier dernier. L’indice a ouvert avec un gros gap au-dessus des 3 930 points, suivi d’une envolée jusque vers 4 008 points (le meilleur score observé depuis le 13 avril).

Quelques prises de bénéfice ont érodé les gains en fin de séance. Mais un petit coup de pouce de dernière minute a permis au CAC 40 de s’établir au-dessus des 4 000 points en clôture, contre 3 998 points vers 17h29.

▪ L’optimisme initial des places européennes a été conforté par le bon accueil réservé aux émissions de bons du Trésor à maturité courte (trois à six mois) organisées par le Portugal et l’Espagne. Les tranches offertes ont été allègrement sur-souscrites (jusqu’à 3,5 fois), mais le risque de défaut de remboursement est quasi nul sur un horizon aussi rapproché.

Cette forte demande n’a pas empêché les rendements de se tendre à des niveaux record. 4,045% pour du trois mois et 5,53% pour du six mois au Portugal contre 3,40 et 5,12% précédemment. Pire, le deux ans portugais atteint 9,92% ; le 10 ans touche la barre des 9%.

De tels scores auraient été jugés très alarmants quelques mois auparavant. Les places européennes ne s’étaient-elles pas effondrées fin avril 2010 lorsque le rendement des emprunts à 10 ans grecs avait franchi la barre des 7,5% ?

Le Portugal flirte cette fois-ci avec les 10% sur sa dette à 24 mois et personne ne bronche !
Nous imaginons l’incrédulité des Grecs, que les Allemands se sont empressés de faire passer à la trappe pour beaucoup moins que cela.

Mais Athènes, Lisbonne ou Dublin sont au fond du trou et ne sont pas près d’en ressortir… sauf à pouvoir sauter sur le même genre de tapis volant qui maintient Wall Street et le dollar dans les airs depuis mars 2009.

PS : Que nous réserve la séance d’aujourd’hui ? Comment vous positionner pour en profiter au mieux ? Retrouvez Philippe Béchade au 08 99 88 20 36* pour une analyse exclusive des coulisses boursières… et des conseils pour y adapter votre portefeuille.

*1,35 euro par appel + 0,34 euro / minute.
Depuis la Belgique : composez le 09 02 33110, chaque appel vous sera facturé 0,75 euro / minute.

Depuis la Suisse : composez le 0901 801 889, chaque appel vous sera facturé 2 CHF / minute
 

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