La Chronique Agora

Le yuan, prochaine devise de réserve mondiale ?

▪ Nous y revoilà. Les marchés ont attrapé froid après les signes de fièvre inflationniste en Chine. Et ce n’est pas tout. Approfondissons un peu notre étude…

En Chine, l’inflation des prix à la consommation a atteint en février un niveau record sur ces seize derniers mois — une augmentation de 2,7% d’année à année. Le Bureau national des statistiques chinois n’a pas tardé à publier une annonce pour rassurer tout le monde sur le fait que "les augmentations de prix seront cette année modérées et contrôlables", mais ça n’a pas suffit à calmer les investisseurs, qui cherchent toute les excuses possibles pour se sentir nerveux.

Et toute nouvelle qui pourrait, à l’avenir, signaler un resserrement monétaire en Chine… suffirait à leur donner la frousse de leur vie. La nouvelle est également une bonne excuse pour les investisseurs qui souhaitent boucler leurs positions aurifères — le métal jaune cotait 1 105 $ au moment où nous écrivions ces lignes.

▪ Voilà pour ce qui se passe à court terme en Chine. Mais l’empire du Milieu fait aussi la une pour d’autres raisons, plus réelles, cette semaine. Nous vous en parlerons un peu plus tard, mais d’abord, voici de quoi vous aider à remettre tout ça dans le contexte.

En droite ligne avec les prévisions des analystes, le déficit budgétaire de l’Oncle Sam pour le mois de février était de 220,9 milliards de dollars — le total mensuel le plus important de l’histoire. Pour les cinq premiers mois de l’exercice fiscal 2010, le total est de 651,6 milliards, 10% supérieur aux 589,9 milliards de dollars de l’année dernière.

Les détails sont encore plus horribles. Revenus totaux : 107 milliards de dollars. Dépenses totales : 328 milliards de dollars. Oui, ça ne fait qu’un dollar de revenu pour trois dollars de dépense.

Nous n’avons qu’une expression qui convienne : république bananière.

Alors que fait la Chine de chiffres comme ceux-là ? Eh bien, le Congrès chinois a tenu sa séance annuelle la semaine dernière. Pendant les festivités, Yi Gang, responsable de l’Administration publique chargée des devises étrangères, a assuré au monde entier que les bons du Trésor US demeureraient une composante majeure des réserves chinoises.

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Nous avons remarqué qu’il n’avait pas dit si la Chine allait augmenter ses positions et absorber un peu de la dette supplémentaire du mois dernier.

Yi a également fait fi du rôle de l’or dans la grande stratégie de gestion d’argent de la Chine : "il est en réalité impossible que l’or devienne un canal d’investissement important pour les réserves de change de la Chine", a-t-il dit. "J’en ai désormais 1 000 tonnes, et même si je doublais cette quantité, avec les prix actuels, cela représenterait environ 30 milliards de dollars"… à peine une goutte d’eau dans le grand bidon qui contient les 2 400 milliards de dollars de réserve de change de la Chine.

Bien évidemment, c’est le visage que la Chine offre à voir au public.

Pourtant, "le volume d’or de la Chine en termes de réserves de change n’est que cinquième au classement mondial, et bien en dessous de la moyenne mondiale", affirme Russell Hsiao de la Fondation Jamestown.

Hsiao a rassemblé quelques faits intéressants glanés dans les médias chinois et qui apportent une lumière nouvelle sur ce sujet…

– Le Guangzhou Daily annonçait en 2008 que la Banque centrale chinoise envisageait d’augmenter ses réserves d’or de 4 000 tonnes métriques (elles sont aujourd’hui de 1 054 tonnes).
– Ji Xiaonan — président du Conseil de surveillance des grandes entreprises d’Etat pour la commission du Conseil d’Etat, chargé de gérer les actifs de l’Etat — a mis la barre encore plus haut l’année dernière : 6 000 tonnes d’ici 2014, et 10 000 tonnes d’ici 2019.
– Selon le site internet anglophone ChinaStakes, un dirigeant de la Banque Populaire de Chine a suggéré l’année dernière que la Chine devrait "secrètement augmenter ses détentions en or" dans le cadre d’un plan à long terme — avec l’achat, par la Banque centrale, d’autant de production domestique que possible.

Quelle que soit l’issue, "les implications à long terme des débats chinois pour augmenter les réserves en or du pays", conclut Hsiao, "auront des conséquences importantes sur la stabilité des réserves de change de la Chine et la capacité du yuan à devenir la prochaine devise de réserve du monde. La question qui se pose désormais aux dirigeants chinois n’est plus si, mais comment, cela va se faire".

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