** Si les marchés avaient montré quelque dynamisme vendredi, la séance d’hier les a calmés aussi rapidement qu’une casserole de lait bouillant qu’on aurait soudain retirée du feu.
Le CAC 40 nous a gratifiés d’une séance plus que morose, terminant sur une baisse de 0,63% qui l’a ramené à 5 684,62 points. Aux Etats-Unis, même tristesse : le Dow Jones a perdu hier 0,38%, passant à 13 543,40 points, tandis que le Nasdaq reculait de 0,54%, à 2 795,18 points. Le S&P 500, quant à lui, a clôturé la séance de lundi sur une baisse de 0,50%, à 1 502,17 points.
La cause de tous ces maux ? Les bancaires, encore les bancaires — et notamment Citigroup, pour qui les mauvaises nouvelles s’accumulent : des bénéfices moins élevés qu’annoncés (2,21 milliards de dollars contre 2,38 milliards prévus)… des résultats en baisse au troisième trimestre "en raison de dépréciations de certains de ses actifs obligataires", comme le formule si bien Investir.fr… une notation en baisse dans les agence… et bien entendu la démission du directeur général, Charles Prince. Tout cela pousse les marchés à se dire que Citigroup n’est peut-être pas la seule touchée, et qu’un effet de contagion est à craindre…
Même la bonne surprise de l’ISM des services aux Etats-Unis (en hausse à 55,8 en octobre contre 54,8 en septembre et 54 attendus), n’aura pas suffi à redonner le moral aux investisseurs.
** Les autres marchés ont connu une journée tout aussi calme hier, à commencer par le dollar : le billet vert a repris un peu de terrain face à l’euro, terminant sous la barre des 1,45 — à 1,4472 pour un euro exactement, contre 1,4518 en fin de semaine dernière. Dommage que cette "vigueur" se soit révélée si brève… puisque ce matin, l’euro a atteint un nouveau sommet, à 1,4532 $.
Bref, la crise du subprime continue de faire des ravages. La Fed se trouve désormais "coincée" entre deux alternatives : baisser les taux et détruire sa monnaie… ou bien ne rien faire et détruire ses consommateurs. Et malgré les récentes déclarations d’Henry Paulson en Inde, j’aurais tendance à penser que le sort du billet vert est décidé d’avance — et qu’il n’est guère réjouissant.
C’est d’ailleurs ce que semblent penser également les investisseurs… puisqu’ils sont de plus en plus nombreux à se rabattre sur la seule et unique monnaie "solide" : l’or… Il a passé les 800 $ à Londres, hier — prenant 2,25 $ entre le premier et le second fixing, pour terminer la journée à 804,75 $.
En ce qui nous concerne, nous pensons que le seuil des 2 000 $ reste un objectif atteignable… peut-être plus rapidement qu’on le croit !
Du côté du marché obligataire, les taux se sont tendus ; le rendement du bon du Trésor US à dix ans est ainsi passé à 4,34%, soit deux points de base.
** Pour terminer, un mot du pétrole, qui se calme lui aussi, en même temps que les relations entre la Turquie et l’Irak, hyper-tendues jusqu’alors. A New York, le baril de WTI a terminé hier en baisse, repassant même sous le seuil des 94 $ : il était à 93,98 $, contre 95,94 $ vendredi dernier.
Françoise Garteiser,
Paris