La Chronique Agora

Le secteur pétrolier va devoir renforcer la qualité et la sécurité de ses forages

▪ La marée noire s’étend de jour en jour — on parle de 800 000 tonnes se déversant quotidiennement dans le golfe du Mexique. Malgré toutes les opérations de sauvetage tentées par BP, la majeure partie d’entre elles se sont soldées par des échecs — en espérant que l’entonnoir posé récemment ne prenne pas le même chemin.

La note sera lourde et elle risque de l’être plus encore à mesure que le temps passe. Les dommages collatéraux n’ont pas tardé à toucher les compagnies pétrolières et parapétrolières impliquées dans l’exploitation de la fameuse plate-forme.

Toutes ont subi des ventes importantes de leurs titres. BP en tête évidemment puisque la société a vu sa capitalisation fondre d’un tiers en moins de 15 jours. Ce qui représente l’équivalent de 60 milliards de dollars partis en fumée.

D’ores et déjà, il se murmure dans les salles de marché que BP pourrait ne pas survivre à la catastrophe. La capitalisation du groupe pétrolier est passée à près de 100 milliards de dollars, soit une chute effrénée de 40%. Cette situation met le groupe à la merci d’un prédateur. Les loups de Wall Street se pourlèchent les babines et envisagent déjà une bataille entre acteurs pétroliers pour se partager les actifs de BP. Ce serait pourtant aller un peu vite en besogne, et surtout bien dangereux de trop se précipiter.

Car si le groupe BP est reconnu responsable, les dommages et surtout les coûts finaux de cette catastrophe ne sont pas encore calculés. Le coût financier actuel de cette marée noire s’élève déjà à 990 millions de dollars. Mais compte tenu des énormes difficultés rencontrées, il s’avère que la seule solution serait la mise en place d’un puits secondaire pour pomper le brut.

Des experts d’UBS (Unions des banques suisses) estiment que l’addition finale pour BP, entre le puits secondaire et le nettoyage, les dommages et intérêts liés aux actions en justice et les frais d’avocat, pourrait représenter une fois et demie les bénéfices de l’année passée — soit 26 milliards de dollars.

Comme je vous le disais plus haut, cette catastrophe a fait plonger tous les titres de sociétés pétrolières et parapétrolières du marché en un mois, transformant ce secteur de la cote en naufrage boursier. Pour l’instant, il n’y a pas encore eu de rebond. Et je vois en cette configuration une opportunité rare. Car les fondamentaux du secteur restent extrêmement sains et porteurs.

La prudence reste de mise sur les marchés, mais la vague noire qui a frappé le secteur des pétrolières me semble très nettement excessive : une fois la tempête passée, les pétrolières en bonne santé auront vite fait de rebondir. Profitons du creux de la vague.

▪ 130 voitures vendues en Chine toutes les cinq minutes
Depuis le début de l’année, le cours du baril s’était inscrit dans une dynamique haussière atteignant les 85 $. La crise européenne des dettes publiques et la marée noire dans le golfe du Mexique ont, à court terme, changé la tendance. Depuis quelques semaines le cours du baril est redescendu sur les 67 $ — ses plus bas de l’année — avant de remonter dans une zone plus neutre autour des 70/75 $.

Mais ne nous fions pas à un problème passager : la croissance mondiale semble repartie grâce notamment à la reprise économique et au dynamisme des pays émergents Sans revenir sur la théorie du Peak Oil — qui nous explique que nous avons déjà passé le summum de la production pétrolière facile et bon marché et que désormais, nous n’exploiterons que du pétrole difficile à trouver, cher et dont les gisements iront s’amenuisant — la demande à venir sera toujours plus élevée.

Un exemple précis : la Chine. Le pays va devenir le premier consommateur de voitures au monde. Il s’en est vendu quelque 13 millions en 2009 et l’objectif pour 2010 est d’en vendre 15 millions. Depuis le 1er janvier, 6 400 000 voitures neuves ont déjà été vendues en Chine.

Si l’on se réfère au site planetoscope.com, il se vend en Chine 130 voitures toutes les 5 MINUTES. Et le compteur s’alourdit à mesure que les minutes défilent. Impressionnant non ?

Le jour où le pays détiendra la moitié de la flotte mondiale de véhicules aujourd’hui en circulation se rapproche fortement. En effet, sur le seul mois d’avril, 1,6 million de voitures ont été mises en circulation, soit 40% de plus qu’avril 2009.

Car même si la consommation en carburant des véhicules modernes a tendance à se réduire, faire le plein reste un passage obligé pour chaque conducteur : une fois le véhicule acheté, vous êtes obligé d’acheter du carburant, vous devenez "captif". Posez vous-même l’équation : offre limitée + demande captive en hausse = augmentation des prix !

Pour ces raisons, certains analystes avancent qu’envisager le baril de pétrole à 250 $ d’ici quelques années n’a rien d’une hérésie.
[NDLR : Et Frédéric Laurent a trouvé le moyen de profiter de cette hausse inéluctable de l’or noir… Pour découvrir sa recommandation, continuez votre lecture !]

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