La Chronique Agora

Le rebond du dollar et son influence sur le pétrole

** Une opinion émerge actuellement des marchés financiers, affirmant que le marché baissier du dollar — qui dure depuis maintenant sept ans — pourrait toucher à sa fin. Ce point de vue, s’il gagne en ampleur, pourrait avoir d’énormes conséquences sur le prix des matières premières.

– Un rebond du dollar participerait sans aucun doute à faire baisser le prix du pétrole. Nous ne pensons pas que le prix des matières premières augmente uniquement parce que le dollar est faible, mais de nombreux traders internationaux en sont convaincus — et utiliseront un rebond du dollar pour réduire leurs positions longues dans les futures en matières premières et les actions comme BHP Billiton et Rito Tinto.

– En réalité, les matières premières augmentent parce que la demande grimpe plus vite que l’offre. Mais cette réalité met en doute l’histoire du rebond du dollar… et sera donc probablement ignorée. Les haussiers sur le dollar ont été encouragés par les déclarations que la Fed a faites la semaine dernière. Elles pourraient indiquer (tout dépend de l’interprétation que l’on en fait) que les baisses de taux sont mises en attente aux Etats-Unis. Si la BCE baisse les taux et que la Fed ne bouge pas, hop ! On a un rebond du dollar (du moins par rapport à l’euro).

** Nous devons bien l’admettre, un léger rebond du dollar n’est pas impossible. Mais jetons un oeil à ce que la Fed a réellement dit. A-t-elle révélé que l’inflation était désormais sa préoccupation principale ? Pas tout à fait.

– Voici ce que la Fed a dit concernant l’inflation : "l’incertitude demeure en ce qui concerne l’avenir de l’inflation. Il sera nécessaire de continuer à surveiller son évolution avec attention".

– Oui. Oui, tout à fait. "Nous allons garder un oeil sur les chiffres de l’inflation tandis que nous augmentons l’offre monétaire et récupérons toutes sortes de déchets de nantissement que les banques pourraient jeter". Le grand plan de blanchiment des actifs continue.

– Soit le marché n’a pas remarqué, soit il n’a pas prêté attention au fait qu’après ses déclarations sur les taux d’intérêts, la Fed s’est enfoncée encore plus profondément dans la crise du crédit en proposant plus de prêts aux banques par l’intermédiaire de deux nouveaux "services".

– D’abord, la Fed a augmenté de 25 milliards de dollars la quantité d’argent qu’elle va accorder aux banques (d’affaires et commerciales). Venez à nous mesdames et messieurs les banquiers, empruntez plus s’il vous plait !

– Ensuite, la Fed a rallongé la liste des nantissements qu’elle va accepter pour les échanges d’actifs. La Fed étend désormais cette liste aux prêts automobiles garantis par nantissement, aux cartes de crédit débitrices et aux prêts étudiants. Elle agit de la sorte parce que la baisse de demande en titres adossés à ces actifs a eu un véritable impact politique durant une année d’élections.

– Nous ne savons pas si vous êtes aussi inquiet en lisant ces lignes sur les programmes de prêts de la Fed que nous l’étions en les écrivant. C’est assez préoccupant. Pour mieux le comprendre, il faut traduire en langage réel ce que la Fed a dit en langage banque centrale.

– Ce que cela signifie vraiment, c’est que la Fed a baissé ses taux d’intérêts le plus bas possible pour gérer la crise des prêts dans les banques. Et malgré cela, elle n’a pas réussi à convaincre les banques de se prêter entre elles, ou les investisseurs d’acheter des titres adossés à différents types de dettes de consommation.

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