La Chronique Agora

Le potentiel de hausse du maïs se joue en ce moment même

Par Isabelle Mouilleseaux (*)

Moins de terres consacrées à la culture du maïs cette année
L’USDA nous a fait part, début avril, de ses prévisions quant aux plantations à venir de céréales aux Etats-Unis. D’après le ministère de l’agriculture américain, les surfaces agricoles consacrées au maïs devraient diminuer de 8%, à 86 millions d’acres. En effet, les fermiers favorisent la culture du soja, qui devrait largement gagner du terrain, et, dans une moindre mesure, celle du blé. On peut donc s’attendre à une baisse de la production de maïs cette année.

Période des semis : une fenêtre de tir étroite qui se referme
Vous le savez, les Etats-Unis sont l’un des très gros producteurs/exportateurs de maïs. La qualité et la quantité de leur production influencent donc fortement les cours mondiaux du maïs.

Et, comme je vous le disais, les agriculteurs américains sont en pleine période de semis. Or pour réaliser les semis, ils ont une fenêtre de tir assez étroite en termes de timing. Force est de constater que les jours passent et que les semis progressent lentement. Trop lentement. Or ceci peut avoir à terme des conséquences fâcheuses sur les rendements.

Les faits sont là
Vous vous en doutez, les agriculteurs n’y sont pour rien. Comme toujours, ils dépendent des caprices de Dame Météo, qui leur joue des tours…

A ce jour, les agriculteurs américains ont, en moyenne, semé 2% du maïs à planter, contre 4% l’an passé à la même période et 7% en moyenne sur les cinq années précédentes à cette période de l’année.

Entrons dans le détail de ce chiffre, qui n’est qu’une moyenne nationale
L’Arkansas a semé 27% de son maïs, contre 79% en moyenne sur les cinq dernières années à la même période. Suivent, dans l’ordre, le Tennessee qui a planté 5% de son maïs seulement, contre 42%, le Missouri, à 2% contre 32% et le Kentucky à 1% contre 26% habituellement.

Pour les gros états producteurs situés dans le centre-ouest, nous n’avons pas encore les chiffres.

Quoi qu’il en soit, les retards sont importants. Ces chiffres ne laissent rien présager de bon.

Une floraison trop tardive réduit les rendements
N’oubliez pas que les semis doivent être terminés avant le début du mois de mai, sans quoi la période de fertilisation du maïs intervient trop tardivement. Or plus la fertilisation est tardive, plus le rendement de la plante diminue.

La météo des jours qui viennent sera déterminante
Pendant les semaines qui viennent, les yeux des investisseurs seront donc rivés sur la météo. Car c’est bien d’elle dont dépendent les agriculteurs pour réaliser leurs semis.

Jusqu’à présent, le retour du froid et les pluies incessantes ont rendu les sols trop humides. Or il n’est pas possible de semer si les sols sont trop humides, les semis risquant de pourrir. D’où le retard actuellement constaté.

Globalement, la situation météorologique ne s’est pas trop améliorée ces derniers jours, sauf très localement où la température s’est réchauffée, ce qui a permis au sol de sécher un peu. Mais pour la fin de la semaine, on annonce le retour des orages.

En attendant, le cours du maïs sur le CBOT reste orienté à la hausse. Le franchissement du seuil des 5,20 $ a déclenché un signal d’achat clair pour le marché qui peut ainsi continuer son ascension en direction des 7 $ le boisseau, tant que les fondamentaux seront porteurs.

En cas de consolidation en-deçà du cours de 5 $, sachez que le pic de janvier 2007 (à 4,37 $ le boisseau) constitue un plancher solide sur lequel le cours pourrait venir rebondir. Ce serait alors une excellente fenêtre d’entrée pour ceux qui ne sont pas positionnés.

Meilleures salutations,

Isabelle Mouilleseaux
Pour la Chronique Agora

(*) Isabelle Mouilleseaux rédige chaque jour l’Edito Matières Premières (Publications Agora), une lettre internet gratuite consacrée au marché des matières premières. Passionnée depuis toujours par la Bourse et par tous les marchés financiers, Isabelle s’est spécialisée dans les matières premières et veut permettre à l’investisseur particulier de découvrir et de comprendre l’investissement sur ce marché des matières premières.

L’Edito Matières Premières est bien plus qu’une chronique quotidienne. C’est un pôle d’activités centré sur les matières premières qui vous donne les moyens de suivre et de maîtriser ces marchés ! Vous pouvez recevoir gratuitement l’Edito Matières Premières en cliquant ici.

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile