▪ La volatilité actuelle sera résolue par une tendance résolument baissière.
Les marchés perdent des points depuis deux jours. Est-ce décisif ? Non, pas en tant que tel. Mais on dirait quand même que le sommet a été atteint. Si c’est bien le cas, les actions devraient baisser… baisser… baisser.
Peut-être pendant un an… peut-être pendant cinq ans… peut-être pendant dix ans.
Oui, cher lecteur, le marché boursier est désormais libre de se rendre à son rendez-vous avec le destin.
Mais où exactement ce rendez-vous aura-t-il lieu ? Qui sait ? A environ 3 000 points pour le Dow, selon nous. Mais ce n’est qu’une supposition.
Les actions s’échangent environ 20 fois les bénéfices, en ce moment… et le Dow est à environ 10 fois le prix de l’or. Un jour ou l’autre, vous pourrez probablement acheter les valeurs du Dow à cinq fois les bénéfices — et peut-être une fois le prix de l’or.
3 000 semble une cible probable, parce qu’elle mettrait les cours des actions dans la bonne fourchette du point de vue des PER… et nous pouvons imaginer sans problème l’once d’or à 3 000 $.
▪ Pourquoi les actions baisseraient-elles ?
D’abord parce que le marché baissier entamé en janvier 2000 ne s’est jamais exprimé pleinement. Il a été distrait d’abord par la grande inondation de stimulants pendant et après la micro-récession de 2001… puis par la gigantesque inondation de stimulants qui a suivi la crise de 2007-2009.
Ensuite parce que l’économie subit une Grande Correction — une période difficile, avec des revenus en baisse, une croissance lente et un chômage élevé.
Paul Volcker est le seul responsable financier associé au gouvernement US à qui il reste une once de crédibilité. Voilà ce qu’il dit :
"Ce qui nous faut, c’est plus d’épargne, plus d’investissements industriels et une position commerciale plus solide. Notre programme d’acquis sociaux, vaste et cher, doit simplement être freiné. Notre marché des prêts immobiliers doit être reconstruit à partir de zéro".
Volcker parle là d’une Grande Correction, qu’il décrit tout comme nous : "une longue période d’ajustement économique".
"On ne peut pas faire grand-chose de tout cela cette année, ni même l’année prochaine", a déclaré Volcker. "C’est un défi qui ne concerne pas uniquement ce Congrès et ce gouvernement, mais durera pendant encore des années".
Ni Tim Geithner ni Ben Bernanke ne semblent comprendre ça. Mais l’homme de la rue, lui, le ressent. De Charles Delvalle, qui gère l’équipe de recherches de notre bureau familial :
▪ "Floyd Norris souligne que le sondage économique du Conference Board, créé il y a quatre décennies, montre un curieux changement dans les attentes futures. Depuis 1967, les Américains sont pour la plupart restés plus optimistes que pessimistes quant à leur propre avenir. C’était vrai même lorsque leurs attentes pour l’économie globale étaient négatives".
"Mais cet optimisme a disparu durant la crise de 2007-2009. La majorité des gens ont commencé à prévoir que leur propre situation financière empirerait — par rapport à ceux qui attendaient des temps meilleurs".
"En avril, rapportait cette semaine le Conference Board, environ une personne sur dix s’attendait à voir les revenus de sa famille s’améliorer, tandis qu’une personne sur six prévoyait une baisse des revenus familiaux. […] La prospérité des années récentes a engendré moins d’optimisme net que durant les précédents cycles, tandis que les mauvaises périodes ont apporté encore plus de pessimisme".
"A priori, un tel résultat semblerait indiquer que les Américains perdent leur optimisme — mais ce pourrait ne pas être aussi simple que ça. Dans ce cycle, contrairement aux précédents, de nombreux travailleurs ont dû accepter des baisses de salaires, au moins temporairement. Il est donc devenu raisonnable de s’attendre à une baisse des revenus, même pour quelqu’un qui ne s’attendait pas à perdre son emploi".
"Tout de même, le déclin des attentes concernant leurs propres revenus est une nouvelle indication de la crainte que cette récession a fait naître chez les gens — crainte qui demeure encore".
Comme nous le disons sans cesse, nous ne vivons pas une récession d’après-guerre typique. Il n’est donc pas surprenant que les consommateurs et les investisseurs n’agissent pas comme ils le font généralement.
Cette fois-ci c’est différent — vraiment. Cette fois-ci, les gens commencent à douter de ce que l’ancienne formule fonctionne. Ils savent qu’ils ne peuvent pas continuer à accumuler des dettes dans leurs propres comptes. Et ils doutent que le gouvernement puisse le faire.
Voilà pourquoi l’or évolue comme il le fait. Il y a quelques mois de ça, l’or et le dollar prenaient des directions opposées. A présent, ils évoluent de conserve. Lorsque les investisseurs s’inquiètent, ils vont vers l’or ET le dollar.
La prochaine tendance sera d’aller vers l’or en rejetant le dollar. Mais elle n’arriverait peut-être pas de sitôt.