La Chronique Agora

Le fer a le vent en poupe. Merci la Chine !

Le fer aime les plans de relance. Surtout lorsqu’ils portent des fruits. Principaux bénéficiaires ? Le bâtiment et le secteur automobile ; les deux secteurs les plus gros consommateurs d’acier.

Or qui dit acier dit fer. Pas d’acier sans fer.

Le plan infrastructures chinois est sans doute celui dont l’impact est le plus significatif pour l’acier et le fer. Il n’y a qu’à regarder les chiffres des importations chinoises de fer pour s’en convaincre. Elles sont attendues en hausse de 28% cette année. Et encore de 12% l’an prochain, tant les aciéristes ont de l’appétit.

La consommation s’envole
52 millions de tonnes (Mt) de fer ont été importées en Chine en août, soit déjà 352 Mt depuis le début de l’année. Une progression de plus de 30% par rapport à la même période l’an passé.

Face à l’insuffisante production chinoise de fer, les aciéristes chinois feront de plus en plus appel au fer importé. Jusqu’ici, "seulement" la moitié des besoins en fer des aciéristes chinois étaient assurés par les importations de fer. Cette part devrait passer à plus des deux tiers d’ici cinq ans.

Pourquoi tant de fer !?
Les besoins de la Chine en acier sont immenses. Et pour cause, elle est entrée dans ses "Trente Glorieuses". Urbanisation, industrialisation… voilà qui assure à l’acier et au fer une forte demande dans les années à venir. Il faut construire des routes, des chemins de fer, des villes, des usines, des voitures ; des lave-linges…

En attendant, inutile de compter sur la consommation des Occidentaux pour doper le marché cette année. Pas d’indigestion d’acier à prévoir de ce côté-ci.

Alors vive les BRIC !
Rien qu’en Chine la demande de fer devrait croître de 4,8% par an entre 2007 et 2018. Et de 3,6% en moyenne sur la même période dans les autres pays en voie de développement. Quant à l’acier, la Chine se démarque, encore et toujours. La demande d’acier y est attendue en hausse de 4% cette année et de 9% carrément l’an prochain. Les aciéristes chinois tournent à plein régime. La production nationale doit augmenter cette année de 12,5% et de 8% l’an prochain.

Leurs capacités tournent à 82,5% de leur potentiel, contre 69% hors de Chine. Mais on est encore loin des niveaux de surchauffe de l’été 2008 où le taux d’utilisation des capacités atteignait respectivement 98,6% et 96,3%.

A quand le restockage d’acier de la part des pays industrialisés ?
Je ne saurais vous dire… la demande y reste atone… En attendant, la demande d’acier mondiale sera cette année en repli de 9%.

Alors vivement 2010. Avec l’amorce du restockage et le rebond des économies (s’il se confirme !), la demande d’acier devrait repartir en hausse de 6,4% l’an prochain.

Voilà pourquoi les banques s’attendent à une hausse du prix du fer de 10% l’an prochain.

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