La Chronique Agora

Le début du milieu

** La semaine dernière, le gouvernement Obama a annoncé 750 milliards de dollars supplémentaires pour les renflouages de banques… puis un autre plan de 634 milliards de dollars.

* D’où viendra tout cet argent ? Il y a quelques mois seulement, le déficit budgétaire américain était prévu à 800 milliards de dollars… puis 900 milliards… puis 1 200 milliards… et maintenant, tenez-vous bien, il est passé à 1 750 milliards de dollars.

* Les politiciens profitent de la situation. Le capitalisme est tombé par terre et ne semble pas se relever. Les politiciens peuvent donc prendre la tête des opérations.

* General Motors vient d’annoncer une perte de près de 10 milliards de dollars pour le quatrième trimestre. On peut voir tout le bien qu’il y a à renflouer des entreprises en faillite… l’argent part directement dans les égouts. Le gouvernement a donné plus de 13 milliards de dollars à General Motors — et voilà.

* On dit également qu’AIG frôle l’effondrement — en dépit du renflouage gouvernemental de l’automne dernier. Vous vous rappellerez que les p’tits gars de Goldman se sont mis d’accord avec le gouvernement pour secourir AIG, mais pas son concurrent Lehman Bros. On dit qu’AIG devait 25 milliards de dollars à Goldman. Nous espérons que la société restera encore assez longtemps en vie pour que Goldman récupère son argent…

* Les ventes de maisons anciennes aux Etats-Unis ont chuté de 5,3% en janvier par rapport à décembre. Il y a à présent moins de ventes qu’à tout autre moment de ces 10 dernières années. Le prix médian d’une maison ancienne est 26% sous son sommet, nous dit-on.

* Mais en dépit des mauvaises nouvelles, les Américains ne sont pas tout à fait en "mode dépression".

* Nous avons essayé de jauger le sentiment général. Les investisseurs jettent-ils l’éponge ? Les consommateurs abandonnent-ils ? Est-ce le plancher de la baisse ?

* Peu probable…

* "Les actions ont du chemin à faire après le krach", titre le Wall Street Journal.

* "Selon Bernanke, le ralentissement pourrait prendre fin en 2009", rapporte un journal après le témoignage du président de la Fed devant le Congrès américain.

"Sept signes qu’on a atteint le plancher économique", dit un article sur Seeking Alpha.

* Et Jeremy Siegel, auteur du livre Stocks for the Long Run ["Des actions pour le long terme", ndlr.] affirme n’avoir jamais vu de si bonnes affaires.

* Tout cela nous dit que les gens sont encore optimistes. Ils espèrent encore. Ils pensent encore positif. "Oui, les marchés ont pris une raclée", se disent-ils, "mais ils s’en remettront".

* Malheureusement, ce n’est pas une pensée de dépression. C’est le genre de raisonnement que l’on a au début d’une dépression. Même après les récentes pertes, la plupart des actions se vendent encore 15 fois les bénéfices — ou plus. Lorsqu’on arrive au plancher, ce multiple passe à cinq – huit. Et même si les actions ont perdu 50% de leur valeur… nous rappelons qu’à leur plancher en 1932… et au plancher japonais actuel… les actions avaient perdu 90%. Lorsqu’on arrive vraiment au plus bas, on n’entend pas les gens parler de "long chemin"… ou des bonnes affaires disponibles… ou de signes de plancher. Au lieu de cela, ils sont convaincus qu’on ne peut plus revenir… que les actions sont chères à n’importe quel prix… et que la crise ne terminera jamais.

** Non, cher lecteur, nous ne sommes pas à la fin de la crise… nous ne sommes pas au début de la fin… ni même à la fin du milieu…

* … nous ne sommes qu’au début du milieu.

* Notre drapeau d’"Alerte au Krach" est toujours déployé parce que nous pensons qu’une nouvelle chute de 50% est à prévoir. Mais ce ne sera peut-être pas pour tout de suite. Il ne serait pas très surprenant de voir un rebond majeur, comme ceux qui se sont produits après le krach de 1929 et le krach au Japon. Les actions pourraient revenir à plus 9 000 sur le Dow.

* M. le Marché est un vieux pervers. S’il baisse… il veut prendre avec lui autant d’investisseurs que possible. Par conséquent, il feinte… grimpant rapidement pour leur faire croire que le marché baissier est terminé. Puis il les abat tous.

* Si nous avons raison, ce marché baissier ne terminera pas avant que le Dow s’échange sous les 5 000… voire sous les 2 000. Et il ne terminera pas avant que le prix de l’or et le Dow ne soient à peu près au même chiffre. Lorsque cela se produira, vous souhaiterez avoir acheté de l’or plus tôt… lorsqu’il était bien moins cher.

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