▪ Buenos Aires, quelle ville parfaite ! Nous adorons cet endroit.
Pourquoi ?
Parce qu’elle démontre qu’on peut ruiner de fond en comble une économie majeure… tout en continuant à déguster d’excellents steaks accompagnés de bon vin.
Non seulement ça, mais la météo y est agréable et les jolies femmes abondent. Qui se soucie du PIB, de la dette, de la politique monétaire et de la bonne gouvernance ?
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Depuis 1999, les small caps réalisent des performances jusqu’à six fois supérieures à celles du CAC 40…
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L’Argentine est probablement le meilleur endroit au monde d’où contempler l’avenir financier de la planète. Les erreurs gigantesques commises en ce moment par les Etats-Unis et la majeure partie des autres gouvernements ne pourront que mener à de gigantesques problèmes. En d’autres termes, ils ne peuvent que mener à la pampa, où les gauchos ont déjà tout vu… maintes et maintes fois !
Les actions grimpent. L’or aussi. Il nous semble que le marché haussier de l’or a repris. Le métal jaune pourrait bientôt repasser le seuil des 1 200 $… et venir chatouiller son record historique.
Pourquoi l’or grimpe-t-il ? Généralement, on achète de l’or quand on soupçonne les décideurs financiers de faire des erreurs. Quelles erreurs font-ils en ce moment ? La "reprise" est un succès retentissant, tout le monde le dit. Lundi dernier, les journaux rapportaient la remarque de Larry Summers, selon qui la reprise a atteint "la vitesse parabolique". Et jeudi, Ben Bernanke se félicitait en public d’avoir sauvé le monde d’une dépression profonde et sombre. Les banquiers centraux et les ministres des finances savent ce qu’ils font, non ?
Apparemment, l’or n’est pas de cet avis.
Et la semaine dernière, la Banque des règlements internationaux (BRI) était d’accord avec lui.
"La BRI ne mâche pas ses mots", dit un article du Telegraph. "La dette souveraine commence déjà à entrer dans une zone dangereuse aux Etats-Unis, au Japon, en Grande-Bretagne et dans la majeure partie de l’Europe occidentale, menaçant de déclencher une crise obligataire"…
Le problème frôle "le point d’ébullition", déclare l’article.
▪ L’Argentine est un pays pour économistes ayant le sens de l’humour — s’il en reste. C’est un pays pour quiconque aime les bons verres et les bons moments. Et pour quiconque veut un aperçu de ce qui nous attend.
A quoi ressemble un défaut de paiement sur la dette ? Regardez l’Argentine. Les Argentins ont réussi le défaut de paiement sur une dette souveraine le plus gros de l’histoire. En 2001, ils ont manqué de payer 132 milliards de dollars de prêts. Plus tard, ils ont négocié un accord qui a littéralement tondu les prêteurs.
Mais les créanciers se sont sûrement amusés, au moins. Ils sont venus à Buenos Aires en mettant tout sur leurs notes de frais. Ils ont logé dans des hôtels quatre étoiles. Ils ont mangé des steaks plus épais que la banquise… et les ont fait passer avec un véritable rio de malbec. Ils ont probablement aussi assisté à quelques spectacles de tango. La visite leur a peut-être coûté des milliards mais que diable…
… ce n’était pas leur argent.
Et l’inflation ? Vous voulez voir ce que ça donne ? L’Argentine en avait une bonne dose. Elle a même eu de l’hyperinflation. Rien qu’en 1989, les prix ont grimpé de 5 000%. En 1992, il fallait environ 100 milliards de pesos de 1992 pour faire un seul nouveau peso. Et qui se souvient de l’austral ? C’était une devise introduite en 1985. En 1992, elle ne valait plus rien.
Vous pensez ne pas avoir à vous soucier d’inflation ? Revenez quelques lignes plus haut et voyez le rapport de la BRI. Il sera impossible de résister à l’attrait de l’inflation à petite dose… après quoi l’arrivée de l’inflation à haute dose sera irréversible.
Demandez aux Argentins, ce sont des experts.
Et à quel genre de crise auront affaire les économies occidentales ? Personne ne le sait ; mais nous parions qu’elles les auront toutes. Inflation… déflation… faillite… hyperinflation. Préparez-vous ; elles sont probablement toutes en chemin.