La Chronique Agora

L'argent invisible fait une reprise invisible

▪ En cette ère de l’électronique, l’argent est devenu invisible. Il passe des banques centrales aux banques régionales, des banques régionales aux banques locales, des banques locales aux entreprises locales, des entreprises locales aux ménages locaux — tout ça par voie électronique. C’est à peine s’il laisse une trace.

En quoi est-ce important ? Nous n’en savons rien. Nous trouvions simplement le fait intéressant. Notamment parce que nous recevons beaucoup de données cherchant à montrer que les gens ont plus d’argent. Mais où est-il ?

Les dépenses de consommation sont en hausse aux Etats-Unis, apprend-on. Les prix de l’immobilier aussi. Même l’emploi grimpe. Enfin… pas vraiment. L’emploi se "stabilise".

Parallèlement, les chiffres nous disent que les revenus sont en baisse.

Il est donc difficile de savoir quoi croire. Nous aimerions voir des espèces sonnantes et trébuchantes… entre les mains des gens.

Une chose est en train de se passer, selon les experts : les Américains perdent leur maison et ne paient pas leurs dettes. Ce qui libère une partie de leurs revenus pour être dépensée !

Les journaux rapportent ensuite une hausse des dépenses de consommation… et ils pensent que l’économie s’améliore.

▪ Que se passe-t-il vraiment ? La Grande Correction ! Dans le cas présent, le marché de l’immobilier US est en train de se désendetter. Et ça prend du temps. Il y aura des périodes où les prix baissent. Et d’autres où ils grimperont. Mais la tendance globale sera à la baisse. Il a fallu près de 20 ans pour dégonfler la bulle au Japon. Il faudra des années pour dégonfler la bulle de l’immobilier aux Etats-Unis aussi.

Idem avec les prix des actions. Au Japon, la première fissure est apparue en 1989. Puis sont arrivées des années de chute des prix et des années de hausse des cours. La tendance majeure, une fois encore, a été à la baisse pendant deux décennies.

Rappelons aux lecteurs comment tout ça fonctionne. Il y a des petites tendances, et il y a des grandes tendances. On peut gagner de l’argent en période de chute des prix… mais seulement quand on a de la chance.

Nous n’aimons pas dépendre de la chance. Et nous comptons encore moins sur l’intelligence. Ce que nous voulons, c’est un marché qui grimpe… où nous pouvons n’avoir ni chance ni matière grise… mais gagner de l’argent malgré tout.

C’était le cas aux Etats-Unis durant les 25 ans entre 1982 et 2007. Il suffisait d’acheter et de conserver. Vous auriez multiplié votre argent par 14. Vous auriez pu gagner un peu plus en vendant avant les petites baisses et en rachetant lorsque la hausse reprenait. Et vous auriez aussi pu faire mieux si vous aviez eu la chance d’acheter les actions ayant plus grimpé que les autres.

A la Chronique Agora, nous ne sommes pas particulièrement veinards, ni particulièrement intelligents. Voilà pourquoi nous devons suivre la tendance. En faire notre amie… et nous y tenir.

Quelle est la tendance sur les marchés boursiers… et immobiliers… aujourd’hui ? Personne ne le sait avec certitude. Mais nous parions qu’elle est baissière. Les prix ont atteint leur sommet en 2007. Depuis, ils baissent d’une manière générale.

En Bourse, les investisseurs n’ont rien gagné ces 10 dernières années. Il est plus probable que nous vivions un marché baissier qui durera encore cinq ou 10 ans… S’il suit les grandes tendances du passé, nous devrions voir le Dow sous les 5 000 points avant la fin.

D’un autre côté, qui sait ?

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile