La Chronique Agora

L'ampleur de la prochaine correction sera déterminante

Crise financière, crise économique… Vous pensez trouver un réconfort dans l’or, échapper ainsi à la GAF (Grande Apocalypse Financière), agripper une bouée de sauvetage et voici que vous lisez que l’or peut baisser.

Attendez, ne vous découragez pas. Oui, l’or peut baisser. Aucune tendance ne suit une trajectoire rectiligne. Le métal jaune est en hausse quasi-continue depuis maintenant six mois. Il doit nécessairement chuter pour reprendre son élan ; ce serait normal, sain et profitable : préparez-vous à accumuler et à charger la mule !

Mais n’oubliez pas que notre objectif ultime est de 2 000 $ l’once (ou 1 350 euros).

Trois phases pour un marché
La phase furtive de l’or a commencé en 2001 et s’est achevée fin 2005/début 2006. En quatre ans, elle a porté l’or de 260 $ (300 euros) à 500 $ (420 euros).

La phase d’alerte de l’or a donc commencé au début de 2006. J’estimais alors cette étape durerait au moins un an. Mais le passage de 800 $ à 1 000 $ a été si rapide qu’on pourrait craindre un début de phase maniaque.

Le déclic entre la phase d’alerte et la phase maniaque vient de l’attention des medias. Certes, l’or ne fait pas encore la une du JT de 20h, mais les medias en parlent plus souvent ces derniers temps. Vendredi 7 mars, un éditorialiste du très britannique Financial Times osait même se demander : "Si l’or, proche de 1 000 $ l’once, était la seule véritable monnaie ?".

Avec soulagement, j’ai noté qu’il ne répondait pas à sa propre question. Mais voir imprimés de tels propos était absolument impensable il y a seulement deux ans. Seule consolation : le Financial Times n’est pas réellement un media grand public.

L’évolution de l’or en euros nous rassure : nous ne sommes pas encore en phase maniaque. Le seuil des 1 000 $ et la poussée des six derniers mois sont moins spectaculaires quand on utilise une autre monnaie que le dollar !

L’ampleur de la prochaine correction sera déterminante
Si l’or redescend franchement sous 900 $ (ou 600 euros), nous serions dans une configuration de "piège baissier". Ce serait simplement une répétition de ce qui s’est déjà produit au début de 2006 et la phase d’alerte devrait se prolonger.

Au contraire, une consolidation trop timide pourrait signaler la fin de la phase d’alerte et l’entrée dans la phase maniaque.

2 000 $ ou 1 350 euros : des niveaux d’enthousiasme
Notre objectif raisonnable et rationnel est à 2 000 $ (ou 1 350 euros). Il s’appuie sur la réactualisation du cours atteint au sommet de la dernière crise (1980) en fonction l’inflation et de la création monétaire qui a eu lieu depuis.

Au-deçà des 2 000 $ l’once, nous entrerons en phase irrationnelle. Il ne sera pas interdit d’en profiter à condition de le savoir. La circonspection sera de mise… mais nous n’en sommes pas encore là.

Meilleures salutations,

Simone Wapler
Pour la Chronique Agora

(*) Simone Wapler est analyste, journaliste et ingénieur de formation. Elle a déjà contribué à des publications telles que Le Point, Enjeux, Les Echos, Chart’s… Spécialisée dans les valeurs industrielles, les matières premières, les énergies, l’or, les minières Simone Wapler est passionnée par et les investissements « tangibles ». Elle analyse chaque mois le secteur aurifère dans le service L’Investisseur Or et Matières et elle intervient régulièrement dans l’Edito Matières Premières ou dans différents rapports d’investissements.

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