Retour sur les jours de gloire de la guerre… lorsqu’elle payait encore.
La Maison-Blanche a demandé 106 milliards de dollars pour financer la guerre futile en Ukraine, et les meurtres de masse en Israël et à Gaza. Les Israéliens n’ont pas besoin de cet argent, ils font partie des peuples les plus riches du monde. Les Ukrainiens ne font que le gaspiller, avec des milliards écrémés par des fonctionnaires corrompus.
Bien que ces dépenses soient considérées comme essentielles pour préserver la paix et le bonheur dans le monde, personne ne semble vouloir les payer – du moins pas avec de l’argent réel. Aucune « taxe de guerre » n’a été prélevée, ni aux Etats-Unis, ni en Israël, ni même en Ukraine. Il n’y a pas de campagnes de financement par le peuple sur Internet. Aucun gouvernement ne réduit sa consommation pour payer ses armes.
Et rien de positif ne sera issu de la victoire.
La guerre était autrefois une entreprise rentable. On volait des terres, de l’or, des bijoux… et on vendait ses victimes en esclavage. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Aujourd’hui, à moins d’être attaqué, la guerre est une affaire perdue d’avance.
Mais revenons à cette époque glorieuse… où la guerre était encore payante.
Hommage au danegeld
Les vallées riches et fertiles de ce qui est aujourd’hui la Normandie représentaient une récompense attrayante. Les pillards vikings ont dû penser qu’ils avaient trouvé la terre promise. Les attaques ont commencé à la fin des années 700 : pillages, viols, vols des trésors des monastères et meurtres, aveuglement ou mutilation de tous ceux qui se mettaient en travers de leur chemin.
En 851, une armée viking… une armée organisée de Danois… campait sur les rives de la Seine, et utilisait le fleuve pour mener des raids au coeur de la France.
Les « Français » locaux étaient alors les Palestiniens. Ils étaient chassés de leurs terres ou, s’ils n’étaient pas tués, ils étaient réduits en esclavage, en tant que serfs de leurs nouveaux maîtres « normands ».
Une fois la Normandie entièrement sous leur contrôle, les hommes du Nord – principalement des Danois et quelques Norvégiens – ont construit leurs châteaux, perçu leur « danegeld » (tribut) et rapidement commencé à se battre les uns contre les autres. Ils étaient de vrais combattants, et grâce à beaucoup d’entraînement, ils étaient bons dans ce domaine.
En 1066, sous la conduite du duc Guillaume, ils se sont réunis et ont attaqué l’Angleterre. Les Anglais étaient devenus les Palestiniens de l’époque. Après la défaite de leur armée à Hastings, quelques nobles anglais ont résisté. Certains ont fait la paix. D’autres ont eu recours au « terrorisme » pour tenter de tenir les Normands à distance.
Mais les envahisseurs étaient mieux organisés, impitoyables et implacables. Les terres conquises par l’épée sont restées entre les mains de leurs nouveaux propriétaires. Les Anglais de souche étaient dépossédés, contraints de se soumettre, de mourir ou de fuir. Aujourd’hui encore, certaines des terres vertes de l’Angleterre appartiennent aux descendants de féroces seigneurs de guerre normands.
Les Normands étaient agités. Tandis que Guillaume le Conquérant détruisait les Anglais, une famille normande, les Hauteville, ravageait une grande partie de l’Italie du Sud.
Tancrède de Hauteville eut 12 fils de différentes épouses. L’un d’entre eux au moins est parti en Angleterre avec Guillaume et s’est retrouvé dans le Somerset. Deux autres, revenant des croisades par les Pouilles, ont été très demandés pour leurs services, en tant que mercenaires. Ils ont été épaulés par d’autres frères, cousins et autres chevaliers normands. Après quelques décennies de combats acharnés, ils contrôlaient toute l’Italie du Sud et la Sicile – les Italiens de souche étaient alors les Palestiniens. Par un remarquable hasard de l’Histoire, en 1220, l’un des descendants de Hauteville est devenu l’empereur du Saint Empire romain germanique, Frédéric II. C’était un Hohenstaufen… mais aussi un Normand.
Les peuples primitifs
Pendant ce temps, l’Angleterre pacifiée, les Anglo-Normands se sont tournés vers l’Irlande. Il y avait là une autre belle récompense à aller chercher… habitée uniquement par des peuples « primitifs ».
« L’histoire de l’Irlande est aussi brumeuse que la vallée de la Blackwater », nous a dit un jour un voisin, un habitant des terres situées le long de la rivière Blackwater.
Il semble avoir raison. A cette époque de l’année, même par temps clair, dans la vallée, les brumes mettent plusieurs heures à se dissiper, chaque matin. Nous vivons sur la Church Hill, où un ancien clocher nous rappelle les nuages de l’Histoire irlandaise.
A quelques centaines de mètres de là se trouvent les ruines d’une abbaye – attaquée par les Vikings au IXe siècle… (probablement) détruite par les Anglais au XVIIe siècle. Dans l’autre direction se trouve un château fort massif, avec des murs épais qui émergent du brouillard matinal. C’est un vestige d’une autre partie de l’Histoire d’Irlande. Ce château a été construit par le comte de Pembroke, Richard (Strongbow) de Clare, ou par l’un de ses groupes d’envahisseurs anglo-normands au XIIe siècle. Il a été fortifié pour se protéger des Irlandais et d’autres seigneurs de guerre normands.
Comme Gaza au XXIe siècle, l’Irlande du XVIIe siècle avait le malheur d’être trop éloignée de Dieu, et très proche d’un adversaire beaucoup plus puissant et déterminé. Et comme les habitants de Gaza, les Irlandais avaient peu de pouvoir… et peu d’amis. Ils étaient considérés comme des barbares – pauvres, sales, non civilisés. Si vous aviez pu vérifier leur ADN à l’époque, vous les auriez trouvés très semblables aux Anglais eux-mêmes. Tous deux étaient fondamentalement « celtiques », avec un généreux mélange de sang viking. Mais dans les années 1100, les deux groupes étaient séparés par un large fossé en termes d’Histoire, de religion, de langue et de culture.
Les « anciens Anglais »
La première invasion anglo-normande a commencé en 1166. Cent ans après le débarquement de Guillaume le Conquérant sur la côte anglaise, des combattants normands, menés par Strongbow, ont remonté la rivière Blackwater… comme l’avaient fait les Vikings, 300 ans plus tôt. Ils ont construit leurs châteaux… imposé leurs lois et traité les habitants comme… des Palestiniens.
Après quelques centaines d’années, ces conquérants se sont assimilés à la culture irlandaise locale. Ils sont devenus les « Old English » (les anciens Anglais), qui parlaient irlandais, se mariaient avec les irlandais et étaient considérés comme « plus irlandais que les Irlandais ».
Mais ces anciens Anglais se sont accrochés à la région de Dublin, et ont promulgué des lois destinées à empêcher toute nouvelle assimilation. Les statuts de Kilkenny de 1366, par exemple, interdisaient les mariages mixtes, de parler irlandais ou de s’habiller à l’irlandaise.
Inévitablement, plus les Anglais tentaient d’affirmer leur autorité, plus les « terroristes » irlandais résistaient. C’était une époque chaotique, marquée par des batailles entre les colons anglais et les irlandais, mais aussi les clans irlandais opposés.
Puis, au XVIe siècle, les rébellions de Desmond ont donné lieu au « plus grand nettoyage ethnique de l’Histoire moderne ». Nous en parlerons plus en détail dans un prochain article.