La Chronique Agora

La technologie de pointe, ultime protection contre l'inflation ?

▪ Comme vous le savez, cela va faire plus d’un mois que la Réserve fédérale a décidé d’injecter des fonds supplémentaires dans une économie américaine paresseuse. Naturellement, cette décision a été très controversée. Beaucoup de gens pensent que cela pourrait déclencher la bombe de l’inflation. Ajoutez à cela le sauvetage plus récent des banques irlandaises (et les spéculations portant sur encore plus de dominos de la zone euro sur le point de tomber) et beaucoup de gens sont apeurés.

Toutefois, pour l’investisseur long terme dans la technologie, je ne pense pas que cela importe vraiment. Si l’on prend du recul, on voit que ces paniques vont et viennent. Elles l’ont toujours fait. Cependant, on voit que l’arc technologique de l’histoire humaine ne bouge que dans une seule direction : vers le haut.

Certes, sur le court terme, cela peut avoir un effet négatif — mais même cela reste à voir. Toutefois, les technologies de pointe sont un excellent moyen de survivre à une tempête inflationniste. Nous pourrions même appeler la technologie de pointe, la protection ultime contre l’inflation.

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Ainsi, Microsoft a été fondée en 1975, alors que l’inflation s’élevait en moyenne à plus de 9%. Certes, l’entreprise n’était pas cotée en bourse à l’époque, mais il y avait des investisseurs privés. Imaginez ce qu’un dollar investi dans Microsoft en 1975 vaudrait aujourd’hui. Depuis son introduction en bourse en 1986, l’entreprise a hissé le cours de son action (ajusté aux splits) de 10,1 cents à plus de 26 $.

C’est là un bénéfice de plus de 26 000%. Même avec un dollar perdant la moitié de son pouvoir d’achat depuis 1986, c’est encore un profit de 13 000%, corrigé des effets de l’inflation. Personnellement, cela me va. Le fait est qu’investir tôt dans des entreprises qui transformeront le marché permet de battre toute dévaluation provoquée par l’inflation.

Quelles sortes de technologies transforment le marché ? Essentiellement, nous recherchons dans le cadre de notre nouvelle lettre d’investissement NewTech Insider des innovateurs, qui réduisent les coûts en fabriquant moins cher et mieux. Ce thème d’investissement s’étend à une grande variété de domaines. Cela va de l’agriculture à l’énergie alternative, en passant par la fabrication d’ordinateurs et de semi-conducteurs. Dans le domaine médical également, les technologies émergentes vont réduire le coût des thérapies existantes. Au coeur de tout est la science des matériaux. En cela, tous les domaines convergent vers l’élément fondamental constitutif de la matière elle-même — l’atome.

Naturellement, il y a également un double bénéfice dans le cas de la médecine de pointe. Même si le coût économique global mesurable des soins de santé augmente, il existe un bénéfice exceptionnel non mesurable et non économique : la vie humaine elle-même. De meilleures thérapies améliorent la qualité et la jouissance de notre vie tout en l’allongeant. Il est difficile de mettre un prix à cela mais toute activité économique ne se réduit-elle pas finalement à améliorer la vie de façon perceptible ?

▪ La célèbre citation (attribuée à tort à Emerson) qui s’applique ici est : "construisez la meilleure souricière et le monde viendra taper à votre porte". Cela reste vrai, que ce soit en période de crise comme en période faste. Tout ce "monde à la porte" est lucratif, puisque les gens récompensent les choses de valeur. Les investisseurs qui achètent des parts de capital chez les constructeurs de meilleures souricières sont en position de récolter des bénéfices importants, que ce soit en périodes pauvres ou fastes.

Par exemple, il y a quelques temps, les laboratoires de recherche d’IBM ont révélé une nouvelle technologie de semi-conducteurs qui combine la technologie actuelle des puces électroniques avec une technologie optique. Les circuits optiques, également appelés photoniques, utilisent des impulsions de lumière au lieu d’électrons pour fonctionner. Comme les composants électroniques, les composants de circuits photoniques peuvent accomplir certaines tâches tout en étant plus petits et plus rapides. La consommation énergétique peut également être réduite à une fraction de ce que nécessite une puce électronique équivalente.

Appelée "CMOS Integrated Silicon Nanophotonics", la technologie d’IBM augmentera la vitesse des processeurs pour les ordinateurs les plus rapides de l’échelle du "peta" à celle de "l’exa". Les ordinateurs "peta", qui sont actuellement les supercalculateurs les plus rapides au monde, peuvent exécuter des instructions à des vitesses du multiple de petaflops (un million de milliards d’opérations en virgules flottantes par seconde). Par exemple, Tianhe-1, le détenteur actuel du record chinois, peut faire un peu plus que 2,5 petaflops. De leur côté, les ordinateurs à l’échelle de "l’exa" seraient 1 000 fois plus rapides que cela.

Nous avons déjà vu la photonique révolutionner les télécommunications ces dernières décennies. Si vous lisez cet article en ligne, pour arriver chez vous, les données vous ont été transportées via des liens en fibres optiques sur de larges tronçons. Nous n’aurions pas l’Internet moderne sans cette application photonique.

En décembre dernier encore, on n’attendait pas les super-ordinateurs "exa" avant huit ans. Toutefois, IBM affirme que la nouvelle technologie lui permettra de placer la barre plus haut et de sortir les premières puces à l’échelle de l’exa dans cinq ans. Cet avancement est en partie dû au fait qu’IBM a trouvé comment construire des circuits électroniques/photoniques intégrés en utilisant une technologie de fabrication conventionnelle. Les deux types de circuits peuvent être construits sur une même puce. L’estimation récente de huit années peut n’être qu’un autre cas de sous-estimation de l’accélération du changement technologique !

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