Par Sylvain Mathon (*)
Les nouveaux véhicules servent de catalyseur
L’envolée des cours depuis deux ans a suscité des convoitises : on a vu émerger en 2007 une série de nouveaux produits financiers sur le marché de l’uranium.
En mai dernier, le NYMEX de New York, en partenariat avec Ux Consulting, a ainsi lancé les premiers contrats de futures uranium, cotés en équivalent U3O8 pour une quantité minimum de 250 livres.
Par ailleurs, les premiers quasi-ETF ont fait leur apparition. Un fonds "Market Vectors — Nuclear Energy" a été lancé cet automne aux USA ; il réplique les performances d’un nouvel indice publié par la Deutsche Börse, le DAXglobal Nuclear Energy Index. Attention, il ne suit pas l’évolution de l’uranium à proprement parler mais d’un panier d’actions du secteur.
Dans le domaine plus restrictif de l’uranium, le Toronto Stock Exchange propose depuis quelques mois un quasi-ETF appelé Uranium Participation Corp. Son titre a beaucoup corrigé et se maintient aujourd’hui au contact d’une solide zone de support.
Enfin, à Londres, la société Nufcor Uranium s’est spécialisée dans les investissements pure play.
Les fondamentaux restent solides comme le roc
Tous ces véhicules, arrivés un peu tard, subissent en ce moment le regain de défiance des spéculateurs : c’est un phénomène classique. Néanmoins ils sont là, vont contribuer à fluidifier les échanges et servir de catalyseur au second souffle de la filière mondiale du nucléaire. Pour éclaircir le rapport des forces en présence, rien de tel que la perspective d’effets de levier fabuleux. Lancées en mai dernier, les futures uranium ont déjà fait et défait quelques millionnaires…
La consolidation n’est pas achevée : nous allons guetter le bon moment pour placer nos billes dans le secteur. Mais les temps sont mûrs pour que nous tournions à nouveau nos antennes radar vers le secteur du nucléaire. Ne vous y trompez pas : même si les cours de l’U3O8 ont enregistré une correction impressionnante, les fondamentaux restent solides comme le roc… L’uranium à 20 $ la livre ne devrait pas revenir de sitôt.
Meilleures salutations,
Sylvain Mathon
Pour la Chronique Agora
(*) Globe-trotter invétéré et analyste averti, Sylvain Mathon, est un peu "notre" Jim Rogers… Après avoir travaillé durant dix ans au service de grandes salles de marché, il met depuis février 2007 toute son expertise en matière de finances et de matières premières au service des investisseurs individuels dans le cadre de Matières à Profits, une lettre consacrée exclusivement aux ressources naturelles… et à tous les moyens d’en profiter. Il intervient régulièrement dans l’Edito Matières Premières.